1218 ORNITHOLOGIE.
distincte, mais mal observée. Elle en diffère "'en
ce qu’elle a sur la queue vingt-quatre bandes
régulières, égales entr’elles; tandis que chez
1 autre , la queue n’en porte que dix-huit et
irrégulières ; il existe encore d’autres dissemblances
entre ces deux oiseaux ; en effet, 1^ la
Buse changeante a sur le corps des taches plus ou
moins nombreuses, oblongues ou longitudinales
; tandis que chez la Buse commune s les
taches sont toujours transversales et ne se trouvent
que sur le bas de la poitrine, et quelquefois
sur une partie du cou en devant*, 20. les
raches de la première disparoissenr et son vêtement
blanchit à mesure qu’elle vieillit; au contraire
, le plumage de l’autre ne varie point ou
très-peu, à quelqu’âge que ce soit; 3 si l’on
consulte leur genre de v ie , on voit que la Buse
changeante est vive et courageuse ; qu’elle se
plaît à voler au haut des airs, surtout à l’automne ;
fait principalement la chasse aux Perdrix3 aux
levreaux, que sa vue très-perçante lui fait découvrir
à une très-grande distance; au contraire ,
la Buse commune est d’une grande stupidité, d’un
naturel lâcfre ; n’attaque guère que les petits
mammiferes.et les reptiles; se tient blotie sur un
arbre de moyenne hauteur ou sur une motte de
terre, et de là se jette sur tous les petits ani-
maux qui passent à sa portée, tels que les mulots,
les souris, les grenouilles, les lézards, les
petits serpens et même les insectes; de plus,
elle ne quitte point nos climats pendant l’hiver,
tandis que l’autre en émigre. Les oeufs de ces
deux Accipieres présentent encore des différences
; ceux de la Buse commune sont presque
ronds, verdâtres et rachetés irrégulièrement de
brun ; les oeufs de l’autre espèce sont moins
gros, ovales , d’un vert-jaunâtre pâle, avec quelques
taches en ’forme de zigzags.
La Buse changeante a , pendant les deux premières
années , le dessus de la tête , du cou et
du corps , les plumes scapulaires et les couver-
" rures supérieures des ailes d’un brun - ferrugineux
y les plumes des deux premières parties,
bordées d’un liséré blanc très-étroit y les scapulaires
et les couvertures, tachetées de cette
même couleur sur les deux cotés de la plume,
et quelques-unes, terminées de roussâtre y les
tectrices inférieures de l’a ile, d’un beau blanc,
avec des bandes transversales brunes, irrégulières
sur les petitesbeaucoup plus nombreuses
et plus écartées sur les grandes ; les premières
rémiges, noires à l’extérieur et en dedans, depuis
l’échancrure jusqu’à la pointe y avec des bandes !
transversales sur le côté interne, situées à une
distance assez grande l’une de l’autre et ne s’étendant
pas sur toure la largeur des deuxième e*-
troisième; les quatre premières sont blanches
en dessous depuis leur origine jusqu’à l’échancrure
, les autres au-delà et presque jusqu’à leur
pointe, avec des raies transversales brunes ; la
queue porte en dessus vingt-quatre bandes transversales,
étroites, égales, alternativement grises
et brunes, et en dessous d’un gris-blanc
avec les mêmes raies, mais d’une nuance pins
prononcée, si ce n’est sur les deux pennes les
plus extérieures ; la gorge èt toutes les parties
postérieures sont blanches et parsemées de taches
longitudinales brunes, ordinairement milles
sur la gorge, nombreuses et larges sur la
poitrine, plus étroites sur le bas de cette partie
, rares sur le ventre et en forme de coeur
sur les couvertures inférieures de la queue;
les plumes des jambes sont courtes , peu nombreuses
, marquées en travers de blanc et de
brun; on remarque sur les plus longues quelques
taches presque rondes ; le bec est long de seize
lignes, fendu jusqu’aux yeux , plus épais et plus-
robuste que celui de la Buse commune ; la cire
est jaune, et l’iris couleur jaunâtre. Peu d’oiseaux
présentent autant de variétés : chez des
individus , le blanc prend une teinte jaunâtre
sur quelques parties du corps ; chez d’autres, la
tête seule est blanche y chez d’autres, c’est la
poitrine ou tout le dessous du corps ; chez plusieurs,
le plumage est généralement tacheté de
brun et de blanc. On en rencontre rarement
qui soient totalement blancs. Cetre espèce niche
sur les arbres; sa ponte est de trois ou quatre oeufs
verdâtres avec quelques zigzags d’un vert-jaunâtre
pâle. 2e édit, du nouv. Dict* d’Hist. nau
tom. 4 ./7. 469.. VEurope.
L . 17 à i£ . E .. P.. R . 12 .
L a B use commune ou a po it r in e ba r r é e .
2. B . Fascïatus. B. Cor porefus co ; pectore in-
feriori caudâque fusco fasciatis ; rostro nigri-
cante ; pedibus luteïs„
Corps brun ; bas de la poitrine et queue à
bandes transversales brunes; bec noirâtre; pieds
jaunes, (P l. 202. fîg. 4.)
De tous les auteurs qui ont décrit cette Buse,
M. Meyer est celui qui l’ait fait de la manière
la plus correcte. Elle n’a ni énergie, ni courage,
ni activité, ne chasse point sa proie en la poursuivant
au vol; trop lourde, trop paresseuse pour
attaquer de vive force, elle demeure immobile
plusieurs heures de suite sur un arbre, nn buisson
une pierre, une morte de terre | et attend
patiemment que quelque gibier passe à sa portée
pour se jeter sur lui .et le dévorer. Elle assouvit
sa faim en mangeant des taupes, des mulots,
des lézards, dés grenouilles, des crapauds,
des sauterelles et d’auttes insectes. La stupide pesanteur
de cette Buse semble tenir à la mauvaise
disposition de ses organes, er surtout à la fpi-
blesse de sa vue; les rayons du grand jour pa-
roissent l'offusquer. C ’est principalement dans
les soirées d’été quelle fait entendre ses cris ;
quand elle est en colère, elle ouvre un large
bec et tient sa langue avancée. Sa ponte est de
trois ou quatre oeufs verdâtres, arrondis et tachetés
irrégulièrement de brun. Cette espèce se
trouve en Europe et est stationnaire en France.
Elle a le dessus de la têce et du cou& les scapulaires
, le manteau et le croupion d’un brun
foncé, bordé d’un brun plus clair sur les plumes
scapulaires, les couvertures supérieures des
ailes et sur leurs pennes secondaires ; les plumes
de la nuque sont d’un beau blanc depuis lçur
milieu jusqu’à leur.origine ; l_es quatre premières
pennes primaires de l a ile , noires a 1 extérieur,
et depuis l’échancrure jusqu’à la pointe
en dedans, à l’exception de la première qui est
totalement de cette couleur;: les trois suivantes
sotie blanches en dedans et plus ou moins marbrées
de brun ; les autres, grises du coté interne et
traversées par des bandes brunes et étroites ; toutes
sont blanchâtres èndessousdans la plus grande
partie de leur longueur, et les primaires, a l exception
de la plus extérieure, jaspées , pointil-
îées et rayées en travers de gris obscur ; les
couvertures inférieures des ailes ont douze raies
transversales alternativement blanches , d un 1
brun foncé sur les moyennes, et sont de la dernière
couleur avec des petites «taches blanches
sur les autres ; la queue est traversée en dessus
par neuf bandes grises et neuf bandes brunes ;
celle de cette teinte qui est vers le bout esc au
moins du double plus large que les autres; toutes
les pennes ont leur extrémité d un blanc-roussâtre
et sont d’un gris-blanc en dessous avec des bandes
transversales d’un brun effacé, si ce n est
vers leur pointe ; la gorge est brune et blanche
; le devant du cou , dont le milieu est souvent
marqué de blanc en travers, les cotes et
le haut de la poitrine sonc d’un brun foncé
uniforme; le bas de la poitrine, le ventre et les
plumes de l’anusont des raies transversales blanches
et brunes; chaqueplume porte cinq bandes
blanches et cinq brunes, un peu contournées;
les couvertures inférieures de la queue sont d un
brun-roussâtre, avec quelques lignes transversales
d’un brun plus prononcé ; les plumes des
jambes sont très-longues, très- nombreuses ét
d’un brun sombre uniforme. Le plumage de
cette Buse ne varie point, ou très-peu. Basson t
. Ornith. tom. 1 ,p. 406. n. 3 2. Bujfon, Hist.nat. des
Ois. tom. 1. p, 10 6 .-pl. enl. n. 419 . VEurope.
L . 20 à 22. E.. P.. R . ta .
* L a B üSE B A C H A . 3 . B. Sacha. B. Fuscus ^
subtiis albo maculatus ; occipite cristàto ; fasçia
rectricupi albâ ; rostro pedibus que palhdejlavis.
Brune, tachetée de blanç ; occiput huppé;
bande transversale des rectrices, blanche ; hec
et pieds d’un jaune pâle.
Le vol de cette Buse esc rapide, et sa patience
à épier sa proie est remarquable, car
on la voie pendant des heures entières, la tête
retirée dans les épaules-, et d une immobilité $l
complète qu’on la confond avec une pointe de
rocher,.C’est principalement de lézards et de damans
qu’elle fait sa pâture. Solitaire et farou-
che , elle se retire dans les montagnes arides de
' l’Afrique méridionale, qu’elle fait retentir de
son cri aigu et lamentable. Le mâle et la femelle
ne se recherchent que dans la saison marquée
pour leur reproduction , et ils placent leur
aire dans des trous de rocher. La ponte est de
deux ou trois oeufs..
La huppe que cet oiseau porte sur le derrière
de la tête est composée d’une touffe de plumes
blanches dont la pointe est noire ; le corps est
brun , et cette couleur est plus foncée en dessus
qu’en dessous ; des taches blanches sont sut e
ventre ; une large bande de cette couleur traverse
la queue, dont le fond esc noirâtre. Le
plumage de la femelle est varié de jaune-blanchâtre.
Levaïllant y FList. nat. des Oiseaux d A~
friquej pl. 15.. Latham , Index, Suppl. «. 13 5
( Falco Backa ). i e édit, du nouv. Dict. d’FFijt.
natur. tom. 4. p. 468* Lf Afrique.
L .. E .. P.. R . i î .
* * L a B use de la baie d’H udson. 4 .'B. Ob~
soletus. B. Corpore obscure fusco y subtus levitet
albo maculât0 ,* rectrlcibus medïïs obsolète fuscis ;
rostro nigro ,* pedibus luteis. ■ ■
Corps d’un brun obscur , légèrement tachete
de blanc en dessous ; rectrices mtermédraires
brunes ; bec noir ; pieds jaunes.
Sonnini s’est trompé en rapprochant cet 01-
P p p p p p p 2