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celles Ha dessus du corps brunes et bordées de
jaune; dessous d’un jaune pâle, rayé longitudinalement.
(P l. lo jy f ig . 5 , sous le nom de Duc
à oreilles courtes y et pl. 2 10, fig. 1 , sous le nom
de Chouette.)
On rencontre rarement cette'espèce près des
habitations, car elle ne se- plaît que dans les
rochers, les carrières, les vieux châteaux abandonnés
; elle préfère les pays de montagnes
et les lieux les plus solitaires. Elle dépose ses
ceufs sans aucune sorte de nid, dans des trous
de rochers ou de murailles, ruinées ; ils sont au
nombre de deux ou trois, totalement blancs
et parfaitement ronds. Des auteurs allemands
nous disent, au contraire, qu’elle construit.son
nid â terre, sur les coteaux , dans les marais
â tourbe, dans de grandes touffes d^herbes, et
que ses oeufs sont inconnus. N ’aüroit-on pas
confondu cette espèce avec une autre? Ce Hibou
fait entendre au printemps, jour et nuit, la syllabe
goûty qu’il prononce d’un ton assez doux,
et quand il doit pleuvoir, il semble prononcer
gohou. On te trouve dans toute. l’Europe.
Les plumes qui composent ses deux aigrettes
son.t si petites, et il les relève si rarement, que
des auteurs le rangent parmi les Chouettes à tête
simplej et que d’autres en font deux espèces distinctes,
l’une sous le nom'de Strix ulula > et
l’autre sous celui de Strix brachyotos.
L e mâle a la tête et le dessous du corps d’un
blanc: roux, varié de taches longitudinales brunes
; le bas du dos, le croupion et les couvertures
supérieures de la queue d’un roussâtre mélangé
de brun ; les pennes des ailes rousses, et celles
de la queue d’un blanc-roussârre ; toutes portent
des raies transversales brunes ; les plumes
qui entourent les yeux forment un cercle,
noirâtre, ensuite elles sont d’un blanc sale mêlé
de roussâtre et de brun foncé. La femelle a
des couleurs plus ternes et des taches moins
largès. Le duvet des petits est d’un blanchâtre-
gris, mêlé-de brun. Buffon, .Hist. natur. des
Oiseaux y _ tom. 1 . pug. 372.. pl.enlum. n. 458
(Chouette ou grande Chevêche). VEurope. . '
L . 1 $. E.. P.. R. 12.
* L e H ibou ascalaphe ou d’É gyp t è . 2. S.
Ascalaphos. S. Fulva 3 fusCo maculata; dorso
alisque vermïculatis ; ventre transversïm lineato ;
~caudâ subtus albidâ y striis tribus aut^quatuor
transversis juscisque ÿ rostro fusco ; cristâ brevi j
unguibus ni gris.
Fauve et tacheté de brun ; aos et ailes vermio
l o g i e :
colés; ventre rayé transversalement ; dessousd.®
, la queue blanc, avec trois ou quatre bandes bru.
nés et transversales ; bec brun ; huppe courte •
ongles noirs.
On rencontre quelquefois en Europe cette
espèce, car Pennant dit l’avoir reçue d’Ecosse.
On la trouve ordinairement en Egypte , où
M. Savigny l’a observée. Une couleur fauve
tachetée de brun, couvre son plumage t elle esc
vermiculée sur les ailes et sur le dos, et rayée en
travers de lignes étroites sur le ventre ; la queue
est blanchâtre en dessous, avec trois ou quatre
raies transversales étroites et brunes. Savigny,
Hist. des Oiseaux d’Egypte. Pennant y Brie, rool,
B I I I. 2e édit, du nouv. Dict. à!Hist. nat. tom, 7,
p. M L’Egypte. Très-rare en Europe.
L . 17 . E.. P.. R . 12 .
L e H ibou commun. 3. S. Otus. S. Auricùlarm
permis senis , fidvis et nigris ; dorso tectricibusque
alarum obscure fuscis3 grïseis et flavicante'ferru-
gineis ; pectore abdomineque pdliidè flavo. striatis.
-Aigrettes .composées de six plumes fauves et
noires; dos et couvertures dès ailes d’un brun
sombre, gris et d’un ferrugineux-jaunâtre ; poitrine
et abdomen rayés d’un jaune pâle. ( Pl. 206,
fig. 4 , sous U nom de moyen Duc. )
De tous les Hiboux de la France, celui ci est
le plus commun et le plus nombreux ; il y reste
toute l’ann,ée. On le rencontre plus souvent en
hiver, parce qu’alors il quitte les cavernes des
rochers et les forêts des montagnes pour descendre
dans la plaine et s’approcher des habitations ;
mais on l’y trouve rarement. On assure qu’il ne
se donne pas la peine de faire un nid,- que sa
femelle s’empare d’un vieux nid dé Pie y ou de
celui d’une Buse ou de quelqu’autre gros'oiseau,
et qu’elle y dépose ordinairement quatre
ou cinq oeufs blancs et ronds. Les petits sont
couvers d’un duvet.blanc en naissant, et pïen-
lient leurs couleurs au bout de quinze jours,
époque où les plumes commencent à se développer.
Son cri est fort et s’entend de très-loin;
lorsqu’il s’eiivole, il en pousse un autre aigre et
soupirant, qu’on attribue à l’effort des muscles
pectoraux, qui, dans ce moment, entrent en
contraction.
L ’aigrette est'composée dé six plumes d’on
fauve-noirâtre; celles de la face sont blanchâtres
et terminées de noir ; la' tête et le manteau,
variés de brun, de rpux et de blanc ; le croupion
et îe.s couvertures supérieures de la queue, d’un
O R N I T H O L O G I E 1^ 7 7
[ roussâtre mêlé d’un peu de brun ; le devant du
I cou et la pAitrine, de ces deux teintes ; le ventre
I porte des raches et des zigzags bruns ; les ailes
et la queue sont brunes et roussâtres , et les plu-
I mes des tarses de la dernière couleur. Brissony
I Ornithol. tom. 1. p. 486'. n. 4 ( moyen Duc ou
! Hibou). Buffon y Hist. nat. des Oiseaux, tom. 1.
I p, $4 i.p l. enl. n. 29. L’ Europe.
E . 13 7. E .. P.. R . 12.
I Le grand H i b o u ou g r a n d Duc. 4. S. Bubo. I S. Rufa; capite corporeque lineis etmaçulis nigris y
I çinereis , ferrugineis varîis ; rostro nigro.
Roux; fête et corps variés de lignes et de
I taches noires, cendrées et ferrugineuses bec
I noir. (P l. 106. fig. 4.J
Quoique les grands Ducs supportent plutôt
I la lumière que la plupart des oiseaux nocturnes,
I les momens où ils clïtssent avec le plus d’avan-
I tage sont le soir et le matin , et ils le font avec
I plus de , légèreté que leur grosse corpulence ne
I paroît le permettre ; ils. disputent leur proie à
I divers oiseaux rapaces, se battent avec eux, et
K l’enlèvent souvent aux Buses et aux Milaps. Ils
t détruisent d’autanr plus de gibier-, que c est dans
I le silence de la nuit qu’ils lui font la chassé ; les
I jeunes lièvrês, les lapreaux sont ordinairement
I leur pâture. Ils se nourrissent aussi de taupes, de
I mulots, de souris qu’ils avalent tout entiers,'
I après leur avoir brisé; avec leur bec, la tête et
B .les os, et au bout de quelques heures, ils vo-
I missent les poils, les qs et la .peau, peloton-
I. nés dans leur estomac par petites masses ; ils
I mangent encore les chauve-souris, les serpens,
I les lézards , les grenouilles et les crapauds.
Ces oiseaux n’habitent que les rochers où les
K vieilles tours abandonnées et situées au-dessus
I des montagnes ; rarement ils descendent dans la
I plaine, rarement on les voit perchés sur les ar-
■ 'bres. Leur vol est assez élevé à l’heure du cré-
I puscule, mais ordinairement iis ne volent que
K' bas, position qu’exige leur manière de chasser;
I et dans les autres heures du jour,, ils ne par'coù-
I rent que de très-petites distances. Ils jettent dans
I le silence de la nuit des cris effrayans, qui :sem-
I blent ^exprimer hûhiou y houhou 3 houkouy pou-
I' hou; lorsqu’ils ont faim, ils font entendre leur
I cri pouhouy et dans d’autres circonstances, ils
! commencent d’un ton trèsdiauc et très-fort, et
I font durer le cri autant qu’ils peuvent être de
I temps à reprendre haleine; maisdorsqu ils sont I agités par la crainte, il est très-désagréable et
assez semblable â celui de certains oiseaux de
proie diurnes.
Cette espèce niche dans les cavernes des rochers
ou dans des trous de hautes et vieilles murailles,
et quelquefois dans des arbres creux. Elle
. donne à son nid près de trois pieds de diamètre,
le compose de petites branches de bois sec,
_ qu’elle entrelace de racines souples, et garnit
l’intérieur de feuilles. La ponte est de deux ou
trois ceufs d’un blanc-grisâtre et de la grosseur
d’nn oeuf de Poule. Le grand Duc est rare en
France, ec plus commun dans les Alpes. Il se
trouve aussi en Afrique, au Kamtschatka ec en
Sibérie.
Les aigrettes, la tête, le dessus des ailes ec
, du corps sont variés de fauve, de roussâtre ec
'■ de noirâtre ; les plumes des narines, blanchâtres
et terminées de noir; celles de la face, mélangées
de roux, de noir et de gris; la gorge est
blanchâtre ; du noirâtre et du roux occupent le
. devant du cou et la poitrine ; des raies transversales
et longitudinales sont sur le ventre; des
lignes et des zigzags verts et bruns sç font remarquer
Sur les couvertures inférieures de. la
queue et les plumes des tarses; les pennes des
ailes ont leur extérieur brun, et leur intérieur,
fauve , avec des raies noirâtres sur les côtés; les
. deux pennes intermédiaires de la queue sont
rayées de noirâtre et de roussâtre ; les latérales
ont leur côté intérieur,' vers leur origine , fauve,
. et cette couleur s’étend d’autant plus loin que la
penne est la plus éloignée du-centre; l’iris esc
couleur de.safran. La femelle ne diffère du male
qu’en ce que ses couleurs sont un peu plus
sombres. Brisson y Ornïth. tom. 1. p. 477. n. 1.
Buffon y Hist. nat. des Oiseaux y tom. 1. p. 322.
' pl. enl. n. 435. L’Europe.
L. 22. E.. P.. R. I L
L e H ibou scops ou petit D uc, 5.S.Scops. S .
Griseo y rufoy fusco et nigricante varia.
Varié de gris, de roux , de brun et. de noirâtre.
(Pl. 207, fig. 4 , sous le nom de Duc rouge.)
Cette espèce diffère des précédentes par quelques
habitudes ; elle esr voyageuse , et forme â
l'automne des troupes pour se transporter dans
le Sud ; elle part, dit-on, après les Hirondelles ,
et revient â peu prè^â la même époque. Quoiqu’elle
préfère habiter dans les montagnes, elle
se trouve souvent dans les endroits où abondent
les mulots , et rend, pat la destruction qu’elle en
fait, de grands services â l’agriculture. Elle fait
son nid dans un arbte creux, et la femelle y dé