
rieure, onguiculée, échancrée et inclinée vers
la pointe..
Narines ovales, ouvertes, latérales et situées
vers le milieu du bec.
Langue courte, épaisse, charnue, demi-ova'e,
arrondie a sa .pointe.
Cou très-long.
Ailes inutiles au vo l, couvertes de plumes décomposées
et à barbes désunies.
Cuisses posées hors de l’abdomen ; jambes
dénuées de plumes sur leur partie inférieure.
Pieds tridactyles ; trois doigts devant ; une
callosité nue erf arrière.
Queue mille.
Le Nandu habite dans l’Amérique australe,
particulièrement dans les vallées des Andès, est
presque de la hauteur d’un homme, se défend
avec ses pieds, se nourrit d’herbes et principalement
de mouches, rappelle ses petits par un
Sifflement et niche dans un trou en terre, ou il
dépose 40 à 60 oeufs très-savoureux. Le mâle les
couve •' les petits naissent clairvoyans , quittent
le nid, courent- et mangent seuls- dès leur naissance.
* L e N andu ou l ’Autruche de Ma g e l l a n .
1 . R. Americana. R . Corpore albïdo s nigro > ra tio
3 interdum toto albo:j dotso alarumque pennis
atro cinereis ; uropygii pennis elongatis, cauda
loco ; palpebris ciliatïs.
Corps blanchâtre, varié de noir, quelquefois
totalement blanc; dos et plumes des ailes d’un
cendré-noir ; plumes du croupion alongées, tenant
lieu de queue ; paupières ciliées.
Barrère, Brisson, Guesneau de Montbelliard
et Bonnarerre ont confondu cet oiseau avec le
Touyou. En effet, le Touyou de la Guyane ou
le Jabiru du Brésil 3 .est un oiseau de rivage, qui
vole aussi bien que le Héron , et qui n’a d’autres
rapports avec le Nandu que dans s i grande taille.
L ’on en prendroit donc une fausse idée, si l’on
s’en rapportoit aux ouvrages du plus grand nombre
des ornithologistes j et particulièrement à
celui de- Butfon, dans lequel ne se trouveroient
pas les notes indispensables que Sonnini y a
ajoutées.
Les noms de Nandu et dé Chari sont ceux que
les naturels du Paraguay ont imposés à cet oiseau-
mais les Espagnols de cette contrée et de Buenos
Ayresl appellent Arestru£ (Autruche), et
les Portugais du Brésil le nomment Ema3 dénomination
que les auteurs ont consacrée au Casoar.
Cette espèce est présentement, rare au Paraguay
, mais- elle est commune dans les. plaines
de Monte-Video, dans les Missions et dans
les campagnes de Buenos-Ayres. On la trouve
aussi au Pérou, mais seulement dans les régions
froides des Cordillères, au Chili, dans les vallées
qui séparent les hautes montagnes des Andes,
et principalement aux. terres magellaniques •
mais 011 ne la voit point â la Guyane. Barrère
ne la rangé parmi les oiseaux de la Franche équinoxiale
qu à cause de la méprise qu’il a faite en
la confondant avec le Touyou et le Jabiru.
LesNandus ne pénètrent jamais dans les bois*
ils restent toujours dans les plaines découvertes,
soit par paires, soit par troupes, qui excèdent
quelquefois trente individus. Dans les contrées
qu 1 on iie fait point la chasse â ces aurruçhës
, elles s approchent des habitations champêtres,
et elles ne se dérangent pas à la vue des hommes
de pied ; mais dans les pays où l’on a coutume
de les poursuivre, elles fuient de loin et-elles
sont toujours en défiance. Si elles s’aperçoivent
qu on cherche â les surprendre, elles se mettent
a-courir de très-loin et avec tant de vitesse, qu’il
n y a que d’excellens chevaux, montés par de
bons cavaliers, qui peuvent les atteindre. Les
chasseurs, pour les prendre, leur lancent au cou
une espèce de collet formé de trois pierres grosses
comme ieé poings, et attachées par des cordes à
un centre commun. Les Nandus se trouvant arrêtés
dans leur course par ce coller, on ne doit
les approcher qu’avec précaution, car ils détachent
des ruades capables de briser une pierre.
Lorsque ces oiseaux courent de toute leur
force, ils étendent les ailes en arrière', ce qui est
sans doute 1 effet du vent, et pour tourner ec faire
de fréquens crochets, ils ouvrent une aile, et le
vent les aide à exécuter très-rapidement ces vol-
tes qui mettent le chasseur en défaur. S’ils sont
tranquilles, leur démarché est grave et majestueuse;
ils tiennent la tête et le cou élevés et
leur dos arrondi ; pour paître, ils baissent le cou
et la tete, et ils coupent l ’herbe dont ils se
nourrissent. »
Le mois de juillet est 1 epoque des amours du
Nandu j on entend alors les males pousser des
mugissemens assez semblables â ceux d’une va-
C^e* A^es ^eme^es commencent â pondre à la fin
d’août, et les premiers petits paroissenc en novembre.
Les oeufs ont leur surface très-lisse,
d’un blanc mêlé de jaune et également gros aux
deux bouts. L e nid ne consisté qu’en un creux
large, mais peu profond, fait naturellement
dans la terre ; quelquefois les Nandus le façonnent
avec de la paille. Ils ne cherchent point â 1
le cacher, de sorte qu’on aperçoit de loin les
oeufs.de l’oiseau. Leur nombre dans chaque
ponte n’est pas connu ; cependant M. de Azara,
à qui nous devons tous ces détails, a vu une femelle
qui vivoit en domesticité et privée du
mâle, pondre dix-sept oeufs à trois jours d’intervalle
l’un de l’autre, et les laisser tomber en
différens endroits. Dans l’état de nature, on voit
quelquefois soixante- dix à quatre-vingts oeufs
dans un seul nid, et c’est sans doute le produit
de la ponte de plusieurs femelles. En effet, on
dit, dans leur pays, que toutes les femelles du
canton déposent leurs oeufs dans le même nid,
et qu’un seul mâle se charge de les couver. Il
paroîc certain, d’après les observations de M. de
Azara, qu’un seul individu fait éclore les oeufs,
-conduit et protège les petits, sans 1 aide d aucun
autre. L ’on assure aussi, que si quelqu un vient
à toucher les oeufs, l’oiseau lès abandonne ; et
s’il s’aperçoit qu’on le regarde pendanc 1 incubation,
il les prend en horreur et les brise a coups
de pied. C ’est une opinion générale, que le male
sépare avec soin quelques oeufs, qu il casse quand
les petits éclosent, afin qu^tls trouvent a leur naissance
de la pâture dans la multitude de mouches
qui s’y rassemblent. Les Nandus paroissent ne
pas connoître la jalousie, puisqu ils se reunissent
par bandes pour faire un nid ou toutes leS' femelles
pondent en même temps leurs oeufs;
mais cette espèce.a cela de singulier, qu un seul
mâle se chargé de les couver et de conduire les
petits.
Toute la dissemblance entre,le mâle et la femelle
consiste en ce que celle-ci est un peu plus
petite, et qu’elle a moins de noir a 1 origine du
cou, distincion qu’on ne peut saisir si on ne les
voit ensemble. Les Nandus ont la jambe Fort
grosse en devant ; le tarse très-robuste et revêtu
de grandes écailles ; l’oeil, arrondi ; le croupion
conique et pointu ; les plumes du corps, longues,
foibles et décomposées ; celles de la tête serrées
et rudes comme des crins ; le fouet de 1 aile terminé
par un éperon long de six lignes et qui ne
sert point à l’oiseau ; les plumes du corps blanches,
à lexceptionde celles du dos qui sont de la
couleur du plomb ; celles du dessus et du dernere
de latête, noirâtres ; une bande noire commence
à la nuque, descend sur les parties postérieures
du cou et s’élargit jusqu’à entourer le cou entier
â son insertion dans le corps ; le reste du cou et
de la tête est blanchâtre ; les épaules et les P e ines
scapulaires sont cendrées ) des plumes des
ailes sont à peu près de la même teinte, mais les
grandes ont du blanc vers leur origine et du noirâtre
dans leur milieu:; parmi,celles du dessus de
l’aile,quelques-unes sont entièrement blanches,
et les autres n’ont cette couleur que jusqu au
tiers de leur longueur': le reste est noirâtre.
Marcgrave3 Bras. 190 ( Nhandaguacu brasilien-
sibus). Brisson 3 Ornithol. tom. ,5. p. S. n. 1
(Thouhioa'). Buffo n , Hist. nat. des Oiseaux 3
tom. 1 ( l*Autruche de Magellan). De A\ara 3
Apuntamientos para la Hist. nat. de los Paxa~
- ros del Paraguay3 etc. tom. 3. p. 89. n. 3 5 9. V A -
mérique australe.
L 57 T*.
L X X I X e G e n r e .
SPATULE, Platalea3 Linn.. Lath..
Corpus oblongum 3 albo 3 roseo ctut rabro
~ pictum.
Caput rotundatum 3 interdum cristatum.
Rostrum longissimum 3 rectum, supra subtils que
planum3 basi cutâ scabrâ tectum3 fîexibile ; man-
dibularum pars.interior dsneiculis acutis proemi-
nentibusque munita ; superior suprà versus m arsines
sulcata3 ungue adunco terminata.
. N ares basi rostri insulco siUjangustHj oblong&y
msmbranâ marginata.
Lingua brevissima, triangularis x acuta.
Collum elongatum ; gula in saçulo dilaiata.
AU remige secundo, longissïmâ.
Femora extra abdomen poslta ; tibia semi-plu-
mosa.
Pedes cetradactyli ; digiti très anterior es 3 man-
branâ basi connexi, dein ad un gîtes usque fimbria
ti ; posticus unus 3 quemadmodàm anteriores
imo tarsi posit us 3 sediiem c ingens 3 omnibus arti-
culis humi incumbens.
Cauda brevis.
Platalea habitant ad aquas Europ'a 3 Africa 3
Asia 3 America ; gramine} caricibus 3 arundinum
radicibus 3 ramiS i mutilis 3 alUsquc testaceis ,
prasetûm fftscibus victitant ; in altissimis au>o-
ribus nidificant et ova 3 - 4 gallinaceis aqua lia.
pariunt. Pulli in nido viceati, ex illo disceder.tes
àd volandum tantàm apti sunt.
Corps-oblong, peint de blanc, de rose ou de
rouge. -
Tète arrondie , quelquefois huppée.
Bec très-long, droit, aplati dessus et dessous,
flexible ^ ’intérieur des mandibules garni dans
le milieu d’une cannelure bordée de dentelures
aigues ec proéminences ; la supérieure sillonnée