•arrive en France dans le mois d’avril* et le mâle
commence â chanter quelques jours après*, elle
se tient dans les bois ; se plaît dans ceux qui sont
sur'les coteaux et les montagnes, en fréquente
les environs et revient constamment dans l’arrondissement
qu’elle -s’est choisi pour passer
l ’été. Le Coucou se tient ordinairement seul, et
paroît inquiet, parce qu’il change de place à tous,
tnomens, et parcourt chaque jour un terrain
considérable, sans cependant faire de longs vols;
mais il y est forcé par la, recherche de la nourriture
qui lui convient. Il rôde partout ; tantôt on
le voit à la"cime des arbres, tantôt il s’enfonce
dans lés buissons les plus épais ; partout il fait la
chasse aux'insectes, aux chenilles et aux phalènes,
qui sont le fond de sa pâture; il mange
aussi les oeufs des petits oiseaux, et découvre avec
une jfacilité étonnante les nids les mieux cachés.
On l‘approche difficilement, surtout lorsqu’il se
trouve dans les bois, et il exerce long-temps la
patience du chasseur, en volant d’arbre en arbre,
.sans néanmoins s’éloigner beaucoup.
L e mâle cesse de chanter dans les premiers
jours .de juillèt ; ce silence n’annonce pas un
départ prochain, mais le commencement de sa
mue. L e plus grand nombre quitte nos contrées
vers la mi-septembre ; ceux qu’on rencontre
plus tard sont sans doute des jeunes, qui, à
l ’époque du départ des autres, n’étoient pas assez
forts pour les suivre; mais les premiers froids,
la disette des insectes-et des fruits mous (car cet
oiseau est aussi fructivore , à défaut de ses a li—
' mens favoris, ainsi que la plupart des insectivores
) le’déterminent a passer dans des climats
plus chauds ; aussi se retire—t-il en Afrique. On
voit passer ces Coucous deux fois à Malte et dans
les îles grecques de l’Archipel, où ils arrivent,
dit Sonnini, en même temps que les Tourterelles;
mais l’on'ne découvre ordinairement qu’un seul
Coucou au milieu d’un- vol de ces oiseaux , dont
il semble être le chef; ce qui a donné occasion
aux Grecs modernes de l’appeler Trigono kracti >
c’est-à-dire, Conducteur de Tourterelles. Dans cet
e x il, prescrit par l’impérieux besoin de se nourr
ir , il ne sent pas le désir de se reproduire;
aussi n’y fait-il point -entendre le chant d’amour
que son nom exprime.
Lorsque;ces Coucous sont à terre, ils ne
marchent qu’en sautillant, mais ils s’y'posent
rarement ; ce qu’on doit atjribuer à leurs pieds
très-courts et à leurs cuisses encore plus courtes.
Quand ils sont jeunes, ils ne font guère usage
de leurs pieds pour marcher; ils se servent de
leur bec pour se traîner sur le ventre, comité
les Perroquets s en servent pour-grimper, et
lorsqu’ils grimpent, on a remarqué que leur
doigt externe postérieur se dirigeoit en avant
mais qu’il servoit moins que les deux antérieurs;
dans leurs mouvemens progressifs, ils agitent
les ailes comme pour s’en aider.
Léchant ordinaire du C’cfàccw est connu de
tout le monde; il articule très-bien et répète
souvent coucou > coucou 3 coucoucou 3 toucoucou,
Ce chant appartient exclusivement au mâle, et
il ne le fait entendre qu’au printemps, tantôt
perché sur une branche sèche , tantôt en volanr,
Il l’interrompt quelquefois par un râlement^sourd
comme s’il prononçôit crou, crou > d’une voix
enrouée et'en grasseyant. Lorsque les mâles se
recherchent et se poursuivent, outçe ces crisoa
en entend quelquefois un autre assez'sonore,
quoiqu’un peu tremblé, composé de plusieurs
notes, semblable à celui du Pigeon^ et qùi‘a paru
exprimer go 3 go > guit > guit. On soupçonne que
c’est celui de la femelle, et qui, lorsqu’elle est
bien animée, a encore un gloussement, glou,]
glaii j qu’elle répète cinq ou six fois d’une voix
forte et assez claire , en volant d’un arbre à un
autre. Ce cri ne seroit-'il pas celui d’appel ou
plutôt d’agacerie vis-à-vis son mâle ? car dès que
celui-ci l’entend, il s’approche d’elle avec ardeur,
en répétant son tou-cou-cou.
Il n’est pas certain que les Coucous s’apparient,
du moins l’on n’a pas là-dessus des données
sûres. L’on sait que lorsque la femelle vole*
elle est ordinairement- suivie de deux ou trois
males, qui semblent très-empressés d’obtenir
ses faveurs ; que ceux-ci sont beaucoup plus
nombreux et qu’ils se battent pour elle assez
souvent. Montbelliard dit que c’est pour une femelle
en général, sans aucun choix,, sans nulle
prédilection, et que lorsqu’ils sont satisfaits, ils
s’éloignent et cherchent de nouveaux objets
pour se satisfaire encore. Il est vrai que les Coucous
n’ont pas besoin d’une tendresse mutuelle,
d’une affection commune pour leur géniture,
comme les autres oiseaux , puisqu’ils n’ont „point
de nid à construire, d’Ceufs à conserver et de
petits à élever.
La femelle forcée, par une causesur laquelle
les naturalistes ne sont pas d’accord , de confiée
ses oeufs à des nourrices étrangères, en metor-
■ dinairement un et rarement deux dans un même
. nid. Son choix ne tombe pas sur ceux de tous
les qisëaux ; elle préfère les nids-des Fauvettes}
• des Pipis 3 des Mouettes > des Hochequeues, des
Rouges-gorges >
Rouges-gorges, des Pouillots , du Troglodyte, du
Rossignol j du Rouge-queue 3 de la Grive 3 du
Merle. Quoiqu’elle dépose ses oeufs dans le nid
de ces oiseaux, ce n’est pas sans avoir quelquefois
éprouvé de leur part une résistance opiniâtre,
et même il en est qui la forcent de renoncer
à leur hid; telle est une femelle Rouge-
gorge y qui se réunit avec son mâle pour en défendre
l’entrée à un Coucou qui s’en étoit approché
de fort près, et qui fut obligé de s’en
éloigner.
Les mâles, dans cette espèce, sont plus nombreux
que les femelles; car, sur douze individus
, on en compte au plus deux. Il en est résulté
de cette grande disproportion, qui ne se
rencontre point chez les.autres oiseaux , que la
vraie femelle a été méconnue. En effet, des
auteurs l’ont indiquée pour une variété ; d’autres,
pour un jeune, et quelques-uns pour une espèce
particulière. Le Cuculus hepaticus de Latham ,
figuré sur la pl. 5 5 des Fascicules de Sparrmân^
est dans ce dernier cas, ainsi que le mâle Roth*
braune de Behcsrein, dont la femelle est un
jeune avant.sa première1 mue ; Latham l’a de
plus donnée sous le. nom de Cuculus rufus 3 pour
une variété, ainsi que Gmelin et Brisson ; mais
M. Meyer présente ce Cuc'ülus rufus pour la vraie
femelle du Cuculus canorus ; d’autres auteurs en
font un jeune plus ou moins avancé en âge.
Ce Cuculus rufus présente dans son plumage
des rapports avec la livrée des jeunes, mais
aucun avec celle du mâle adulte. Il a la tête,
la gorge, le cou et le dessus des ailes ondés
de noirâtre et de roussâtre; les pennes alai—
; res, tachetées de roux sur leur bord externe,
terminées de blanc et rayées transversalement de
ces deux couleurs du côté intérieur et en dessous ;
la pbitrine et les parties postérieures, d’un blanc-
roux ,; avec des bandes transversales noirâtres,
rares sur le ventre et sur les couvertures inférieures
de la queue.
La vraie femelle ressemble au mâle, qui a le
dessus de la tête , du cou et du corps, les petites
couvertures des ailes , les grandes les
plus proches du dos et les trois dernières pennes,
d’un joli cendré; les grandes couvertures
du milieu de l’aile, brunes,, tachetées de
roux et terminées de blanc; les plus éloignées
du dos et les dix premières rémiges, d’un cendré
foncé ; le côté intérieur de ces rémiges, tacheté
de blanc-roussâtre ; les dix suivantes,
brunes, marquées des deux côtés de taches
rousses et terminées de blanc ; la gorge et le
devant du cou , d’un cendré clair; le dessous du
corps, rayé transversalement de brun sur un fond
blanc sale; les plumes des cuisses, pareilles et
Tombantes de chaque côté sur le tarse ; celui-ci,
garni extérieurement de plumes cendrées sur la
moitié de sa longueur ; les pennes de la queue,
noirâtres et blanches à leur extrémité; les huit
intermédiaires, rachetées de blanc près de la
tige, en dedans; les deux du milieu, tachetées
de même sur leur bord extérieur, et la dernière
des latérales, rayée transversalement de
la même couleur ; l’iris, noisette.
Chez le jeune, avant sa première mue, la
tête et le dessus du cou sont variés de brun, ou
de noir et de blanc; une tache saillante, de la
dernière couleur, est sur l’occiput; le dos, le
croupion et les couvertures supérieures de la
queue ont des marques brunes, rousses et blanches
; la seconde teinte occupe le milieu de la
plume, et la dernière la termine; les rémiges
sont brunes, blanches à leur extrémité, et rayées
transversalement de blanc en dessous et sur leur
bord interne ; la gorge et toutes les parties postérieures
sont traversées par des bandes blanches
et noirâtres; les plumes du croupion et des
couvertures supérieures de la queue, plutôt grises
que brunes, et terminées de blanc ; les pennes
, caudales brunes et mouchetées de blanc proche
leur tige, et de roussâtre vers leur bord. On distingue
la jeune femelle, eh ce que les raies de
la tête, du cou et de la gorge sont plus prononcées
et plus distinctes, et que le roux domine
plus que le blanc sur le dos. Frisson3 Ornithol.
tom. 4. pag. 10 5 .« . 1. Bujfon 3 Hist. nat. des Oiseaux
, tom. G. p. 305. pl. enl. n. 8 1 1 . VEurope
et l'Afrique.
L . 14. È .. P.. R. 10.
* * L e C o u c o u a r a w a r e r o a . 1 . C. Taïtensis.
C. Fuseus ; subths albtïs 3 fusco,striatus ; super -
çiliis albis ; remïgibusfsrrugineo maculatis ; rostro
supra nigricante 3 subths pallido ; pedibus vires-
centibus.
Brun ; blanc en dessous et rayé de brun :
.. sourcils blancs ; rémiges tachetées de ferrugineux;
dessus du-bec noirâtre, dessous pâle;
pieds verdâtres. (P l. 18 8 , fig. 7 , sous le nom de
Coucou de Taïti. )
Cet oiseau se trouve à Otaïti, où il porte le
nom sous^ lequel il est décrit ; on le rencontre
aussi dans les îles voisines , où on lui donne le
nom de Tayarabbo. L’iris est d’un jaune foible ; la •
I tête et le dessus du corps sont bruns, avec des
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