
Pinsons. Quelques personnes regardent ces oiseaux
comme originaires d’Italie ; mais, dans'le
M id i, ils ne tiennent pas plus à un pays qu’à
l ’autre, et se fixent volontiers dans celui qui
leur offre une nourriture plus abondante ou plus
de tranquillité pour s’y perpétuer; c’est ainsi
qu’ils se sont naturalisés dans un petit canton de
la Lorraine, entre Dieuse et Mullé. I l paroît que
dans leur émigration au nord, ils s’avancent au-
delà de l’Allemagne , puisque Linnée les place
parmi les oiseaux de la Suède; enfin, Pennant
dit que les Ortolans fréquentent les parties méridionales
de la Russie et de la Sibérie , qu’on en
voit dans les environs de la rivière-Ob, niais
qu’ils ne s’avancent pas plus au nord.
Le ramage du mâle a de l’analogie avec celui
du Bruant commun , et il chante, au printemps, la
nuit comme le jour.
Un Ortolan gras est un'excellent manger ;
mais, sans le talent du cuisinier,' il perd de son
mérite. Il faut savoir conserver a sa graisse sa
saveur,son fumet et son goût exquis. Pour cela,
on les fait cuire, soit au bain-marië, soit aü
bain de sable ou de cendre,~et même dans une
coque d’oeuf naturelle ou artificielle , comme-les
Romains le faisoient pour des Bec-figues dans des
oeufs de Paon.
L e nid de cette espèce est construit assez
négligemment, à peu près comme celui des.
Alouettes; elle- .le place,, en Bourgogne, sur les
ceps y mais dans d’autres pays, comme en Lorraine,
elle le fait à terre, et par préférence dans les
blés. L a ponte est de. quatre ou cinq oeufs grisâtres.
L e nid, figuré dans Sepp., pl. 145 , est
composé de deux sortes de joncs, secs _et verts,
et lés oeufs sont d’une teinte pourpre très-pâle,
parsemée de très-petites taches noirâtres.
L e mâle a la tête et le cou d’un joli cendré;
le tour des yeux et la gorge,: jaunâtres ; la poitrine,
le ventre, les flancs et les couvertures supérieures
de la queue, d’un marron-brun uniforme
; les pennes des ailes, noirâtres ; les plus
grandes, bordées extérieurement de gris; les
moyennes, de roux; les inférieures , d’un jaune
fauve ; les pennes dé la queue, noirâtres et bordées
de roux. La femelle a un peu moins de
cendré sur la tête et sur le cou; n’a point de -tache
jaune au dessus de l’oeil, et ses autres couleurs
sont moins vives* Brisson, Ornith. tom. 3 .p. 25 9.
n. 4. Buffon, Hist. natur. des Oiseaux , tom. 4,
P. 30 f.p l.en l.n . 247 .fig. 1. VEurope.
L, f 7. E.. P.. R. I*.
L e B ruant de p a s sag e . G. E. Lothoringica. E .
Nigro màculata ; supra rufa , subtà's cinerascens ;
strigâ per oculos maxilUque inférions nigrâ ; rec-
tricibus lateralibus albo nigroque variis ; rostro
pedibusque fuscis.
Tacheté de noir; roux en dessus; cendré en
dessous; raie noire partant de la mandibule inférieure
et traversant les yeux; rectrices latérales
variées de blanc et de noir ; bec et pieds bruns.
(P/. 15 3 y fig. 3, sous le nom dyOrtolan de la Lor-
raine.)
Cette espèce n’est que de passage en France;
mais elle est commune en Sibérie , où elle se
tient dans les brousailles et dans les bois. Les
Italiens appellent ce Bruant § fo u , parce qu il
donne indifféremment dans tous les pièges; mais
cette espèce de folie e s t, comme le dit Buffon,
une maladie de famille} que le Bruant de cet article
a seulement dans un plus haut degré. En
effet, M. Guys, cité par Buffon, l’appelle l’oi-
seau bête par excellence. Il est connu en Provence
sous le nom de Chic-farnouse.
Le mâle ne portant pas un plumage pareil dans
toutes les saisons, et celui de la femelle étant différent
, il en est résulté des méprises ; en effet,
•celle-ci a été donnée pour une espèce distincte,
sous le nom de Bruant fou ou des prés , et est représentée
sur la pi. enl. de Buffon , n. 3 0. fig. 2.
Nous devons encore observer que l’individu de
la pl. enl. 5 1 1 yfig. 2 , n’est point une femelle de
cette espèce, mais un Ortolan de neige.
Le mâle, sous son habit de noce, a le dessus
de la tête et du corps varié de gris-roux et de
noirâtre; les sourcils, les joues, la gorge et la
poitrine , . d’un cendré clair ; les parties postérieures,
d’un roux-foncé; un trait noir à travers
l’oeil et une bandelette qui descend de la mandibule
inférieure sur les bords de la gorge; les
petites couvertures des ailes, cendrées ; les pennes
primaires, frangées à l’extérieur de gris sur un
fond noirâtre ; les secondaires, bordées de roux ;
les deux pennes intermédiaires de la queue,
rousses et bordées de ceiidré ; les suivantes,
noires et blanches, Chez des individus, la gorge
est mouchetée de noir, avec une ligne transversale
noirâtre sur le bas de cette partie ; la poitrine
et les flancs sont pointillés de noir.
Des femelles Ont une sorte de collier mélangé
de roux et de blanc; d’autres n’en ont pas ; mais,
chez toutes, le dessous du corps est d’un roux
très-clair; le dessus de la tête d’un gris-roussâtre,
varié de brunâtre et quelquefois dé blanchâtre ;
les sourcils sont de la dernière couleur ; les joues,
- d’un roux foncé ; la gorge et le devant du cou ,
: d’un gris sombre tacheté de noirâtre. Brisson,
Ornithol. tom. 3. p. iGG. n. 3 (Bruant des prés).
: Buffon , Hist. nàt. des Oiseaux, tom. 4. p. 3 5.
t p î enl. n. 30. fig.'2 (Bruant des prés). Ibid. tom. 4.
| pag. 3 2 3. pl. enl n. 1 1 u fig . 1 (Ortolan de Lor-
ry raine ), pl. enl. 5 1 1 .fig. z ( Ortolan de passage ).
• J J Europe et la Sibérie.
L. 6. E.. P.. R. iz.
L e B ruant broyer. 7. E . Miliaria. E . fusca,
subtàs nigro maculata, orbitis rufis ; rostro pe- ;
dibusquefuscéscenlibùs. ' |f
Brun ; tacheté de noir en dessous ; orbites
$ -roux ; bec et pieds brunâtres. (Pl. 15 z. fig. 4. )
Les prairies, les luzernes, les avoines sont les
• lieux où se plaisent les Proyers et où ils arrivent
dans le mois de mars-; on en rencontre dans toute
• l’Europe, et il en reste quelquefois pendant l’hiver ,
-dansnos provinces septentrionales;; mais presque j
tous passent cette mauvaise saison dans les contrées
méridionales. Ils placent leur nid à trois ou
quatre pieds de terre, ordinairement dans les
'broussailles ou dans l’herbe la plus épaisse et la
plus serrée. La ponte est de quatre ou cinq oeufs
d’un gris-cendré, tacheté et pointillé de roux,
avec des zigzags noirs. L e mâle partage l’încu- ;
bation pendant le milieu du jour, et on le voit
dans les., autres instans posé à la cime d’un arbre
ou d’un buisson /souvent isolé, où il répète sans
■ cesse un cri assez désagréable, qui semble ex-
'primer tri, tri, tri , tirivff, et cela, pendant des •
heures entières. Lorsque ces oiseaux s’élèvent de
terre pour aller se percher , leurs pieds sont pen-
• *dans et leurs ailes, au lieu de së mouvoir régulièrement,,
paroissent agitées d’un mouvement de tré-
- pidation; mais ils ne volent ainsi que dans la
- saison des amours, car à l’automne leur vol est
v if, soutenu et élevé.
Après les couvées, les Proyers quittent les
«prairies et se jettent en bandes nombreuses dans
• les champs d’avoine, de fèves et autres menus
grains.
Les plumes de la tête, du cou et du corps sont
brunes! sur leur milieu et roussâtres sur leurs
■ Fords; la gorge et le tour des yeux, d’un blanc-
jaunâtre; chaque plume de la poitrine, des flancs
et des cuisses a , dans son milieu, un trait longitudinal
brun ; les couvertures supérieures de l’aile,
ses pennes et celles de la queue sont brunes et ■
bordées de roux. La femelle ne diffère du mâle
; qu’en ce que ses couleurs sont plus claires, que
son-croupion et d’un gris?roux.
Cette espèce est composée de deux races, qui
ne diffèrent qu’en ce que l’une est un peu plus
grosse'et plus longue que l’autre. Leur plumage
varie pendant l ’été comme celui des Alouettes
et des Pipis; la teinte rousse disparoît alors , au
point que sur toutes les parties supérieures, elle
devient grise et blanchâtre sur les inférieures.
Cette espèce se rapproche des Alouettes et des
Pipis, en ce qu’elle a l’avant-dernière penne des
secondairespresqu’aussi longue que les primaires.
Brisson , Ornith. tom. 3 .p . 2 9 1 . n. 10 . Buffon ,
Hist. natur. des Oiseaux, tom. 4. p. 3 5 5. p l. enl.
72. 2 3 3 . L ’Europe.
L.. E.. P.. R. M
L e B ruant de ro se au x . 8. E . Sch<tniclu&. E.
Capite nigro ; corpore griseo nigroque ; rectricibus
extimis macula albâ cuneiformi ; rostro nigro ; pe-
dibus fuscescentibus.
■. Tête noire.; corps gris et noir ; rectricës latérales
avec une tache blanche cunéiforme ; bec
noir ; pieds brunâtres.
Le cri de ce Bruant semble exprimer les syllabes
ifs j ifs , ifs , reits chais , et le chant du mâle,
ti, t i , taù, reitsch. Cet oiseau se plaît dans les
lieux humides, particulièrement dans les -roseaux;
mais il les quitte à l’automne pour fréquenter
les plaines et les hauteurs, où il cherche
sa nourriture au pied des haies ét dans les champs
cultivés. I l s’élève peu de terre et ne.se perche
que sur les buissons ou sur les arbres de petite
taille. Jamais ces oiseaux ne se rassemblent en
troupes nombreuses ; on n’en voit guère que trois
ou quatre ensemble, qui, dans les grandes neiges,
se réunissent aux Bruans et aux Pinsons. Iis sont
insectivores et granivores, saisissent adroitement
les insectes ailés, après lesquels ils s’élancent avec
rapidité et reviennent, aussi vîte se placer et se
balancer sur les roseaux, où on les voit souvent
grimper en s’aidant de leurs ailes pour se soutenir.
On dit que le mâle fait entendre au printemps
un chant qui se rapproche de celui de la Fauvette
effarvatte et qui les fait souvent confondre
d’autant plus facilement que l’un et l’autre se
cachent pour chanter dans les joncs et les roseaux,
et gazouillent1, au temps de la ponte, la nuit
comme le jour. Cette espèce, moitié voyageuse
et moitié sédentaire dans nos provinces septentrionales,
est répandue en Europe et jusqu’en
Sibérie, mais 011 la dit rare en Italie.
. Ce Bruant niche près des rivières , des lacs
et des étangs ; construit son nid dans les herbes
et les joncs, et l’attache à deux ou trois roseaux',
A a a a a a