
sur la surface des eaux ; il se jette aussi sur les !
phoques, et se cramponne tellement sur leur
dos, en y enfonçant ses griffes acérées, que souvent
il ne peut plus les dégager, et que le phoque
l'entraîne au fond de la mer.
Dès que les jeunes Pygargues sont un peu
grands, ils quittent le nid, quoiqu’ils peuvent à
peine voler. L ’aire n’est qu’une espèce de plancher
tout plat, sans abri, et qui est composé de
petites branches, sur lesquelles posent plusieurs
lits alternatifs d’herbes, de mousse et de plumes.
Ce nid, grossièrement façonné, est placé tantôt
sur de grands arbres, tantôt dans les fentes de
v rochers escarpés. La ponte est de deux oeufs
blanchâtres, tachetés de jaunâtre et de la grosseur
de ceux de l’oie. Les petits"naissent couverts
d’un duvet cendré.
Cette espèce se plaîc dans les-pays septentrionaux
des deux Continens. On la trouve dans
l ’Amérique jusqu’aux Caroiines, au Groenland,
en Russie , aux environs de Siubirsk, où elle
porte le nom de Loun, et en Norwège, dans
1res îles qui forment le golfe ou plutôt la mer
intérieure, connue sous la dénomination de Lof-
foden. On la rencontre aussi en Egypte.
Jusqu’à ce qu’on soit certain que le Pygàrgue
d’Europe a it, dans l’âge avancé, la tête blanche,
' comme celui du Groenland et de l’Amérique
septentrionale, on ne peut se dispenser de diviser
cette espèce en deux races } mais les Pygar-
gues^cpion. conserve depuis très-long-temps vi-
vans à la ménagerie du Muséum d’hisoire naturelle,
n’ont pas encore cette partie blanche,
elle est toujours restée d’un cendré clair} tandis
que ceux qu’on y a reçus de l’Amérique ont eu cet
attribut après quelques années.
L e Pygàrguej dans sa première année, a la
tête et le coü de deux teintes brunes ; tout le
corps varié de blanchâtre, de brun et de ferrugineux
; les grandes pennes des ailes, noires ; les
pennes de la queue, variées de gris, de brun et de
blanchâtre ; lé bec , noirâtre., et la cire jaune.
Dans la deuxième année j la couleur de la
tête et du cou commence à s’éclaircir ; le reste
du plumage est brun ; la queue, moitié blanche
et moitié noirâtre } le bec, jaunâtre, et la cire
jaune. . ✓
A l’âge de trois ans, tout le corps est d’un
brun uniforme ; la tête et le cou sont d’un gris
plus ou moins clair j-la queue est totalement
blanche } le bec d’un jaune sale, et l’iris d’un
jaune très-clair.
Quand il est vieux, le gris de la tête blanchit j
mais chez les individus du Groenland et de l’Amérique,.
cette partie et le cou sont d’un beau
blanc, avec un trait très-étroit et noir sur la
tige des plumes. Latham indique comme une variété
de cette espèce, un oiseaû de proie de la
Nouvelle-Hollande , qui a une grande taille j,
le bec et les pieds noirs} le plumage en.général,
brun, mais plus pâle en dessous qu’en d'essus, 'et
plus sombre sur les ailes j le croupion et la queûe
sont d’une couleur cendrée presque blanche. Bris•
son -., Ornith. iom. i . p. 4 13 . n. 2 ( Aigle à tête
blanche ). Bujfon , Hist. nat. des Oiseaux, tom. i,.
- P* 99' pl- e'd ‘ n' 4 1 1 ( Pygar8ue a grand Pygar-
gue). Linn. et Gmelin ,.Syst.nat. n. 3 (Falco leu*
cocephalus) vieux. Bris son., ibid. p. 429. n. G
(petit Aigle à queue blanche). Bujfon, ibid.p. 99.
(petit Pyg&rgue). Linn. et Gmelin, édit. 13 (Falco-
albicaudus). Brisson , ibid. p. 4 2 7 ../z. 5 (l’AigU
à queue blanche ). Linnée, Syst. natur. édit. 12.
p. 1 2 3. n. 8 ( Vuliur. albicilla ). Gmel. édit. 1
n. 39. Latham y Index ,n . 2 (Falco albitilla) adul-
tus. Brisson', ibid. /z. -9 (le grand Aigle de mer),.
Bujfon, ibid. p. ï 1 2. pi. eril. n. 1 1 2 , 415 (Orfraie
ou grand Aigle dé mer ). Linn. et Gmelin,
n. 4. Latham , Index, n. 7 (Falco ossifragus ).
L .. E.. P.. R . 12.
* L e P y g à r g u e vo cI f e r . 2. H. Vocifer. H,
Ferrugineo-fus eus -capite, collo, pectore caudaque
albis ; rostro Cd.rulescente ; pedibus jlavescendbus..
Brun - ferrugineux ; têre, cou,, poitrine et
queiie , blancs 3 bec bleuâtre’} pieds jaunâtres.
La voix de cet oiseau de proie est forte et sonore
} il pousse de grands cris, en agitant fortement
sa tête et son cou, et il donne à sa voix
diverses inflexions.. Selon M. Levaillant, son
■ cri d’amour semble exprimer les syllabes ca-kou-
cou hou, prononcées lentement} la seconde dire
quatre tons-plus haut que la première, et les
deux autres successivement d’un ton plus bas}
•mais il fait entendre en tout temps des clameurs
continuelles,dont il remplit les-déserts de l’Afrique.
Les Hollandais de la colonie du Cap de
Bonne-Esperance l’appellent grand Pécheur de
~ poisson et Pêcheur de poissons blancs. Ces dénominations
ont rapport à sa manière de vivre.
C ’est en effet un patient et habile .preneur de
poisson, sur lequel il fond avec une rapidité
inexprimable } il se nourrit aussi de gros lézards
et de gazelles} mais, selon M. Levaillant, il
ne mange jamais d’oiseaux. Cettè espèce place
son aire à la cime des rochers et des plus grands
arbres. Ses oeufs sont blancs et peu gros * mais ds
la même forme que ceux de la poule, d Inde.
I.a tête, le cou, la poitrine et.la queue sont
d’un beau blanc ; le reste du corps est d'un brun-
rougeâtre ; l’on aperçoit quelques taches d un
brun foncé sut la poitrine, et les plumes de. la
tête et du cou ont leur rige brune ; les pennes de
l'aile sont noires, marbrées de blanc et de roux
sut leurs barbes extérieures ; une peau jaunâtre ,
nue et semée de quelques poils noirs, couvre 1 espace
entre le bec et l’oeil ; la cire est de la première
couleur, et l’iris d'un rpuge foncé. La femelle
a moins de noir, et sa couleur blanche est
moins pure. Le jeune porte du gris-cendré au
lieu de blanc, et ce n’est qu’à la troisième année;
qu’il prend entièrement la livrée,des vieux. Levaillant
rapproche de cette espèce Y Aigle nonette
4t. la Nigritie, que BufFon croit devoir se rapporter
au Balbuzard.
On a décrit, dans la deuxième édition du
nouveau Dictionnaire 4’Histoire naturelle, deux
oiseaux de proie du Sénégal, -qui présentent de
très-grands rapports avec le précédent. L u n a
la tête, le cou, la gorge et la poitrine, blancs,
avec des taches noires et longitudinales sur la
tête } une bande de cette couleur, sur ses cotes,
partant de l’angle postérieur de* l’oeil et ne dépassant
pas le haut, de la nuque} des taches Jongi- j
tudinales, étroites et noirâtres sur le milieu de
quelques plumes du devant du cou et.de la poitrine
} les plumes du ventre et des parties poste-
tieures, blanches et no'crâtres ; les six pennes
intermédiaires de la queue, blanches et brunes |
les autres, totalement blanches ; les pennes des
ailes, noirâtres; les six premières, totalement
de cette couleur, les autres blanches et jaspees
de brun en dedans} quelques-unes des couvertures
supérieures des ailes ^mélangées de blanc }
le dos ec le croupion, bruns} le bec bleuâtre ;
âa cire et les tarses jaunes} les ongles bruns.
Chez l’autre, la tête, le cou en entier, le
haut du dos, la gorge et la poitrine sont dun
blanc de neige, avec une ligne noire, très-hne
et-trèsrétroite sur la tige des plumes} la queue
est totalement blanche; le bas du dos, le croupion,
les scapulaires, les couvertures supérieures
des ailes et de la queue sont d’un noir un peu mélangé
de raussâtte ; leurs peunes primaires totalement
d’un noir pur ; le dessous de 1 aile, le
ventre, les parties postérieures et les plumes dès
jambes, d’uo1 brun-roux ; le bec est brun; lacite
et les tarses sont .jaunes. :
, Ces deux oiseaux de proie se rapprochent du
Balbuzard en ce qu’ils.ont -toutes les plumes des
jambes courtes, et les tarses en très-grande partie
mis. Ils tiennent au Pygàrgue pat les formes de
l’ongle intermédiaire, qui a une ramure assez
profonde sur le côté intérieur, le rebord supérieur
saillant et finement dentelé ; le dessous
aplati et creusé en gouttière dans le mmeu,
tandis que chez les véritables Balbuzards, 1 ongle
intermédiaire est sans rebord, sans dentelures,
plein et arrondi en dessous. De même que
ceux-ci, ils n’ont point ces longues plumes qui
descendent des cuisses sur les côtés des tarses, ec
qu’on appelle culottes. Ces deux oiseaux sont
dans la collection de M. le comte de Riocour.
Levaillant, Oiseaup d ’A friqu e , pl. 4 - Latham,
In dex , Suppl. {F a lc o vocifer). i e édit, du nouv.
Diction. d ’Rist. natur. tom. i8. p . 1 7 7 . I A -
frique.
L . 30. E .. P .. R . n .
* L e P y g à r g u e a v e n t r e f a u v e . 3. H. Futviventer.
H. Capite colloque supra rufescente albis,
fusco maculatis ; corpore supràfusco et albo vano;
pectore yentreque fuscis et fulvis.; abdomine teetn-
cibusque caudi inferioribus. albis; couda alba,
- apiccfuscâ; rostro rubescente; pedibus flavescentibus.
- ■ ,
’ Tête et dessus du cou d un blancrroussatre y
tacheté de brun; dessus'du corps varié de brun
et de blanc; poitrine et ventre bruns et fauves ;
abdomen, couvertures inférieures de la queue et
ses pennes blanches , celles - ci^ terminées de
brun ; bec rougeâtre ; pieds jaunâtres.
M. de Labillardière a trouvé cet oiseau dans
son voyage autour du Monde, et 1 a déposé
au Muséum d’hisroîfe naturelle. Son plumage
terne semble indiquer que c'est un jeune
dom l’espèce n’est pas connue. Il a la tête et le
dessus du cou marqués de brun sur un fond blanc-
roussâtre ; le front et la gorge de cette dernière
teinte, mais uniforme ; le reste des parties intérieures
, brun er fauve, à l’exception dubas-ventre
et des couvertures inférieures de la queue, qui
sont d’un blanc pur ; la queue est de cette couleur
ec terminée de brun ; les grandes pennes des
ailes sont noires ; les parties supérieures, brunes
! et mouchetées de blanc. 1 e edit. du nouv. Dite.
d’ Hist. nat. tom. aS. p. 18 3 .
< L . 14 . E .. P .. R . i i -
Nous plaçons â la suite des Pygargues les oiseaux
dont U va être question , parce qu'ils ont
plus de rapports avec eux.qu’avec les Aigles,
surtout 11’ayant.pas les pieds couverts de plumes
Mm mm m m m z