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sur les tilleuls. Elle emploie pour l'extérieur du
nid de petites racines, de la mousse fine et le
duvet de certaines plantes qu’elle recouvre de
lichens ; l’intériéur est composé d’herbes sèches,
de crin, de laine et de plumes les plus duveteuses.
Sa ponte est de cinq ou six oeufs blancs
et tachetés de brun-rougeâtre vers le gros bout.
Cette espèce ne commence ordinairement a
couver que vers le milieu du printemps ; cependant
elle fait trois couvées, dont la dernière a
lieu au mois -d’août. Les jeunes ne peuvent se
suffire à eux-mêmes que quelque temps après
leur sortie du nid. Quand on veut les élever, il
faut ne les prendre au nid que lorsque toutes
leurs plumes sont poussées, et les nourrir avec la
composition suivante : on pile ensemble des
échaudés, des amandes mondées et de la graine
de melon, ou bien des noix ou du massepain ;
on fait de la pâte qui résulte de ce mélange, des
boulettes grosses comme des petits grains de
vesce ; on les donne une à une à chaque jeune
oiseau, avec une brochette, et cela trois ou
quatre fois de suite •, on leur présente ensuite
l’autre bout de la brochette, garni d’un peu de
coton trempé dans l’eau. Lorsqu’ils commencent
à manger seuls, on les nourrit de chenevis
broyé avec de la graine de melon et du pain.
C^ttë pâte, très-compliquée, peut être remplacée
par une autre que tout le monde peut faire aisé-
1 ment ; elle est composée de chenevis et de navette
broyés, de mie de pain et de jaune d’oeuf, le tout
délayé dans un peu d’eau, et on leur donne la
becquée comme l’on fait aux Serins. Lorsqu’ils
mangent seuls, on doit supprimer le chenevis
et le remplacer par le millet, surtout si on les
destine pour les accoupler avec les Canaris.
A l’automne, les Chardonnerets se rassemblent,
vivent pendant toute la mauvaise saison
en bandes plus ou moins nombreuses, et fréquentent
de préférence les endroits où croissent
les chardons et la chicorée sauvage ; pendant les
grands froids, il se cachent dans les buissons
fourrés et ne s’écartent guère des lieux ou ils
trouvent leur pâture. Quelquefois ils se mêlent
avec les autres petits oiseaux granivores.
Cette espèce esr répandue dans presque toute
l ’Europe et dans quelques parties de l’Asie et de
l'Afrique, Elle se trouve en Grèce, où elle porte
le nom de Karadreno. Quoiqu’elle ne soit ni
de passage ni voyageuse, elle ne reste pas pendant
toute l’année dans les lies de l’Archipel, et
elle préfère les grandes, ainsi que les terres du
continent vpisin,
O LO GIE.
Le mâle a le sinciput, les joues et le haut de I
la gorge d’un rouge éclatant bordé de noir sur I
la partie antérieure ; le dessus de la tête et l’oc- I
ciput, noirs; le dessous du cou et le dos, brun- I
rougeâtres ; cette couleur est plus claire sur le I
croupion ët sur les couvertures supérieures de la I
queue; les côtés de la tête, du cou et le ventre I
, sont blancs; les petites couvertures des ailes, I
leurs pennes et la queue, noire’s ; les grandes cou- I
- verxures, moitié jaunes; les pennes alaires, à I
l'exception de la première, de cette teinte à I
l’extérieur ; quand l’aile est en repos, elle pré-1
sente une suite de points blancs, et la queue, I
des taches de cette couleur; les côtés de la poi-1
* trine sont rougeâtres.
La femelle ne diffère du mâle qu’en ce que I
ses couleurs ont moinÿ de vivacité; que la tête I
et les petites couvertures alaires sont d’un brun* I
noirâtre, et que le rouge est un peu orangé. Le I
jeune n’a des adultes que le jaune des ailes, les I
taches blanches de leurs pennes et de celles de I
la queue ; tout le reste du plumage est un mé-1
lange de blanc sale et de gris ; ce qui lui a valu le I
nom de Griset. Peu, d’espèces présentent autant I
de variétés que .celle-ci, outre celles qui pro-l
viennent d’alliance forcée. Il en est d’autres qui I
sont dues â la nourriture, au chenevis surtout qui I
les rend noirs, â l’âge et à la domesticité. Bris- E
son j Ornithol. tom. 3. p- 5 3 • n> 1 • Bujfon, Hist,
natur. des Oiseaux y tom. 4. p. 18 7 .p i. enl. n. 4.
-fis. 1. VEurope.
L .. E.. P.. R . i i .
* L e C hardo nn ere t a c a l a n th e ou P er- I
ROQUET. 107. F . Psittacea. F. Eiridis; fac.ie} I
gulâj uropygio caudâque coccineis ; rostro nigro; I
caudà cuneiformi.
Vert ; face, gorge, croupion et queue, rouges; I
bec noir ; queue cunéiforme.
Ce Chardonneret ' de la Nouvelle - Calédonie >1
dispute au nôtre le prix de la beauté ; un beau I
rouge-écarlate domine sur la partie antérieure I
de la tête, les joues, la gorge, le croupion et la I
* queue ; un vert de, perroquet règne sur le reste I
de la tête, le dessus du corps, le dessous et sur le I
bord extérieur des pennes de l’aile , qui, dans le I
reste, sont d’un brun-cendré. Latham, general I
Synopsis, tom. 2. part. 1. p. 18 7 . n. 54. pi- 481
( Parrot finch). i c édit, du nouv. Dict. d’Hist. nat> I
tom. i i .p . 1 66. Les Terres Australes.
L . 4 j . E .. P.. R . 1 1 .
* L e C h a rd o n n e r e t ÉÇARM.TE. iq Z ,F ,C o« î
O R N I T II (
cineâ. F. Coccineo^aurantia ; alis caudâque atris ;
remigum margine exteriori aurantio primarumque
apice nigro ; rostro fuscescente; pedibus nigris ;
caudâ aquali.
D ’un rpuge-orangé; ailes et queue noires;
bord extérieur des rémiges, orangé ; pointe des
primaires, noire; bec jaunâtre; pieds noirs. (P l.
\ 6 i , fig. 1 , sous le nom de Chardonneret à tête
rouge. )
Tout le plumage de cet oiseau, que l’on trouve
aux îles Sandwich , est d’un orangé foncé très-
brillant et inclinant à la couleur écarlate ; les
pennes des ailes et de la queue portent une bordure
pareille à l’extérieur et sont noirâtres dans
le reste. Latham 3 general Synopsisy tom. 2.
part. 1 . p. 2.70. n. 28 (Scarlet finch). 2e édit, du
nouv. Dict. d’Hist. natur. tom. 1 1 . pag. \6-j. La
Polynésie.
L . 4 7. E.. P.. R . 12 .
L e C hardo nn ere t ja u n e . 109. F . Tristis.
F. F lava; frontg nigrâ; alis fus cis ; rostro pedibus -
que albescentibus. _
Jaune ; front noir ; ailes brunes ; bec et pieds
blanchâtres.
Cet oiseau est bien le vrai représentant de
notre Chardonneret dans l’Amérique septentrionale,
où il se trouve depuis le Canada jusqu’au
Mexique ; mais il est rare au nord et au sud des
Etats-Unis', et au contraire très-commun au
centre du même pays. Il a de notre Chardonneret
le c r i, les habitudes et la même nourriture;
mais il en diffère par ses couleurs et une
taille un peu inférieure.
Cette espèce subit deux mues par a n , et le
mâle, après chacune, porte uije livrée différente;
elle niche sur les arbres , place son nid à l’extrémité
des branches et le fait avec autant d’art
que notre Chardonneret y lui donne une forme
aussi élégante et le compose des mêmes matériaux.
Sa ponte est de quatre oeufs d’un gris de
perle. Les Mexicains l’appellent Co^totolt, et les
Espagnols de cette contrée lui donnent le nom
de Serin 3 sans doute d’après sa belle coiffeur
jaune, y
Le mâle, après la mue du printemps, a le
bec rougeâtre; le front, noir; le reste de là
tête, le cou, le dos et la poicrine, d’un jaune
éclatant; le ventre , les cuisses-, les Couvertures
supérieures et inférieures de la queue', d’un
blanc-jaunâtre ; les petites couvertures des ailes,
jaunes à l’extérieur , blanchâtres à l'intérieur et
terminées de blanc; les grandes, noires et ter-
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minées de même ; ce qui forme deux bandelettes
transversales sur les ailes, dont les pennes ont
une frange blanche à leur extrémité; celles de
la queue sont noires en dessus et cendrées en
dessous; les latérales, blanches en dedans vers
le bout, et toutes, terminées par un liséré de
cette couleur.
L e même, après la mue d’automne, diffère
peu de la femelle, dont la tête et le dessus du
corps sont d’un vert-olive; les raies transversales
des ailes sont d’une teinté plus sombre que chez
le mâle ; le dessous du corps est plus pâle ; le
ventre, blanc, et le bec, brun. Les jeunes lui
ressemblent après leur première mue, et les
jeunes mâles ne prennent la livrée des adultes
qu’au printemps ; mais elle n’acquiert son éclac
qu’après la troisième mue. Les individus représentés
sur la pl. enl. de Buffon, n. 292ifig. 1 et
2 , sous la dénomination de Tarin de la Nouvelle-
Yorck y s ont des mâles sous leur livrée d’hiver.
Brisson y Ornith. tom. 3. p. 64. n. 3 (Chardonneret
d’Amérique). Buffony Hist.nat. des Oiseaux y
tom. 4. p. 2 12 . pl. enl. n. 202. fig. 2 (Chardonneret
du Canada ).
L . 4 7. E .. P.. R . 12 .
* L e C hardo nn eret o l iv a r e z . i 1 o. F. Magellanica.
F . Supra dilutè ol'wacea y subthsjlava ;
rostro cinereo ; -pedibus griseo-nigricantibus.
D ’un olivâtre clair en dessus, jaune en dessous
; bec cendré ; pieds gris-no.irâtres.
On rencontre cette espèce dans l’Amérique
australe jusqu’au détroit de Magellan. Elle esc
connue â Buenos-Ayres sous le nom de Gilguero.
Les naturels l’appellent Parachi 3 et M. de
Azara l’a décrite sous le nom de Gaffarron. E lle
ne fréquente ni les bois ni les campagnes, s’approche
des habitations en hiver et se plaîc dans
les jardins.
L e mâle a la tête, la gorge, la moitié des
pennes alaires et caudales, noires; cette couleur
forme deux bandes transversales sur l’aile, donc
la partie antérieure est jaune, de même que le
milieu dë ses couvertures, le dessus et le devant
du cou, la poitrine et les parties postérieures,
l’autre moitié des ailes et de la queue ; le reste
du plumage est olivâtre ou d’un brun-verdâtre.
L e mâle décrit par M. de Azara, diffère du
précédent en ce qu’il a du jaune sur les côtés de
la tête, qui va jusqu’aux oreilles, et le bec ,
noirâtre.
La femelle est d’un gris-brun sur le dessus de
la tête ; jaune sur les joues, la gorge et coût le