
i io8 O R N I T H O L O G I E . ne_ voirggg sa tête, maù seflleoeeçt son bec,
qui patoît sortir de sa poitrine, Ses attitudes, ses
mouvemens indiquent, selon les Anciens, les
changemens de l’air et de la température ; .triste
sur le sable des rivières, il anuonce l’biver ; s’é-
]ève-tTil dans les airs et crie-t-ii plus souvent
qu’à l’ordinaire , il promet dé la pluie.; enfin,
le cote ou son bec est tourné indique le venr.
Naturellement triste et solitaire, ce Héron ne
cherche point 1 abri des feuillages, comme la plupart
des autres oiseaux, ni.pn .couvert dans les
■ herbes, comble lei. Blongios, ni une . retraite
dans les roseaux, comme les Butors ; toujours
exposé aux injures dé l'air, il se tient, dans, les
plus mauvais temps, à découvert, isolé, posé sur i
une branche sèche, sur une pierre ou sur une
butte, au'bord d’un ruisseafi, au milieu d'un
marais ou d'une prairie inondée; enfin, il s’ex-
•pose tellement à la rigueur du froid, qu’on en a
pris qui ëtpient à demi gelés ét tout couverts de
verglas. Craintif et défiant, il s’inquiète de tout ;
I aspect de l’homme,, même très-éloigné, est
pour lui un grand sujet d’alarme. Son bec est
pour lui une arme défensive, d’autant plus dangereuse
, qu il s en sert dans le moment qu’on s-’y ■
attend le moins; cîest pourquoi les chasseurs ne
doivent l’approcher qu’avec précaution, lorsqu’il
II e*c clue blessé pcarèn étendant le cou de tonte
sa longueur, il peut. atteindre au moins trois
• pieds a la ronde. Ce cou, effacé, perdu dans les
épaules et replié, "dans le repos, en forme de
charnière, se. développe homme un ressort:
lance le bec comme iiri javelot , lorsque l'oiseau
le redresse brusquement, et l ’oeil de son en-
iiemi esc le but où il .visé.1
Sa voix, qu’on n ’eiuendguère qüela nuit esc
un son: unique, sec et aigre, plus bref, 5 un peu
plus plaintif que celui de l’oïë. Ce çri, que les
Grecs du temps d’Honfï're’ exprimo'ient par lé
mot citizen ('clangere ) , sé répète et sépcolonge
sur un ton plus perçanc et très désagréable , lorsque
1 oiseau ressent .de la douleur..
Ce Héron mangé beaucoup de grenouilles, ou
plutôt les avalé en entier, et rejette avec ses ex-
créiùens les os non brisés et enyeloppés d’une
espèce de mucilage visqueux , de couleur verte
qqe Ion roupçonneêtre la peau de ces animaux
redune en colle. Il Fait du poisson sa nourriture
ordma.re, et vit aussi de lézards et de coquil-
Jages ; G est toujours dans .l’eau ou au bord de
1 tau qu il cherché sa prbie^, soit qu’il la guette j '
au passage et ladarde de son beépointu, où les ■
dentelures la retiennent, soit.qu'il la force de I
sortir de la vase qu il foule et retourné èn ton,
sens.
Quoiqu’il soit forcé, pour vivre, d'habiter les-
lieux aquatiques, il s’en éloigne quelquefois pour
nicher ; pour .cela il ch'oisit dans les forêts les
plus grands, arbres, où plusieurs se réunissent et
placent souvent leur nid sut le même ; il esc
vaste, composé de bûchettes, de beaucoup d’her-
beséèches., de joncs et de plumès.La ponte est
de quatre ou cinq oeufs d’un bleu-verdâtre pâle
et uniforme. Les petits naissent couverts d’un
duvet épais, principalement sur in tète et lecou-
ils sont nourris dans le nid, et ne le quittent
qu en état de voler.
L ’adulte a les plumes du sommet de la tête
blanches et noires ; celles de la dernière couleur
très-longues, fort étroites enfermant une aigrette
qui se balance sut lè cou, dont le dessus et les-
cotés sont gris, blancs; le dos, le croupion, les
scapulaires et les couvertures supérieures delà
queue présentent un joli; cendré- quelques pin- .
mes scapulaires sont ttès longues !et très;étroites,
ec les autres ont une'certaine largeur, avec des
petitesdi|Hes transverMes et noirâtres ; li peau
nue dès cotés de la tête esc d’un verc-jaunârre ; les
, joués èt la gorge sont blanches, de même que le
devant du cou, sur lequel bii remarque des fâches
longitudinalës-ec noires’; les plumes de sa partie
Inférieure sont d un-gris-blanc, longues, étroites
et tombant sur la poitrine, dbnrle haut est traverse
pat une bandé noire ; le reste ,1e . et rte
pâme et tontes les' pbsfiérieürés présëmeof un
melangé-dé blanc et de hoir ƒ quelques plûmes
des couvertures supérieures de l’ade sont de la
demièrê couleur, et lès .autres cendrées ; les
pennes prnjiaires, noires; quelques-unes des
secondaires -d’un cendré-iioirâtie ; la queue ;esfc
pareiljé’au dés, et i’itîï'd’ùn jaune-roussâtre.
L e jeune, pl. cnl. de Buffon, ». 7 S ç , a été
donne mal-a-propos pour la Femelle, qui ressemble
au male. Il a un peu moins de grosseur
et de'longueur que le vieux ; ses couleurs sont
plus ternes, moins foncées et moins lustrées ; il
en diffère encore eu ce. qu’il nia ni aigrette ni
bande transyefsale noirésur la poitrine. Le corps
de ces oiseaux est efflanqué, dé même que celui
de leurs congénères, aplati, beaucoup pins couvert
de plumes que de chair, mince et maigre.'
Basson, Onithol. iom. ; ,p . jS y , ». x (Héron
huppe). Buffon, Hist. nai. îles Oiseaux , tom. 7.
p. n z . p l . .cnl. a: - j s j et 787'. VEurope. ■
L - -3 5. E .. P.. R . l i .
O R N I TI I 1
L e H ^ r 0 N g a r z e t t e o u l ’ a i g r e t t e . 1 . A.
Gar{itta. A. Ôccipite crïstato ; corpore albo ;
rostro nigro ; loris virescemibùs, •
Occipuc huppé; corps blanc ; bec noir; forums
verdâtres. [PI. 51 ,fig- » , sous, U nom de
Crttbier blanc, et pl. j 4 ,fig- + ,*ous le nom d1Ai-
grette. ) x , .
Si la couleur des pieds est un caractère spécifique
, point de' douce que la G ariette décrite
sous le nom A’Aigrette de neige (Ardeanivea), qui
a les pieds jaunes, celles qui oiit les pieds verdâtres
ou noirs ne soient des espèces particulières;
mais l’observation s’y oppose , puisqu’elle a découvert
qué dans les pays ou ces oiseaux abondent,
on en voit à pieds .noirs , d’aurres à pieds
jaunes, d’autres à.pieds verdâtres; ce qui indique
que les. pieds varient en couleurs suivant l’âge, et
vraisemblablement selon les sexes. On rencontre
, cette ^espèce en Europe , eh Amérique. , dans
l’Asie mineure, en Chine, à Siam , au Bengale
et jusque dans les îles lointaines isolées , en
Afrique, er particulièrement en Egypte,.où on
les voit-se poser par bandes, au déclin du jour,
sur les arbres pour y passer la nuit.
Quoique des ornithologistes, soient persuadés
que l’Aigrette d’Amérique est, â quelques modifications
près, la même que celle d Europe, elle
présente néanmoins des disparités remarquables,
comme d’avoir moins de grosseur ; les plumes
soyeuses de son dos moins grandes , et celles qui
forment sa huppe plus nombreuses* longues de
deux ou trois pouces, déliées, à filets fins et doux,
au toucher:; du reste il y a ressemblance parfaite
entre les Aigrettes des deux Continens, et toutes
les deux, dans leur premier-âge , ont un plumage
mélangé de gris ou de brun. La couleur du bec
et des pieds varie dans des individus, et nous
sommes à peu près assurés que ces parties sont
d’un beau noir chez les mâles, et que les femelles
ont le bec d’un jaune pâle et lés pieds
verdâtres. Les, mâles ét femelles'adultes portent
seuls ïa'huppe et les longues plumes soyeuses du
dos; ces natures ne se trouvent point chez le
jeune, qu'on isolé sous le nom de petit Héron
blanc à bec noir ( Ardea aquinoctiàlis3 var.}.
M. de Azara, qui a décrit l’Aigrette• sous le
nom de Gar^a chica blanca con/manto 3 fait
mention de-deux petits Hérons blancs, donnés
par Son niai pour le même oiseau que le précédent,
mais que le naturaliste espagnol présente
comme deux espèces distinctes ; l’une, son Gar^a
blanca medinnà 3 a vingt-deux pouces de longueur
; la partie hue de la jambe et le tarse hoirs
LO GIE. 09
en devant et jaunes sur le reste ; le bec jaune à
la base de sa partie supérieure, noir du reste ;
blanc sur l ’inférieure et noir sur ses bords ; tout
son plumage est très-blanc. L ’autre, son Gar^ci
blançà minoré diffère du précédent par son bec
moins long et légèrement courbé à sa pointe,
par une taille plus-j.petite. de trois pouces;. sa
peau est noire, et du reste U ressemble au précédent.
La Garçette est totalement blanche , porto
sur la tête quelques longues plumes étroites ,
flexibles, douces au toucher, roulées les une»
dans les autres, couchées en arrière, et parmi
lesquelles, deux ou trois ont cinq pouces de longueur
; les plumes scapulaires sont soutenues par
une tige déliée, légère, élastique, d’où partent
par paires, à petits intervalles, des filets très-fins,
longs de deux ou trois pouces, aussi, durs que la
soie, et qui se subdivisent vers les deux tiers
leur longueur en d’aurres filets plus défiés encore
ec plus courts une tou-ffe de ces plumes prend
naissance à chaque épaule de l’oiseau,. s’étend
sur le dos et dépasse la queue. Le jeune porte un;
plumage mélangé de gris,' ou de brun et de
blanc. Cette, espèce fait, son nid dans les lieux
marécageux ; sa ponte esc de quatre oeufs alon—
gés et tirant sur le, vert. Buffon 3 Iiist. natur. des
Oiseaux 3 tom.. 7. p. 3 7 1 . pl. enlum. n. 961^
U Europe 3 l3 Afrique 3 l3Amérique.
L ; 19. E.. P.. R . 1 a..
* L e H é r o n dit g r a n d e a i g r e t t e , f . A ..
Egretta. A. Subcristaia3 alba ; penhis dorsi pecto*
risque Iaxis 3 angustis 3 pendulis- 3 longissimis ÿ
rostro nigro aut flayo ; pedibus nigris.
Un peu huppé, blanc ; plumes du dos et de
la poitrine, lâches, étroites, pendantes et très—.
. longues-;. bec noir ou jaune ; pieds noirs.. ( Pl. 5 4,.
jig. 5-, sous le nom de grande Aigrette. ).
La Guyane , les pays adjacens ec l’Amérique
septentrionale sont les contrées qu’habite cetté
espèce, qui ne fréquente point les bords de la*
mer, ni les eaux salées, mais qui vit habituellement
près des eaux- stagnantes ec les rivières;:
E lle esc fàrduche, se,..tient rarement .em
troupesi. recherche les lieux les plus.solitaire*
pour y nicher, et choisit pour l’ordinaire les petites
îles qui sont dans les savanes noyées. Il
paroît que, les Aigrettes se réunissent alors ; car
Bartram die que ,.dans une savane inondée de la».
Floride, tous les arbres d’un petit îlot-, contenant
quelques açres. de terre haute, écoienD:
chargés.- de. ;nids; d’oiseaux d’eau de diverses es