
manger, et suivre quand on le quitte, comme
pour solliciter encore un coup d’oeil.
Cette espèce, dont on a vu plusieurs individus
vivans en France', dont l’un, qui y étoic
né, a vécu vingt quatre ans* se trouve dans di-
verses parties de l’Afrique et de l’Asie ; elle est
assez commune en Egypte, où elle arrive dans le
temps d.-s inondations du Nil ; elle paroîç vers .
Constantinople au mois d’octobre, et on la rencontre
encore dans la partie méridionale desZ
mers Noire et Caspienne , de même qu’aux en- ,
virons du lac B a ïk a l Elle se tient ordinairement
près des fleuves et dans les lieux marécageux.
Elle à le sommet de la tête d’un cendré clair ;
Je reste de cette partie, la gorge et le devant du
cou, en dessous, noirs 3 l’autre partie du cou, le
dos, le croupion, la poitrine, le ventre', les
flancs, le haut des jambes, les scapulaires, toutes
les couvertures des ailes et celles de la queue,
d’un cendré-bleu 3 de l’angle extérieur des ailes
part un petit faisceau de plumes blanches, longues
de trois pouces dix lignes, très-flexibles,'
pendantes en arrière, et flottantes au moindre
mouvement de l’oiseau ; le bas du devant du
cou est couvert déplumés longues, noires et se
terminant en pointe, très-flexibles, dont quelques
unes ont jusqu’à neuf pouces de long et
tombenc sur la poitrine ; les pennes des ailes
sont cendrées , depuis leur origine jusque vers la
moitié de leur longueur 3 le reste est noirâtre 3
les secondaires sont pareilles aux couvertures ;
les plus proches du corps forment, par leur longueur
et leur épaisseur, des touffes flexibles et
pendantes, qui, lorsque l’aile est pliée, s’étendent
jusqu’à l’extrémité des plus grandes rémi- S
ges 3 la queue est d’un cendré-bleu et terminée
de noirâtre ; l’iris, d’un rouge vif. B ris son > Or-
nith. tom. 5 . p. 3B8. n. 1 1 [Grue de "Numidie).
Buffonj Hist. nat^des Oiseaux> tom. 7 . p. 3 13 .
pi. enl. n. 2 4 1. VAfrique.
L . 36. E .. P.. R. 12 .
* L ’A n th ro po ïd e dit l ’Oisea u r o y a l . i .A .
Pavonina. A. Cristâ setosâ erectâ ; temporibus
pal&aribusque binis nudis ; rostro fuscescente ; pe-
dibus obscuris.
Huppe composée de soies, droite ; tempes et
deux fanons nus 3 bec roussâtre 3 pieds obscurs.
[P l. 48. n. 2.)
Cette espèce habite en Afrique, sur la côté
occidentale, au Sénégal, en Guinée et au Cap-
V ert, où elle est à demi domestique, Car elle
vient prendre sa nourriture dans les basses-cours
avec la volaille. Elle se perche en plein air pour
dormir 3 on prétend même qu’elle imite le cri
du Paon, ce qui, joint à l’analogie dedeur aigrette
, lui a fait- donner lé nom de Paon marin
ou de Paon à queue courte. Son cri ressemble
beaucoup à celui de la Grue ; son ton , qu’on
exprime par le mot clangor, est assez semblable
aux accèns rauques d’une trompette "OU d’un cor
ce cri est bref et réitéré, lorsqu’elle a besoin de
nourritùre, et exprime son inquiétude et son
ennui; elle le fait entendre le soif, lorsqu’elle
cherche à se gîter. Elle a encore une autre sorte
de voix, comme un grognement ou gloussement
intérieur, cloque, cloque 3 semblable à celui
d’une poule couveuse, mais plus rude.
Elle se nourrit d’insectes, de vers de terre et
de poissons 3 ces derniers sont pour elle un régal;
elle aime aussi à se baigner. L ’ Oiseau royal est
en grande vénération parmi les Africains, et
personne n’o„se tirer dessus; c’est un de leurs
fétis 3 lorsque les nègres le voient voler , ils
crient après lui, et l’appellent le Héraut des fétis
, parce qu’il fait avec ses ailes un certain bruit
désagréable, comme s’il donnoit du cor.
Cet oiseau , remarquable par un porc noble ,
par une taille élevée et un bouquet de soies épanouies
sur le sommet de la tête, doit à cette
couronne le nom d'Oiseau royal', un large oteil-
lon, d’une peau membraneuse, large sur la tempe,
d’un rouge v if sur la joue, enveloppe la face,
descend presque sur le bec, et se termine en un
fanon pendant sur la gorge 3 le front est rond,
avançé et couvert d’un duvet noir, fin, serré
comme du velours ; des brins touffus, de couleur
isabelle, aplatis et filés en spirale, composent
l’aigrette qui, épanouie, paroît plus grosse que la
tête 3 chaque brin est hérisséde très-petits filets,
à pointe noire et terminés par un petit pinceau
de la même couleur; l’iris est d’un blanc pùr;
le cou et tout le corps sont d’un cendré clair brunâtre
; les plumes du cou, longues et étroites;
celles du dos, larges et pointues 3 les premières
pennes des ailes et celles de la queue, noires ; les
secondairesd’un roux-brun et s’étendant au-
delà du croupion ; . les couvertures, blanches ;
celles qui recouvrent les pennes primaires, d’un
jaune pâle. La femelle se distingue du mâle par
des oreillons fort petits, et par la couleur noire,
qui partout remplace la teinte bleuâtre du mâle.
Brisson> Ornith.tom. 5. p. 5 13 , n. 1. Bujfon y
pl. enl. n. 265. V Afrique.
L . 48. E .. P.. R..
ORNITH»
X C I V e* G e n r e .
IBIS ÉÉii Tantalusy Linn. Lath.
Corpus oblongum , variis coloribus pictum.
Caput interdàm cristatum. ,
Rostrum capitc lougius , basi 'crassüm , dein
subgraciUj julcatum, subcylindricum, arcuaium,
apice lave, rotundatumet obtusum ; mandibula su-
perior versus apicem crenata.
'Nares linearesy in sulco sita.
Lingua triangularis , brevissima, lavis, crassa,
cartilaginea 3 basi fimbriatà.
Collum elongatum.
AU remige î 1 . omnium longissimâ.
Femora extra abdomen posita ; tibia semi-plurnosa.
. , .
Peies tetradactyli ; digiti très antenores, basi
membranâ connexï ; posticus unusy humiincum-
bens.
Cauda brebis. . / _ /
Hac aves habitant in Europa, A s ia , America
uliginosis y maritimis locis ; insectis aqua-
ticis y piscibus victïtant ; alia nidum in térrâ
struunty alia in arboribus ; ova 4 pariunt. Pri-
marum pulli recens nati è nido discedunt ; secun-
darum in nido victati sunt y ex illo discedunt tan-
tum ad volandum apti
Corps alongé, peint de diverses couleurs.
Tête quelquefois huppée.
Bec plus long que la tête, épais a la base,
ensuite un peu grêle, sillonné, presque cylm-
drique, arqué, à pointe lisse, arrondie et obtuse
mandibule' supérieure munie vers le bout
de deux échancrures.
Narines linéaires / situées dans un sillon.
Langue triangulaire, très-courte, lisse, épaisse,
cartilagineuse, frangée à son origine.
Cou alongé.
Première rémige la plus longue de toutes.
Cuisses posées hors de l’abdomen; jambes
à demi emplumées. - / ' . j
Pieds tétradactyles 3 trois doigts devant » réunis
à leuc base par une membrane 3 un derrière,
portant à terre sur plusieurs articulations.
Queue courte. ,
Ces oiseaux habitent dans les lieux marécageux
de l’Europe, de l’Afrique, de 1 Asie, de
l’Australasie 3 vivent d’insèctes aquatiques et de
poisson. Les uns nichent à terre , les autres sur
les arbres 3 leur ponte est de quatre oeufs. Les
petits des premiers quittent le nid après leur naissance
; ceux des seconds sont nourris dans leur
berceau, et n’en sortent qu en état de voler.
L ’iBIS VERT. I. L Falcinellus. /. Fade nigra;
alis caudâque violaceis ; rostro vires centc-nigtis,
pedibus virescente-fusas.
Face noire 3 ailes et queue ^ violettes 3 bec
noir-verdâtre j pieds brun-verdâtres. ( P L 6 5-
^On rencontre cet Ibis , non-seulement , en
Europe, mais encore en Sibene, de meme qu en
Egypte, où l’a vu M. Savigny, qui l’appelle
Ibis noir y parce qu’en effet il semb^ être, de
cette couleur sous un certain aspect. C est ainsi
que les Arabes le voient, en disant que cet oiseau
est tout noir ; ils lui donnent le nom d Haree£ ,
et les Egyptiens celui de Leheras ou Ieheras. Il
se plaît dans cette contrée autant que l Ibis blan£y
et s’y trouve, en plus grand nombre. Ces- deux
oiseaux y étaient également honorés, et fous les
deux n’y sont que de passage ; Y Ibis vert y arrive
après l’autre, et s’en retourne plus card. On
a remarqué que celui-ci frequente, a une certaine
époque de l’année, les taillis arrosés 3 es
qui, joint aux rapports que- présente tout so.i
ensemble avec Y Ibis des bois de Cayenne, peut
faire soupçonner qu’ils sont de la même espèce,
ou au moins deux races très-voisines. Le plumage
de cèt Ibis variant depuis le premier âge jusqu’à
l’âge avancé , il est résulta un grand nombre de
variétés, qui ont donné heu a quelques espèces
purement nominales.
L e Tantalus igneus que S. G. Grrielin a vu
sur les bords duTanais, est dans lage avance.
Son plumage est alors peint des plus^riches couleurs,
à reflets éclarans, bleus, noirâtres, vëre-
dorés et rouge-vineux 3 la tète et le cou sonc
noirs ; les pennes des ailes et de la queue, vert-
dorées j les parties inférieures,d’un marron-noirâtre.
. - âv? -, j>- « _
Dans un âge moins avance, il est d un beair
marron foncé sur la tête, le cou, le devant du
corps et les côtés du dos 3 le dessus de cette partie,
des ailes et de la queue, d’un-vert-bronzé ou
doré, selon les reflets de la lumière..
Le Tantalus viridis esc un individu dans sa
première année ;. il a dix-sept pouces èt demi de
longueur totale ; les plumes de la tete, brunes
et bordées de blanchâtre 3, la gorge et le-hauc
du cou , en devant, d’un brun qui tire un peu
au marron et chaque plume est bordée comme
celles de la tête / le reste du cou, d’une couleur
uniforme ; la poitrine, le ventre, le haut des
jambes et les couvertures inférieures de là queue,
d’un cendré-brun, avec quelques reflets d’un
vert-doré sur l’estomac3 le dos, le croupion ,,