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pendant plusieurs mois, n’est.couverc que d’un
, duvet très-fin et d’un poil blanchâtre, frisé, qui
ressemble à celui des, jeunes Chouettes. Ce duvet
défigure tellement ce jeune oiseau, que dans cet
état il paroît presque plus grand que dans -l’âge
adulte. ■
Le Condor, à l’âge de deux ans, n’a pas le
plumage noir, mais d’un brun foncé. .La femelle,
jusqu’à cette époque, n’a pas le .collier blanc
formé au bas du cou par des plumes plus longues
que les autres. C ’est pour n’avoir pas fait attention
à ce changement, que l’âge amène , que
beaucoup de naturalistes, et même des habitans
du Pérou, annoncent qu’il y a deux espèces de
Condor, des noirs et d-s bruns. Brisson, Ornïth.
tom. 1 . p. 473. n. I I. Buffon, Hist^ nat. des
Oiseaux, tom. 1 . p. 184. De Humboldt, Vbyag.
tom. î .p l . 8. Gmeiin, Syst. nat. n. 1. Latham,
Index, n. 1 [Palier gryffus). L ’Amérique méridionale.
L . 36. E . 8 pieds | . P.. R. 1 1 .
L e Z o p ilo t e papa ou l e roi d e s V auto
ur s . 3. G. Papa. G. Rufescente-albus; nari-
bus camnculatis ; vertice colloque denuiatis ; ros-
tri apice pedilmsque rubris.
Blanc-roussâtre ; narines caronculées ; vertex
et cou nus 3 bec'à sa pointe et pieds rouges.
(PI- ' 95-.fig- 5-) , .
On rencontre cette espèce dans I Amérique,
.depuis le 30e. degré de latitude nord jusqu’au
3 1 e. de latitude sud 3' mais elle devient plus
nombreuse' a mesure quelle s’avance vers la
zone torride. On la trouve au Pérou, au Brésil,
à la Guyane, au Paraguay et au Mexique , ou ,
selon Hernandez et Fernandez, elle porte le
nom de Ço^laquauhtli [Regina aurarum) 3 mais
ce n’est point le Co\quauhth [siye.ut Mexicdni
vocant aura) y comme le disent Brisson et Buf
fon. Celui-ci, dont Laert a donné la description
dans son Historia noya orbis 3 est le Gallinaye
aura. On appelle cet oiseau à Cayenne, Roi des
couroumoui 3 et lès Guaranis le nomment au
Paraguay, Iribu-rubica (chef ou roi des iribus).
Toutes ces dénominations viennent de ce qu’on
a cru que les Gallinacés urubu qi aura le respec-
roienr au point de s’éloigner des corps morts,
aussitôt qu’ il s’abattoit dessus.
Ce Zopilote > que les Espagnols appellent
dans leur langue Corbeau blanc3 d’après la couleur
qui domine sur son plumage, fuit de loin,
lorsqu’il se trouve sur la terre ou sur un arbre
îsolé 3 mais on l’approche, et on le tue facilement
dans les bois où l’on a placé quelques cha.
rognes pour appât. On assure qu’il -fait son nid
dans des trous d’arbres et que sa ponte est de
deux oeufs.
Il a le bec droit dans le tiers de sa longueur,
ensuite très-recourbé et entouré à sa base d’une
membrane, qui forme de chaque côté, jusqu’aux
yeux, un grand renfoncement, dans lequel sont
placées les amples ouvertures des narines 3 en-
réelles s’élève une espèce décrété, qui ne s’âlonge
ni se retire, et qui tombe indifféremment d’un
côté ou de l’autre 3 elle est d’une substancî rnqlle
et son extrémité est formée d’un groupe très-
remarquable de verrues ; sur la tête est une couronne
de peau nue et d’un rouge de sang ; une
bandelerte de poils noirs et très-courts-va d’un
oeil à l’autre parl’occiput 3 il y a au-dessous de la
partie nue du cou , une espèce de fraise très-jolie,
dont les plumes sont dirigées, les unes en avanr,
et les autres en arrière ; elle esc assez ample pour
que l’oiseau puisse, en se resserrant, y cacher
son cou et partie. de sa tête 3 derrière l’oeil sont
de grosses rides qui vont se joindre sar l’occiput
à une bande charnue, saillante et orangée, qui
de-là descend jusqu’au collier 3 des rides cachent
le canal auditif, qui est fort petit, et auprès duquel
viennent se réunir d’autres rides qui s’étendent
jusqu’au bec 3 encre ces rides on aperçoit du
duvet, aussi bien que sur 1« reste des coiés de la
tête 3 les pennes et lés grandes couvertures supérieures
des ailes, la queue, un trait sur le dos, le
bec jusqu’à la membrane, sont noirs 3 cette membrane
et la crête charnue du bec sont orangées ;
la peau nue de la base du bec esc pourpre 3-les
bords des paupières/sonc d’un rouge v if 3 les ceintes
les plus agréables colorent la partie nue du
cou 3 c’est de l’incarnat sur les côtés 3 du poupre
au-d,essus de la tête 3 du jaune en deyanc .ee du
violet-noirâtre près dè la bande et des rides de
l’occiput 3 l’iris et tout le reste du plumage sont
blancs. Quelques individus, que l’on soupçonne
être des mâles, ont une foible teinte de rouge
sur le blanc, du côté de la partie supérieure du
dos : -la crête charnue a dix-huit lignes. Tel esc
cet oiseau. à l’âge de quatre‘ans accomplis.
Les différentes qu’il présente à l’âge de trois
ans, ne consistent que dans quelques couvertures
supérieures des ailes qui sont noires, au milieu
des blanches.
A deux ans, il a la tête entière et la parcie nue
du cou d’un noir tirant sur le violet, avec un
peu de jaune sur le cou 3 toutes les parties supérieures
, noirâtres 3 les inférieures, pareilles, avec
• dèS
O R NIT H
-des taches longues et blanches 3 la crête, noire,
ne tombant d’aucun côté, et n’ayant son extrémité
partagée qu’en trois protubérances très-
petites.
Dans sa première année , ce Zopilote est partout
d’un bleuâtre foncé, à l’exception du ventre
et des côtés du croupion qui sont blancs 3 en soulevant
les plumes sous le corps, on en voit aussi
de blanches 3 le tarse est verdâtre 3 la mandibule
supérieure du bec, d’un noir-rougeâtre 3 l'inférieure,
d’un orangé mêlé de noirâtre, avec des'
taches longues ec noires 3 la partie nue de la tête
et du cou, noire 3 l’iris, noirâtre, de même que
la crête, laquelle ne consiste, à cet âge, qu’en
une excroissance charnue et solide.
Nous ne croyons pas que Latham soit fondé
â rapprocher, de cette espèce le Vautour dont parlé
Willam Ba-rtram dans son Voyage dans les parties
sud de l’Amérique septentrionale j en effet,
il en diffère essentiellement par sa queue qui est
blanche, couleur qui n’existe pas sur celle du Roi
des Vautours 3 â quelqu’âge que ce soit. Bartram
l’appelle Vautour peint 3 Valeur sacra 3 et white
tailled Vultur. I l paroî t que Wilson ne le connois-
^oit pas, car il n’en fait nulle mention. Il a le
bec long et droit jusqu’à son extrémité, où il
se courbe brusquement et devient fort pointu ;
la tête et le cou nus, presque jusqu’à l’estomac,
où les plumes commencent à couvrir la peau 3
elles s-alongent peu à peu., formant une bouffette
dans laquelle l’oiseau, en contractant son cou,
le cache jusqu’à la. tête 3 la peau nue du cou est
tachée, ridée et d’un jaune v if, mêlé de rouge
de corail 3 la partie postérieure est presque couverte
de poils épais et courts, et la peau de cette
partie est d’un pourpre foncé, qui s’éclaircit er
devient rouge en approchant du jaune des côtés
et du devant 3 la couronne de la tête est rouge 3
quelques appendices d’un roux-orangé sont sur
la base, de la mandibule supérieure 3 son plumage
éSt ordinairement blanc, à l’exception du
fouet de l’aile et de deux, ou trois rangées de petites
plumes qui le recouvrent, et qui sont d’un
beau brun foncé 3 la queue est grande, blanche
ec mouchetée de ce. même brun et de noir 3 les
jambes et les pieds sont d’un blanc clair 3 l’iris
est couleur d’or et la prunelle noire.
Les Creeks ou Muscogulges font leur étendard
royal avec les plumes de la queue de cet
oiseau, auquel ils donnent le nom de Queue
d Aigle. Ils portent cet étendard quand ils vont
a la guerre 3 mais alors ils peignent une bande
rouge entre les taches brunes. Dans les négo-
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: dations et autres occasions pacifiques, ils le pôr-
tenc neuf, propre et blanc. On ne voit guère de ces
oiseaux dans les Florides, que lorsque les herbes
des plaines ont été brûlées, ce qui arrive fort
souvent, tantôt en un lieu, tanrôt en un autre r -
soit par le tonnerre , soit par le fait des Indiens,
qui y mettent le feu pour fairelever le gibier 3
on voit alors ces Vautours arriver de fort loin ,
se rassembler de cous les côtés, s’approcher par
degrés des plaines en feu, et descendre sar U
terre encore couverte de cendres chaudes.; ils
ramassent les serpensgrillés, les grenouilles, les
lézards, ec en remplissent leur jabot, ll esc aisé
alors de les tuer ; ils sont si occupés de leur repas,
qu’ils bravent tout danger et ne s’épouvantent
de rien. Brisson3 Ornith. tom. 1. p. 470. ri. 1 1
[Roi des Vautours ). Bùffon 3 Hist. nat. des Oiseaux
y tom. 1 . p. 169. pi. enl. n. 42.8. Gmeiin3
Syst. nat. n. 3. Latham Index3 n. 7 ( Vultur
papa). L ’Amérique méridionale.
L . 29 7. E.. P.. R . 12 .
* * * G e n r e .
G A L L IN A Z E ( 1 ) , Catharista. Vultur 3 Lïnn.
Lac h...
Corpus oblongum , .nigrum.
Cap ut rotundatum 3 dènudatum3 rugosum aut
papillosum.
Rostrum basi rectum et cerâ. instruceum, elon-
gatum, lateratlm compressum 3 suprà convexum ;
mandibula superior marginibus rectis 3 apice adun-
Ca3 inférior brev.ior3 apice obtus a , rotundata. -
Nares magna 3 transforma 3 oblonga 3 in cera
anticiparte sita,
Lingua car nos a 3 canaliculata 3 margine ser-
rata.
Collurh médiocre3 parùm glabrum aut rugosum3
aut papillis spongiosis obductum.
Ingluvies plumis carens 3 promïnula.
AU longs, ; remigibus 3â. , 4â. omnium lon-
gissimis.
Femora extra abdomen posita ; tibia omnino
plumosa.
Pedes tetràdactyli ; digiti subgraciles 3 paulb
rétractiles ; très anteriores, unus poseicus ; médius
longus3 porrectus ; èxteriçres basi membranâ con~
nexi ; hallux internum aquans 3 quemadmodùm
(ï) On a tiré cette dénomination de Gallinaça, Galli-
napo, Galimassa, nom qu3on a appliqué à YUrubu, et que
les Portugais appellent Galinocho. Voy. Desmarch.tom. 5,
pag. 329 3 Eus. Nieremberg, pag. 224.
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