
cette partie du Monde est une espèce distincte,
que nous décrirons ci-après. La nôtre habite
pendant Tété les hautes montagnes, les quitte
dès les premiers,frimats pour descendre dans-la
plaine , ou elle se tient dans les bois. Elle y
arrive vers le milieu d’octobre pendant la nuit,
quelquefois pendant le jour par un temps sombre,
presque toujours une à une ou tout au plus deux
ensemble, et très-rarement en troupes. E lle préfère
les bois et les lieux où il y a beaucoup de
terreau et de feuilles tombées , s’y tient cachée
pendant tout le jour et tellement, qu’il faut des
chiens pour la faire lever. Elle quitte sa retraite
à l’entrée de la nuit, pour chercher sa nourriture
dans l'es clairières , en suivant les sentiers ;
préfère les terres molles et les petites mares, où ;
elle va pour se laver le bec et les pieds, qu’elle i
s’est remplis de terre en cherchant sa nourriture, i
souvent au clair de la lune , surcoût à la pleine
lune de novembre , que les chasseurs appellent
la lune des Bécasses.
Cet oiseau bat des ailes en partant, file droit
dans une futaie, mais dans,1 es taillis il paroît
forcé de faire le crochet. Il plonge en volant derrière
les buissons, pour ss, dérober a son ennemi.
Son vol, quoique rapide, n’est.ni élevé 1
ni long-temps soutenu; il s’abat avec tant de
promptitude , qu’il semble tomber, comme une
niasse abandonnée à toute sa pesanteur ; dès qu’il
est posé à terre, il court avec vitesse c’est pourquoi
l’on ne le trouve pas où il s’est abattu. Il
paroît qu’il ne voit bien qu’au crépuscule, et
qu’une lumière plus-forte offense sa vue ; c’est de
quoi l’on juge d’après ses, allures et ses mouve-
mens, qui sont plus vifs après le coucher et avant
le lever du soleil. On reconnoît les lieux qu’il
fréquente a ses fientes, qui,sont de larges fécules
blanches, sans odeur, et qu^n terme d’oiseleur
l’on appelle miroirs. II cherche sa nourriture
en fouillant dans la terre molle des petits
marais , des fossés et des prés humides qui bordent
les bois ; il retourne et écarte les feuilles
sèches, pour prendre les vers qui sont dessous.
Les Bécassesquittent les plaines au mois de
mars, pour retourner sur les hautes montagnes. .
Elles partent ordinairement appariées, volent
alors rapidement et sans s’arrêter pendant la
nuit;; le matin elles se cachent dans les bois,
pour y passer la journée, et continuent leur route .
le soir. Arrivées à leur destination, elles se
fixent dans les endroits les plus solitaires et les
plus élevés de leur domicile ; c’est là que la femelle
fait un nid par terre* le compose de
feuilles et d’herbes sèches, entremêlées dé petits
brins de bois, le tout rassemblé sans arc et amoncelé
contre un tronc d’arbre ou sous une grosse
racine; elle y dépose quatre ou cinq oeufs
oblongs, un 'peu plus gros que ceux du Pigeon
commun 3 d’un gris-roussâtre .ec marbrés d’ondes
d’un brun plus foncé et noirâtres; Les petits abandonnent
le nid dès qu’ils sont éclos; le mâle ne
quitte pasda femelle, tant queceuxTci ont besoin
de leur secours. Il ne fait entendre sa voix que
dans le temps de leur éducation et de ses amours •
mais il est muet dans le restant de l’année. Ces
cris ont des tons différens, passant du grave à
l’aigu, et semblent exprimer g o y go* goy go^
p id i, pidi; crïy criy c ri; ces dernières syllabes
semblent indiquer la colère entre plusieurs
mâles rassemblés. Ils ont aussi une espèce de
croassement, couany cotiany et un certain grondement,
frouy frou y froûy quand ils se poursuivent.
Le haut de la tête , le cou, le dos et les couvertures
supérieures des ailes sont variés de noir,
d’un peu de gris et de couleur marron ; le cou
est traversé par quatre larges bandes noires;il
y a sur' chaque côté de la tête une bandelette
de la même couleur, qui s’étend depuis les
coins de la bouche jusqu’aux yeux; la partie inférieure
du dos, le croupion, les couvertures du
dessus de la queue, la gorge, la poitrine et le
ventre, sont d’un blanc sale, rayé transversalement
; le devant du cou est jaunâtre ; les pennes
des ailes ont des taches triangulaires rousses sut
un fond brun; la queue est arrondie, bordée de
roux et terminée de cendré; l’iris esc brun. La
femelle est un peu plus grosse que le mâle, et
en diffère encore par des couleurs plus ternes et
par un plus grand- nombre de taches blanches sut
les couvertures des ailes.
Les chasseurs distinguent trois sortes de Bécasses
j celle-ci, une plus petite, et une troisième
plus grande. La plus, petite, qui porte en Pi-
v cardie le nom de Martinet y a le bec plus long
que les autres ; le plumage , roussâtre , et les
pieds, bleus; elle arrive après les autres. La
grosse l’est d’un tiers plus que la Bécasse ordinaire
; son plumage .est plus rembruni; elle
hante peu les bois , et se tienc par préférence
- au pied des grosses haies doubles , dans les pays
couverts. On a remarqué plusieurs variétés accidentelles:
rejles sont là Bécasse blanche ou. mélangée
de blanc y la rousse y l’Isabelle y celle à tête
rouge et celle aux ailés blanches. Bris s on, Or-
nïthol. tom. 5 .p . 19 1 . n, 1. Bujfbn ï| Hist. nat.
des Oiseaux ytom. j . p*g. 462.. pL enU; n. 8 8 4 .
l ’Europe y VAfrique et l’Asie.
L . 14. E .. P . . R . u .
♦ L a B écasse des É t a t s -U nis. 10 .S.Minor.
S. Fronte cineréâ; occipite nigfo, lineïs quatuor
irànsversïs flavicandbus ; mentô àlbo in corpore
'suprà nigro , fulvescenté undulalo ; subtilsJlavo }
rostro fuscescente ; pedibusjlàvescentïbus.
Front cendré; occiput n p i r ,a v e c quatre
lienes transversales jaunâtres ; menton blanc ;
dessus du corps noir ec ondé.de fauve; dessous
jaune;,bec brunâtre; pieds jaunâtres., [P L 69}
fg . 1 , sottsle nom. de petite Bécasse,)
. Certe Bécasse, que nous avons observée dans
l’Amérique septentrionale, fait , comme la
nôtre , son nid au pied d’un arbre ou sous une
grosse racine;,sa ponte esc de- six à huit oeufs,
d’un gris roux tacheté de brun. ' ' .
EUea la.rêcè,de dessus du.eou et.le .dos g r i s ,.
avec des bandes transversales, sur. 1 occiput et sut
là nuque j 1 de.grandes taches longicudiriales .de
cette même-,couleur• .et terminées de jaune sale
sut le manteau; le croupion et les couvertures .
supérieures- de la queue ,i roux; les rectnpes,
n o ir e s rousses et terminées de blanc ; 1a gorge ,
blanche; les; côtés; et le devant -du.-.cqa, la
poitrine, et les, parties postérieures, pareils au
croupion ; le dessus des ailes, ec les. pennes secon-
■ ; claires, brans et traversés par des. petites lignes'-
■ d’une nuance plus foncée ; lésprimaires, dune
couleur cicant.au violet', et 1 iris, dérouleur.noisette.
La femelle ressemble au mâle.Pennartt s
Arct.^ool.tom.i. p..\6 y .n . 36s , pl. i 9 .Ae: édit,
du nouv. Diction. d’Hist. natur. tom. -3. p. 5 S 1 *
L’Amérique septentrionale.
L . 9 A . E . . P . . R . t i .
* * * G e n r e .
R H Y N C É E , Rhynchsa, Cuvier. Scolàpax ,
Liriri. Lacb. .
Corpus oblongum, rubescente, albo , viridt
nigroque varium.
Caput rotundatum , subangulare.
Rostrum capite- longius, subgracile, versus
apicem paulb gibbosum ; mandibula superïorutrin-
què sulcata , apice ctirvata Uvisque ; injerior brevior,
recta, apïce dilatata.
Nares lineares, in rima basi rostri sus.
Lingiia medioerts, filiformis , acuta,
Colium médiocre.
AU remigibus duabus et tribus omnium longissimisv
■ ■ ■■ ' ' - ” , '
Femora extra abdomen posïta ; tibU semt-plu-
moset.
Pedes tetradactyli ; digtti très anteriores y exte-
riores basi metnbranâ connexi', posticus unus,
apïce insistons.
Caudà brevisi j -,
Rhynchâà habitant in Africa > Asm orientalis
uliginosis; vertnibus victitant ; terra nid ficant.
Corps oblong, varié de rougeâtre, de blanc,
de vert et de noir.
Têre arrondie un peu angulaire.
Bec plus long que la tête, un peu grêle, un
peu gibbeux vers le bout ; mandibule supérieure
sillonnée1 sur chaque cône, couibée ec lisse â sa
pointe ; l’inférieure,plus courte, droite , dilitée
à son extrémité.
Narines linéaires, situées à la base du bec
dans une rainure. , /
Langue médiocre, filiforme, pointue.
Cou médiocre.
Deuxième et troisième rémiges les plus longues
de toutes.
Cuisses posées hors de 1 abdomen; jambes
demi-emplumées.
Pieds tétradactyles.; trois doigts devant ; les
extérieurs réunis à leur base, par une membrane ;
un derrière, portant à terre sur le bout.
Queue courte. -
Les Rhyncées habitent dans les marais de
l’Afrique et des Grandes-Indes ; ils vivent de
vers et nichent à terre.
.* L e R h y n c è e d u C ap d e B o n n e -E s p é r
a n c e . i . R> Capensis. R. Lineu verticLs fufies-
cente ; fàsciâ pectorali nig(â ; lïneâ. utrinque dorsi
albâ; rostro rufescente.
Ligne roussâcre sur le vertex ; bande pectorale
noire ; ligne bjançhe sur chaque cote du
• dos ; bec roussâtre. ( P L 69, fig. 3 , sous le nom
de Bécassine, du Cap3 et pl. 7 0 , fig. t , sous le
nom de Bécassine de Madagascar.')
Cinq bandes sont sur la tête de cette espèce,
une roussâtre, deux grises et deux blanches; le
manteau est d’un gris-bleuâtre, mélangé d ondes
noires et traversé par une ligne blanche; il
y a une zone noire sur le haut de la poitrine,
qui dans le reste est blanc, ainsi que le ventre;
la queue est cendrée e t rayée transversalement
de noirâtre, avec quatre taches jaunes de chaque
côté. p i m m ,
On donne comme variété dagê-ou de sexe,
H h h h h h h 1