
.ORNITH
des branches d’un arbre fruitier, le compose de
tiges d’herbes tris-grêles, négligemmentarrangées
et placées de manière que le petit berceau paroît
être à claire-voie de presque tous les côtés. La
ponte est de quatre ou cinq oeufs d’un vert-
bleuâtre, faiblement pointillés de roux sur le
gros bout. L e chant du mâle semble exprimer les
syllabes r i, r i , r i, r i , r i , ri, répétées plusieurs
fois de suite avec gradation de force et de vivacité.
Il a le dessus de la tête marron ; les sourcils,
blancs ; une raie-noire a travers l’oèil, laquelle
couvre aussi le front, où elle est coupée par un
trait blanc dans le milieu ; les joues et les côtés
du cou sont d’un joli gris, qui. est tacheté de noir
sur la nuque; la poitrine, les flancs et le croupion,
du même gris, qui s’éclaircit presque jusqu’au
blanc sur la.gorge ,• le devant du cou , le
milieu du ventre et les parties postérieures ; le dos.
et les scapulaires sont variés de brun-roux et de
noirâtre; les moyennes couvertures des ailes,
brunes et d’un blanc terne à leur extrémité ; les
grandes, les pennes et celles de la queue, du
même brun en dedans, d’une nuance plus claire
en dehors, et terminées de gris sale. La femelle
ne diffère du mâle qu’en ce qu’elle n’a point de
noir au front; que sa couleur marron est plus
terne, et que son bec et ses pieds sont bruns.
Wilson , American Ornith. pl. i 6. fig. 5. 2 e édit,
du nouv. Diction, d’Hist.natur. tom. 25. pag. 29.
V Amérique septentrionale.
L . 4 | | E .. P.. R . 12 .
B. Ongle postérieur .arqué et aussi long que le pouce.
* L a Pa s ser in e r o u s sâ t r e .- 3 3. P . Rufescens.
P . Vertice nigro y griseo longitudinalïter stnato ;
capistro nigricante ; mento nigro ; auriis genisque
griseis; corpore rufo^ nigricante maculato; remi-
gibus rectricibusque nigricante-fuscis, rufescente-
griseo exths marginadsrostro pedib'usque fuscis y
tectricibus acutis.
Vertcx noir, rayé longitudinalement de gris;
çapistrum pqÉKitre ; menton noir ; oreilles et
joués grises; corps roux, tacheté de noirâtre;
rémiges et rectrices d’un brun-noirâtre , bordées
à l’extérieur de gris-roussâtre ; bec et pieds bruns ;
rectrices pointues.
Cet oiseau a-dans son plumage.de grands rapports
avec celui de la femelle Passerine agri-
penne; mais nous pouvons assurer que c’est une
espèce distincte, que nous avons observée dans
les Etats-Unis. Cette espèce habite aussi daus les
O L O G I E.
prairies, mais elle préfère'les prés hauts; porte
en tout temps la même livrée, et le mâle n’a point
de ramage remarquable ; tandis que l’Agripennt
se tient dans les prairies basses et humides, que
le mâle a un chant très-fort et se revêt, dans la
même année, de deux.vêtemens très-dissemblables.
La Passerine roussâtre voyage en famille,
se perche volontiers et très-facilement sur
les arbres ou sur les buissons; quand elle est inquiétée,
â terre , où elle se tient ordinairement;
enfin, elle a une taille plus svelte et le bec un peu
moins gros que V Agripenne.
La femelle ne diffère du mâle qu’en ce qu’elle
n’a pas les taches noirâtres que celui-ci porte sur
le menton, immédiatement au-dessous de la
mandibule inférieure. Tous deux ont le bord du
front noir,. ainsi que deux raies qui s’étendent
en long sur le sommet de la tête , et qui servent
de bordure à la bandelette grise qui en parcourt
le milieu dans la même direction ; un traie noir
est près de l’angle postérieur de l’oeil ; les joues
et les oreilles sont grises ; cette teinte prend un
ton roux sur le corps et est tachetée de noirâtre
sur quelques, parties et sur les couvertures supérieures
des ailes ; ces taches sont très-étendues
sur le dos., rares sur les côtés de la poitrine et-sur
les flancs; les pennes des ailes et de la queue sont
. d’un brun-noir et bordées en dehors d’un gris-
roussâtre ;les rectrices sont terminées en pqirite;
les ongles, bruns et longs. 2e édit, du nouv. Dict.
d’Hist. nat.jom. 25. p. i^ . L ’Amérique septentrionale,
L . 6. E.. P.. R. 12 .
* L a P a s ser in e ag r ip en n e . 54. P . Oryfiivora.
P . Nigra ; cervice rufescente ; abdo mine nigro;
rectricibus mucronatis ,* rostro pedibusque atris.
Noire; nuque roussâtre; abdomen noir; i-ec-
trices aiguës ; bec et pieds noirs. (P l. 1 5 3 , fig, 2,
sous le nom d’Ortolan de la Caroline. )
lé Agripenne se t ient sans cesse dans les p rés
humides, chante, couche et niche à terre,- se
perche rarement sur une branche d’arbre ou sur
un buisson. D ’un instinct très-social, elle vit en
troupes nombreuses, si,ce n’est dans le temps
des amours., Elle arrive au. çenure des Etats-
Unis à la fin d’avril ou dans les premiers jours
de m ai, y reste jusqu’à la mi-septembre , époque
où elle commence ses courses erratiques.; Les
troupes sont alors composées de mâles et de
femelles; mais à leur retour dans ces contrées,
les sexes s’isolent l’un de l’autre et forment çIêS
! bandes particulières,
ORNI T HOLOGI E .
La maturité du riz les guide à la fin de l’été ;
les jeunes se mettent en route les premiers et
ensuite les vieux auxquels se [oignent les couvées
tardives et les individus qui nichent dans les
parties boréales de 1 Amérique. Tous se transportent
dans les lieux ou les attire cette giaine
céréale, leur nourriture de préférence. Tous
voyagent- pendant la nuit, et comme leurs cris
continuels décèlent leur passage, on peur les
apercevoir au clair de la lune, quoiquils se-
tiennent alors à une grande élévation. Ils se re- -
posent le jour dans les champs, où les graines de
certaines plantes indigènes au pays qu ils parcourent
leur fournissent des alimens abondans.
Le mot thuit, prononcé d’un ton bref et aigu,
est leur cri de ralliement pour le départ et leur
cri d’alarme lorsqu’ ils sont inquiétés.
Les individus qui habitent 1 île de Cuba , 1a
quittent en août, au moment de la récolté du riz;
car ils n’en mangent guère lorsqu il esc en pleine
maturité; ils se rendent alors dans la Géorgie
et aux Carolines, où cette graine est encore
tendre, e t, en se joignant à ceux qui arrivent
du nord, ils s’y trouvent en si grand nombre ■
qu’ils dévastent en peu de temps tous les champs
qu’ils attaquent. Montbelliard leur trace une :
route plusdongue, en disant qu’après avoir resté
trois semaines à la Caroline, ils continuent leur
voyage du côté du Nord, cherchant des graines
moins dures, et vont ainsi de station en station
jusqu’au Canada et peut-être plus loin; mais c’est
une.méprise, car à leur départ des'Carolines,
au lieu de pénétrer dans des régions plus septentrionales
, ils se transportent toujours dans le
Sud pour y passer l’hiver ; les uns séjournent
alors au Mexique, les autres, dans les grandes
îles Antilles, et aucun ne se montre au Canada
avant la belle saison. Ils y arrivent en mai, y.
nichent et quittent cette Contrée en août, pour
se porter dans les Carolines et la Géorgie, pays
dont tous font leur point de réunion , afin dé se
gorger de riz , so.it qu’ils habitent le Sud ou-le
Nord pendant l’été; ils en mangent avec tant de
voracité, que de maigres qu’ ils étoient à leur
arrivée, ils deviennent si gras qu’à peine peuvent-
ils voler, et c’est alors un mets délicieux. O11 a
remarqué qu’à l’époque de leurs courses périodiques,
ils ne dorment pas plus en captivité
qu’en liberté, et qu’ils jetrent souvent leur cri
de ralliement pendant la nuit, surtout s’ils la
passent hors un appartement.
, Leur marche, à la fin de l’été et en automne,
est réglée par la maturité du riz , comme nous
venons de le dire ; mais, au'printemps, la naissance
de certains insectes détermine celle qu ils,
font alors. Ils arrivent dans les Florides en
.bandes nombreuses au commencement d a -
vril , y séjournent plus ou moins de temps,,
jusqu’à ce que la grande éphémère jaune, appelée
Mouche de maiytt une espèce de sauterelle,,
dont ils se nourrissent de Référencesoient totalement
épuisées ; ils sont alors aussi gras qu x
l’automne , mais ils perdent cet embonpoint a
mesure qu’ils s’avancent dans le Nord..
Catesby a , ainsi que nousremarque qu an
printemps les mâles, et femelles voyagent séparément;
mais il se trompé lorsqu il prétend qu a
l’automne, les troupes que forment ces oiseaux
ne sont composées que de: femelles;^ et cette-
er-reur no'us paroît provenir de ce qu alors les,
mâles , les-femelles et les jeunes se ressemblent,.
Cette espèce se tient de préférence dans les-
prairies et.lés marais dont les herbes sont d une*
certaine hauteur,, au pied desquelles elle construit
son nid^ avec des feuilles et des herbes«
grossières à- L’extérieur, et une abondance d herbes-
fines en dedans. La ponte est de quatre ou cinq,
oeufs d’un blanc-bleuâtre, cacheté de brun. Le-
ramage du* mâle est sonore, pénétrant et si
varié qu’on ne peut guère en faire la description..
I l paroît compose de cris aigus , d éclats gradués,.
tantôt lents, tantôt vifs, et de sons exprimésd un
ton si brusqué, que l’o n croiroit ce petit musicien
continuellement en colère; neanmoins son chant
ne manque pas d’agrément et plaît pat sa, singularité.
-
Lés Mexicains nomment Eiototolc le male--
sous son plumage d’été , et Elotolt 3 sous celui-,
d’hiver, ainsi que la femelle. Aux Etats-Unis,,
les uns les appellent Boblinccln ou Conquelde• les
autres, IVhite-backedy. Maise-thief ( dos blanc ,,
voleur de maïs).. Cette dernière aénominatioiii
indique que ces oiseaux mangent aussi ce ble,,
sans doute quand il est tendre, parce que leur
• bec n’ëst pas assez-, fort pour le concasser,, ni
leur gosier- assez.large pour l’avaler entier; aussi-.
l:e refusent-ils en captivité., s’il n est broyé.
Les 'mâles subissent deux mues par an , 1 une-
au printempset l’autre aux mois de septembre et;
d’octobre. Tous les individus ne subissent pas.
cettemaladie à la même époque, les uns plus rot„
les autres plus tard; c’est au point que la première
existe encore chez quelques-uns a la fin de juin ,,
tandis'que chez d’autres elle esc passée au mois-
de mai. C ’est à celle-ci qu’ ils se couvrent de leur:
habit de noce et après la seconde,, ils di hère n s