
' -pôur leurs petits, les nourrissent long-temps, et
ne les quittent pas qu’ils ne leur voient assez de
force pour se défendre et se pourvoir d’eux-mê-
’ ' in es.' Quand dis” commencent à voleter hors du
‘ nid ët à s’essayer dans les airs, ils les portent sur
leurs ailes i les défendent dans: le danger} et on i en-a vuy ne pouvant le« sauver, préférer périr
avec eux, plutôt que de les abandonner.
*" • Les 'Cigognes s’élèvent fort haut et font de
très-longs voyages , même dans les saisons ora-,
gêuses ; elles portent, en volant,- la tête roide en
"' avant et les pieds étendus en arrière, comme
pour leur servir de gouvernail. Elles paroissènt
en Alsàcè dès la fin de février, et en Suisse au
mois de mars. Elles arrivent en Allemagne dans
les- premiers jours de mai * chaque couple revient
-- constamment aux mêmes lieuxse livre aussitôt
aux tendres émotions de [amour, et s’occupe aux
travaux qu’exige le berceau de leurs petits; Si le
:nid est détruit, il le reconstruit de nouveau avec
.des brins de bois, des joncs et d'autres herbes de
marais, qu’il entasse en grande quantité. Il le
pose ordinairement sur les'combles élevés,.sur
' les créneaux des tours, et quelquefois.à la cime,
des plus grands arbres qui sont au bord des eaux,
pu à la-pointe d’un rocher escarpé. En France,
on plaçoit autrefois des rouesau haut des toits,
pour les engagera y nicher; cet usage subsisté
encore en quelques lieux; en Hollande, l’on
dispose pour cela des caisses au faîte des édifices.
La ponte est dé.quatre' oeufs ; et souven t pas plus
de deux, d’urublanc sale jaunâtre, un peu moins
; gros , mais plus alongés que ceux de l’oie.
La saison du départ est vers la fin d’août ;
mais avant de passer, d’un pays dans un autre,
routes les Cigognes qui habitent un certain arrondissement,
s’assemblent dans une plaine»quël-
que temps auparavant, et cela une fois par jour ;
lorsque 1 assemblée est complète , on donne l’avis
- du départ, dont le signal., dans nos contrées,; esc
le vent du nord. Elles s’élèvent alors toutes ensemble,
et en peu de temps se perdent au haut
des airs. L’Egypte et la Barbarie paroissènt être
les lieux ou elles se retirent ; ’.carâl’automne et en
hivet, les plaines de ces contrées en sonr couvertes.
A; leur retour, elles S’avancent assez dans les
contrées du Nord, puisqu’on lés rencontre en
Suède ,, en Russie et en Sibérie.
• Un'sblanc éclatahc règne sur le,corps ; lés plumes
scapulaires et les grandes couvertures des'
ailes sont d un brun-noirâtre et d’un noir chan-
• géant en violet ; les trente pennesdes ailes-, noirâtres
; les plûmes du bas du cou ,• longues, pendantes
et pointues ;’Ia péaü qui entoure-les ’yeux
esc d’un noir-rougeâtre. Chez les jeunes, le bec
est de cette couleur, et le noir dès .ailés tire au
brun. Brisson } Ornithol. tom. 5 . p. 36.5. Buffon,
Hist. nat. des Oiseaux , tom. 7, p. 25 3. pla çai,
n. 8.6(>. L'Europe.
L . 40. E .. P. 30.r R . 12 .
L a Cig o g n e n o ir e . 2. C. Nîgra. C. Fusca;
pectore abdomineque albis ; rostro pedibusaue ru*
bris. .
Brune ; poitrine et abdomen blancs ; beç^t
. pieds rouges. ( Pl. 49. n. 2.)
. Cette espèce, moins nombreuse et moins répandue
que la précédente, semble fuir les lieux
où vit celle-ci, et recherche les pays qu’elle néglige
d’habiter. La solitude a dès attraits pour la
Cigogne noire-, elle fuit les habitations, ne fréquente
que les marais écartés, place son nid dans
1 épaisseur des bois, sur de viéux arbres, particulièrement
sur les plus hauts sapins. Sa ponte
est de deux ou trois oeufs d’un blanc sale, nuancé
de verdâtre , et quelquefois, tachetés de brun.
Elle est commune dans les Alpes de la .Suisse,
d ou elle descend sur les bords des lacs les moins
fréquentés v y guette sa proie, vole sur les eaux,
et quelquefois s’y plonge avec rapidité pour la
saisir* Elle se-nourrit aussi des herbages dés
montagnes, de limaçons, de reptiles, de scara-
bés-et de sauterelles. Son vol est- très-éjevé, -et
élie s’élève dans' les airs à une telle liauteur,
qu elle n’y paroît pas. plus grande qu’un moineau.
On la trouve, mais raremenc, én Pologne, en
Prusse et dans, plusieurs autres lieux de l'Allemagne,
même en Suède. Elle quittëxes contrées
lorsque la neige et lés glacés là privent de sa
nourriture ; c’est-aux époques de sês émigrations,
qu’on la voit en Lorraine , où elle në fait
que passer.
L oeil est entouré d’une peau rouge ; le’ èlês’sus
, L tête, le dqs, le croupion , les épaulés5et les
cou ver curés supérieures des ailes sô n't d’un brun
changeant en violet et; en veij-dôré ; le cou et. la
gorge, pareils ; la poitrine , le ventre et -lès cuis-
ses ,■ b la lies ; les pénnes dés ailés ', brimes • l'es dix
primaires avec des reflets verts - et violets' y h
queue, semblable au dos. L ’épithète d e noire
qu 011 a appliquée à cette C ig o g p e vient proba-
blemeùt de cé que sa couleur bruiie paroît de
cette couleur'sous certain aspect., '
Le jeune a le bec, la peau nue des yeux et
les pi eus d un vert-olivâtre ; lès plumés de la
•tête et du cou, d un roux-brun ; bordé de blân-
, châtre;
châtre ; le corps, les ailes et la queue., d’un brun-1
•noirâtre, à reflets!peu sensibles, bleuâtres et verdâtres.
Brisson j Ornithol• tom. 5, p. 36 1. n. 1
(Cig°gne brune). Bujfony Hist. nat. des Oiseaux3
tom. 7. p- *71 ( Clg°gne noire ) • 0 - énl' n' , 3 9.9
[Cigogne brune). VEurope.
L . 23. E .. P. fô .‘ R. 12 .
L a Cigogn e a r g a l a . 3. C. Argala. C. Ci-
nerea ; capite , collo sacculoque jugulari nudis ;
abdomine humerisque candidis; rostro multicolore.
Cendrée ; tête , cou et sac du cou nus ; abr
*domen et épaules blancs ; bec de plusieurs couleurs.
(Pl. ^ f i g . i y sous, le nom de Héron géant.)
On rencontre ce grand oiseau non-seulement
dans les Indes, mais aussi en Afrique; étant
dispersé dans beaucoup de contrées, il a dû porter
différens noms ; en effet on l’appelle au Sénégal,
Marqbouj au Bengale \ A fgA a, Arghi-
Adjudant; les Anglais lui donnent encore
d’autres noms d’après sa grosseur e r sa voracité.
Il est connu à Calcutta, sous la dénomination
d'Hurgill ou A rgill, à .Sumatra sous celle de
Boorung cambing ou de Boorung oolar. I l est
très-glouton , d u.n naturel doux , très-disposé à
la familiarité et même à la docilité. Èn captivité
tous les alimens lui conviennentet ij se
nourrit dans l ’état sauvage de reptiles, de poissons
, d’oiseaux et même de quadrupèdes dont
il brise, les os qu’il avale, et.que son estomac
très-robuste digère avec une grande facilité.
On voit, un grand nombre à'Argalas à Calcutta
et à Chandernagor, où ils sont sous la protection
du gouvernement, attendu qu ils rendent
de grands servicçs.en dévorant toutes-les
immondices; qui se trouvent dans les rues ; aussi
une amende de dix à douze gumées est celle
que paie celui qui tue un A^gsla. Ces oiseaux
y sont tellement apprivoisés qu’ils ne manquent
pas dé se rendre tous les jours, à l’heure du
dîner devant les, casernes, où ils se tiennent
- alignés sur le rempart avec autant de régularité
qu’une compagnie de grenadiers, en attendant
la fin des repas, pour dévorer les restes quon
leur jette, et, surtout les r>s qu’ils avalent entiers
et qu’ils se disputent avec acharnement.
Le mâle porte une fraise composée de plumes
assez longpes pour s’étendre au-dessus de
la tête, en fprme, de. capuchon , lorsqu’il est en
repos., le cou reployé sur la poitrine ; les plumes
des côtés du croupion sont plus ou moins
longues , soyeuses, d’uu blanc de neige , d barbes
décomposées et -frisées. Çes plupaes spnt
d’un haut prix dans l’Inde, où elles servent
d’ornement .à la coiffure des femmes; il en
est de même en Europe; mais le plus souvent
on y emploie des plumes factices..
Le bec de cet oiseau a seize pouces de tour
d sa base ; l’ouverture de sa bouche est très-
considérable ; sa tête et son cou sont dégarnis
de plumes et parsemés de poils qui laissent pres-
qu’d nu une peau rouge et calleuse ; du.milieu,
de son côu pend une longue* membrane conique
, en forme de vessie et d demi couverte
d’un duvet fort rare ; les plumés du dos sont
dures et de couleur cendrée celles du dessous
du corps, longues et blanches ; - les pennes des
ailes et de la queue , brunes. Le jeune, est d’un
brun sombre où l’adulte esc cendré, et porte un
duvet gris sùrTocciput et.une grande parcie
du cou. Latham s Index, n. 8 ( Ardea argala ).
Gmeliriy Syst. nat. édit. 1 3 ( Ardea dubia ). i c
édit, du nouv. Dict. d’Hist. nat. tom. 16.,p. 439
( mal-à-propos sous4e nom de Jabiru argala ).
VAfrique et l'A.sie orientale.
L . 64. E.. P.. R. 1 1 .
* L a C igogne maguarï, 4. C. Maguarï.. C.
Alba ; orbitis ruhris ; tectricibus xaud& superiori-
| bus et alarum basi majoribus , remigibus pennts-
que scapiilariis, nigris'. ; rostro cyaneo > apice ni-
gricante ; pedibus ruhris.
Blanche ; orbites rouges; tectrices supérieures
de la queue et 4ç$: grandes des ailes, rémiges
et plumes scapulaires noires; bec bleu d sa
base , noirâtre d sa pointe ; pieds rouges. ^
On rencontre céttè cigogne dans l’Amérique
méridionale ; elle, porte au Paraguay le-nom de
Baguariy de Mhaguari ér de Tuyayu-goua^u ; les
Brasiliens la commissent sous celui de Maguarï.
Elle.n’est ni défiante ni farouche ; on la rencontre
ordinairement seule ou par pairé; néanmoins
on en voit quelquefois des'troupes de
cinquante et plus réunies dans une lagune. Son
vol est très-élevé et elle se. perche :sur les arbres^
mais elle se tient communément a terre. Elle
cherche sa proie non-seulement dans les lieûx
très-arides i sut les bords dès rivières et des
■ lacs, mais encore dans les terrains secs.’ |
L ’iris esc d’un blanc d’ivoire ; la peau nue du
tour de l’oeil, rouge ■; le plumage , blanc, à
l’exception des grandes couvertures supérieures,
' des pennes et du fouet de l’a ile , qui sont noirs.
Les jeunes, dans leur première année , sont
d’un brun-noirâtre , avec le ventre blanc ; ils
conservent cette livrée jusqu’à . leur première
E e e ç ee e