
deux espèces distinctes. Les Grecs le connoîs-
soient sous le nom de Phinis ou Phène y et les
Latins sous celui cTOssifraga ou d*Aquiîa bar-
bata. Buffon en a parlé très-succinctement sous
la dénomination de Laemmer geyery cependant
assez pour induire en erreur, puisqu’il le donne
pour le même que le Condor y avec lequel il
n’a rien d’analogue, si ce n’est la force et la rapacité.
Buffon semble encore avoir confondu le
Gypaète avec l’Orfraie y en appelant celle-ci Ossifraga
y et en disant qu’elle a une barbe de plumes
qui pend sons le menton , ce qui.lui a fait
donner le nom d'Aigle barbu ; comme elle n’en
a réellement point, ce ne peut être Y Ossifraga
ni l’Aquila barbata des Latins. Gesner a beau-
, coup exagéré les-récits qu’il fait du Laemmer
geyer. A ' .
Le dessus de la tête est noir chez les jeunes
et blanc dans les adultes; l’occiput, le cou et
ie dessus du corps sont d’un blanc lavé de roux*-
ou d’orangé (différence occasionnée par l’âge,
dans les mâles ), plus foncé sur la gorge et la
poitrine, plus foible sur le ventre , les plumes
des jambes et des tarses ; les plumes de la queue,
des couvertures supérieures des ailes et du croupion,
sont d’un gris clair, bordé de noir ; le
bout des couvertures alaires a des mouchetures
orangées ; la tige des plumes est blanche ;tout
le reste du plumage est d’un brun très - foncé.
On voit quelquefois de ces oiseaux, et particulièrement
des femelles, qui n’ont presque pas
d’orangé sur leur plumage ; il est alors d’un
brun-roussâtre ; l’iris; d’un rouge vif;, les paupières
sont rouges; les doigts, couleur de plomb,
et la barbe est noire.
M. Savigny parle dans son Histoire des
Oiseaux d*Egypte et de la Syrie y d’un individu
beaucoup plus grand que le précédenr,
et qu’il appelle grand Vautour barbu ( Phene
gygnntea). Cet oiseau de pFoie est, dit-il, d’une
grandeur monstrueuse, et a été tué dans le
voyage que le général Bonaparte fir à la Mer-
Bouge. Son plumage est d’un brun - noirâtre ,
parsemé de quelques taches grises , principale-
. ment sur le ventre ; la barbe est noire ; les ailes
tendues ».mesurées en présence de MM. Monge
et Benholet,. avoient vingt palmes d envergure
. que nous évaluâmes a quatorze pieds et quelques
pouces. Edwardsy Oiseaux, pl. i o6 (beaded
Vuitur). Brisson y Ornith. tom .i. p. 464 ( Vau-.
' four des Alpes), Idemy ,pag. \^-j.n. 13 . Gme-
- Un y Syst, nat. n. 38 ( Falco bar h a tus ). Idem y
1 13 ( barbarus ), Latham x Index x n- 6
I Vuitur barbatus ). Idem y n. .5 ( Vuitur !barba-
rus. ) VEurope.
L . 48. E . 8 pieds. P.. R . 1 1 ,
* * * G e n r e .
S E C R E T A IR E , Ophiotheres. Falco y Linn. Vuitur
y Lath.
Corpus oblongum.
Caput rotundatum y cristatum.
Rostrum capïte breviory basi rectum cerâque ins-
tructum y crassum y fississimum y robustum , late-
ratim compressum ; mandibula superior versus api.
cem adunca ; inferior rectay breviory obtusiuscula.
Nares oblonge y oblique, y p'ervie.
Lora orbit eque nudi.
Rictus amplus.
Lingua carnosa y acuta.
Collum elongatum.
Aie calCaribus tribus ohtusis munit & ; remhgi-
lus i â. , za. , 3â. j .4*. y 5â. omnium longissimis.
Femora extra abdomen posit a ; tibia omninb
plumose.
, Tarsi longissimi.
Pedes tetradactyli ; digiti breves y subtus ver-
rucosi; très anterio res y basi membrand connexi;
posticus, unus y apice insistens.
Ungues incuryi y ferè equales , compressius-
culi y- acuti y yalidi ; médius et posticus reliquis
longiorès.
Cauda rçctricibus 12 .
Ophiotheres habitat in Africa interiors; serpen-
tibus et amphibiis viçtitat; in arboribus nidifient,
| ova 13-4 parit. Pulli in nido pasti sunt y ex ilio
cedentes tantàm ad vo[andum apti.
Corps oblong.
Tête arrondie, huppée.
Bec plus court que la tête, droit et couvert
d’une#cire à sa base, épais, très-fendu, robuste,
compriméJatéralement ; mandibule supérieure
crochue vers le bout ; l’inférieure, droite, plus
courte , un peu obtuse. |
Narines oblongues, obliques., ouvertes*
forum et orbites nus*
Bouche ample*
Langue charnue, pointue.
. Cou alongé.
Ailes munies de trois éperons obtus; les cinq
premières rémiges les plus longues de toutes.
Cuisses posées hors de l’abdomen; jambes
emplumées, g
Tarses très-longs.
Pieds, téttadactyles.;. doigts courts,, verruqueux
„ dessôus; les trois de devant, réunisà leur base
par une membrane; pouce portant à terre, sur
le bout.
Queue à n rectrices.
Le Secrétaire habite dans l'intérieur de 1A-
frique, se nourrit de serpens et d amphibies;
il niche sur les arbres ; sa ponte est de trois ou
quatre oeufs. Les petits sont nourris dans le nid,
qu’ils ne quittent qu’en état de voler.
* Le Se c r é t a ir e propre ment d it . i. O. Cris-
tatus. O. Ater; occipite cristato ; rectricum apice
dlbo y duabus intermediis longissimis ; rostro ni-
aro ; pedibus longissimis. \ .
No ir; occiput huppé ;. pointe des rectrices
blanche , les deux, intermédiaires très-prolongées
; bec noir ; pieds très-longs. [ P l. 197 3
fig. 4 , sous le nom de Messagér du Cap. )
Plusieurs voyageurs - naturalistes nous ont
donné des détails sur le genre de vie de cet
oiseau d’Afrique, particulièrement Guethoënt,
Sonnerat et Levaillant ; mais les deux premiers
ne l’ont guère observé que dans letàt de domesticité
; tandis que le dernier a fait des observations
sur l’animal dans l eçat sauvage. L a -
mour, dit-il, excire entre les mâles des combats
longs e r opiniâtres; ils se frappent mütuel-
menf de leurs ailes pour se disputer une femelle,
qui est toujours le partage du vainqueur. Les
Secrétaires entrent en amour vers le mois de
juillet, construisent leur nid en forme d’aire,
plat comme celui dé XAigle y de trois pieds de
diamètre et garni en dedans de laine et de plumes
; ils le placent dans lé buisson le plus haut
et le plus touffu , et'quelquefois sur de grands
arbres. Le même nid Sert très-long-temps au.
même couple, qui, comme les Aigles y habite
| seul un domaine assez étendu. La ponte est de
deux ou trois oeufs blancs, pointillés de roussa-
tfe ét de la forme de ceux de 1 Oie y mais un
peu moins alongés. Les petits sont long-temps
avant de prendre leur essor ; ils ne peuvent
même bien courir qu’à l’âge de quatre ou cinq
mois. En revanche, lorsqu’ils ont pris roue leur
accroissement, ils courenc d’une vitesse extrême;
quand ils se voient poursuivis, ils préfèrent la
course au vol et ils font des pas d une grandeur
démesurée ; .lorsque rien ne les effraie , leur démarche
esc lente et grave ; ils sont défians et
^ rusés, et on les approche difficilement. Le
mâle ec la femelle se séparenc-tatemenc ; on
trouve ces oiseaux dans toutes les plaines arides'deS
environs du Gap, ec particulièrement
dans le Swattlan ; on les rencontre aussi très-
fréquemment sur route la chte de 1 E s t , même
jusque chez les Caftes et dans l’intérieur des
terres ; ils sont plus rates à la côte occidentale,
et sartour vers le pays des Namaquois.
Lorsque le Secrétaire rencontre ou découvre
un serpent, il 1 attaque d abord a coups dade
pour le fatiguer, et le saisit ensuite par la queue,
l’enlève à une grande hauteur en l’air et le laisse
retomber, ce qu’ il répète jusqu’à ce que le serpent
soit more. Lorsqu’on l’inquière, il fait entendre
un croassement sourd ; mais il n’est ni
dangereux ni méchantfsSon naturel esc doux;
il s’apprivoise facilement, s’habitue fort bien
avec la volaille , et ne lui fait aucun mal ,
si on a soin de ne pas le laisser jeûner ; mais, s’il
souffre de la faim, il fait sa proie de poulets et
de. jeunes canards. Les habitans du Cap de. Bonne-
Espérance en élèventdansleurs basses-cours pour
y maintenir la paix, car il séparêda volaille dès
l’ibstanc qu’ il s’aperçoit de-quelques combats;
déplus, Il détruit les lézards, les serpens et les
'rats, qui souvent s’introduisent pour dévorer la
volaille et leurs oeufs. Il mange aussi de petites
tortues, qu’il avale tout entières, après leur avoir
brisé le crâne, et il détruit un grand nombre de
sauterelles éé d’autres insectes.
On lui a donné le nom àe Messager3 à cause
de sa démarche, ec celui de Secrétaire, à cause
de la touffe de plumes qu’il porte derrière la tête,
attendu qu’en Hollande , les gens de cabinet,
quand ils sont interrompus.dans leurs écrirures,
passent leur plume dans leur perruque, derrière
l’oreille , ce qui a quelque ressemblance avec la
huppe de cet oiseau.
Le mâle, dans son état parfait, a la cire d’un
jaune plus ou moins orangé ; la t ê t e le cou, la
poitrine et tout le manteau d’un gris-bleuâtre ;
les couvertures des ailes, dont les pennes sonc
noires, de la même couleur, plus.ou moins
nuancées de brun-roux; la gorge ec la poitrine
nuancées de blanc, et les couvertures inféneu-
: res de la queue, de roussâtre très-clair ; le basventre
, d’un noir mêlé et comme rayé de roux
ou de blanc ; les jambes, d’un beau noir,_ rayé
imperceptiblement de brun ; les pennes de la
queue,-en partie noires, en partie grises et ter-
minées de brun; les deux du milieu, d’un gris-
bleuâcre , nuées de brun vers le bouc qui esc
blanc, avec une tache noire. Ces deux pennes
sont du double plus longues que leî deux sur-
vantes; la queue est étagée, ec une espèce de
crinière pendante esc dessus le, cou.
* L l l l l l l i