
•I 4 ORNI THOLOGI E .
* L e Z opilote de la C a l ifo r n ie , i . G. Ca- j
lLjornianus. G. Niger j capite colloque denudatis,
pallldïs j nigro maculatïs ; rosiro albido ; pedïbus
rit gris.
Noir; tête et cou nus, pâles et tachetés de
noir; bec blanchâtre; pieds noirs.
M. Meazies a rapporté cet oiseau de la Californie
'et l a déposé dans le Muséum britannique.
Latham trouve qu’il a quelques rapports
avec le Condor, qu’il égale presque par sa taiüe.
Son plumage est généralement noir, avec du
blanchâtre à l’extrémité des pennes secondaires
de l’aile, et du- brun-noir sur leurs couvertures.
Les ailes, en repos s’étendent au-delà de la
queue ; la peau de la tête et du cou est entièrement
dénuée de plumes, lisse et d’un rougeâtre
sombre ; une bande noire est à travers du front,
et deux autres pareilles sont sur l’occiput ; une
touffe de plumes étroites et noires entoure le
bas du cou ; le dessous du corps est couvert de
plumes lâches et duveteuses ; la queue est égale
à son extrémité. Shaw , Nat. Mise. vol. o.
pl. 30 1. Latham , Index , Suppl. ( Vultur califor-
nianus). i ç édit, du nouv. Diction. d’JSist. natur.
tom. 3 6,p. 450. D Amérique septentrionale,
L .. E.. P.. R. 12.
* L e Z opilote condor. 1. G. Gryphus. G.
MaximuSy carunculâyerticali, longitudinali capi-
tis ; gulq. mçLâ'j rostro nigro, apice albido ; pedibus
fiigris.
Très-grand; caroncule verticale et Iongitudi-
pale sut la tête ; gorge nue ; bec noir, blanchâtre
à sa pointe j pieds noirs. (Pl. 1 3 1 . « , 1.)
Nous devons au célèbre voyageur M. de H.um-
boldt, une description très-exacte tant du physique
que des moeurs de cet oiseau, devant laquelle
disparoissent l’exagération et les fables
qu’on s’est plu à répandre sur le Condor. Son
pom est tire de la langue qquéohqua , qui étoit la
langue générale des Inças. On doit écrire Contur ,
car les Européens, par corraption de prononciation,
changent lésa et les t péruviens en 0 et en
dy comme les hua■ en gua. Ce savant soupçonne
que le nom Contur tire son origine de contant,
verbe qui, dans la languq qquéohqua , signifie
sentir bon , répandre une odeur de fruit, de viande
qu d’autres alimens; o r , rien n’étant plus frappant
dans le Condor que l’inconcevable sagacité
avec laquelle il distingue de loin toute odeur de
viande, Térymologiste peut bien se permettre de
proire que cuntur et cuntiwi dérivent d’une
tpêwe racine inconnue,
L q Condor est bien plus étonnant par son audace
, par l ’énorme force de qon bec, de ses
ailes et de ses serres, que par la grandeur de son
envergure; Il en est de cet oiseau comme des
-Pacagons, plus on l’a examiné, plus il-s’est rapetissé
; cependant, il surpasse de beaucoup la grandeur
du Vdtur aura /c e lle du Vultur papa et des
autres oiseaux rapaces des Andes. Il niche dans
les endroits les plus solitaires, souvent à la crête
des rochers- uhis qui avoisinent la limité inférieure
de la neige perpétuelle. Cette situation
extraordinaire et la grande crête du mâle, font
paroitre l oiseau beaucoup plus grand qu’il ne
J esc effectivement. Ce Condor y comme je lama
la vigogne., etc.* est particulier à la grande
chaîne des- Andes; la région du Globe qu’il parole
préférer est celle qui s’étend à 1 600 ou 1700
toises de hauteur ; là, ces oiseaux s@ réunissent
trois ou quatre ensemble sur la pointe des rochers
, sans se méfier des hommes ; ils les laissent
approcher jusqu’à deux toises de distance; ils
n ont pas fait mine de nous attaquer, dit M. de
Humboldt, et il n’a pas entendu citer l’exemple
du Condor, qui eut enlevé un_enfanc ; néanmoins
, ce célèbre voyageur ne doute pas que
deux de ces oiseaux ne fussent en état d’ôter la
vie à des en-fans de dix à douze ans, et même à
1 homme adulte ; car il est très-commun de les
voir venir à bout d’un jeune taureau, auquel ils
arrachent les. yeux et la langue.
On a assuré à M. de Humboldt que \ejCondor
ne fait pas de nid, qu’il dépose ses oeufs sur le
rocher nu, sans les entourer de paille ou des
velues de Vaspeletia frailexon, qui est la seule
plante qui se rapproche des neiges perpétuelles.
Ses oeufs sont tout blancs et ont trois à quatre
pouces de longueur. On prétend que la femelle
reste avec ses petits pendant l’espace d’une
année. Lorsque leCb/idordescena dans la plaine,
il préfère se poser à terré et ne se perche pas sur
les branches des arbres; aussi a-t-il les ongles
très-droits. -
Deux Condors se jettent non-seulement sur
le cerf des Andes , sur le petit lion (puma ), ou
sur la vigogne et le guanaco, 'mais même sur
la genisse , qu’ils poursuivent si long-temps, en
la blessant de leurs griffes ou de leur bec, que
1 animal étouffé et accablé de fatigue, étend
sa langue en gémissant ; alors, le Condor saisit
cette langue dont il est très-friand ; il arrache
les yeux à sa proie, qui, étendue par terre, expire
lentement; le Condor rassasié reste flegmatiquement
perché- sur la cime des rochers. M» d®
ORNI THOLOGI E .
Humboldt leur a trouvé dans cette position un
air de graviré sombre et sinistre. Comme le
Vautour aura, on le chasse devant soi sans qu’il
veuille s'envoler; au contraire, lorsqu’il est tourmenté
par la faim , il s’élève à une hauteur prodigieuse,
plane dans les airs , pour embrasser
d’un-coup d’oeil le vaste pays qui doit lui fournir
sa prqie. Il plane à une élévation presque six
fois plus grande que celle i laquelle se soutien-
nentrles nuages au-dessus de nos plaines.
La crête charnue ou plutôt cartilagineuse n oc- ]
cupe que la sommité de la rête du Condor et un
quart de la longueur du bec. Cette crête manque
entièrement à la femelle ; elle est de figure
oblongue, ridée et très-mince; elle repose sur
le front et la partie postérieure du bec; 'mais à
la base de celui-ci elle est libre et presque
échancrée; c’est dans ce vide- que sont placées ;
les narines, La peau de la tête du mâle forme, 1
derrière l’oeil, des plis ou rugosités et barbillons
, qui descendent vers le cou et se réunissent
dans une membrane lâche, que cet oiseau peut
rendre ^lus ou moins visible en la gonflant à
son gré, à peu près comme font les Dindons,
mais e#e 11e ressemble nullement au cou flasque
de ce gallinacé ni à celle du Coq ; elle est très- -
dure, coriace et munie’ de très-peu de vaisseaux ;
elle n’a sous le rapport anatomique , aucune
analogie avec la grosse caroncule du Vautour-
papa ôu roi des- Vautours,. L ’oreille du Condor
présente une ouverture très-considérable, mais
elle est cachée sous les plis.de la membrane temporale;
l’oeil est singulièrement alongé, plus-
éloigné du bec qu’ il ne l’est dans les Aigles,
très-vif et de couleur pourprée; tout le cou est
garni de rides parallèles,: mais la peau y esc
moins lâche que celle qui recouvre la gorge ; les
rides sont placées longitudinalement et naissent
de 1 habitude qu’a cet.oiseau* de raccourcir son
cou et de le cacher dans le collier qui lui sert
de capuchon; ce collier, • formé d’un duvet
soyeux, n’est ni moins large ni moins blanc dans
la femelle adulte que dans le mâle ; c’est une
bande blanche qui sépare de la partie nue du
cou le corps^ garni de véritables plumes (Linnée
assure, mais sans fondement, que ce Collier
manque à la femelle); le capuchon n’est pas entier
tians les deux s e x e s ,11 ne se ferme pas exactement
par-devant, et le cou y est nu jusqu’à
l’endroit où commencent les véritables- plumes..
Moiina assure que la femelle du Condor a une
petite touffe de plumes blanches à la nuque;
maïs M. de Humboldt ue l ’a point observée
dans les nombreux individus qu’il a vus dans les
landes du Pérou; le dos-, les ailes et la queue
sont d’un noir un peu grisâtre (il est faux que le
dos du mâle soit blanc, comme le prétendent
plusieurs naturalistes, et .même 1 abbé Moiina ) ;,
les plumes du Condor sont quelquefois d’un noir
brillant; le plus souvent ce noir tire sur lé gris;
elles ont leur figure triangulaire et se couvrent
mutuellement comme des tuiles; les pennes p r i maires,
dés ailes sont noires, et lés secondaires
ont dans le mâle et la femelle le bord extérieur
blanc; les plumes qui recouvrent l’aile en dessus,
chez la femelle, sont d’un noir-grisâtre;:
leur pointe et même la moitié des plumes sont
blanches dans le mâle ( et ce caractère est très-
prpnoncé) , de sorte que ses ailes paroissent ornées
d’une grande tache blanche ; la queue esc
uniforme, assez courte et noirâtre dans’ les deux-
!sexes ; les pieds sont très-robustes, d’un bleu--
cendré et ornés de rides blanches; les ongles,,
noirâtres,.peu crochus et extrêmement longs;,
les quatre doigts sont réunis par une membrane
très-lâchemais très-prononcée; le quatrième-
doigt est petit-, et l’ongle plus recourbé.
Le mâle diffère de la femelle j 1 °. oh ce qu’il'
a une caroncule verticale ; 1 ° , en ce que les rides-
et-les sillons de la-peau de la tête et de la gorge
sont plus profonds ; 30.' en ce que les plumes-'
qui recouvrent' le dessus de lailé sont blanches-
dans leur milieu et à leur extrémité, et nullement
cendrées, Le bec esc long d’un pouce-dix<
lignes ; la queue, de treize lignes ; le tarse, de
dix'pouces; le doigt intermédiaire ,.cinq poticéS'-
deux lignes avec l ’ongle ; les doigts latéraux’ ont-
deux- pouces- six lignes ; Les ongles de ces doigts,
Onze à -douze lignes ; -le postérieur a un- pouce
six lignés* Telles sont les mesures indiquées-par
Mi«ie Humboldt , ainsi que celle de la longueur
de Toisea-u et de l’envergure dès ailes réunies.-
L ’envergure est, selon le -Père Feuillée, dé onze
pieds.quatre pouces'; suivant Sîtong, cité dans
le Synopsis de Ray, elle est de douze pieds deux
pouces, et dans l’indivi âu que l’on eonservoit au
Muséum Leveriaii,- elle érôit de treize pieds un
pouce. D ’anciens voyageurs donnent desmesures-
bien plus exagérées ; le-Père Abbeville nous assure
que le Condor est deux fois plus grand que
VAigle colossal %y Dêsnvarchais lui donne dix-huit
pieds d’envérgure, et ajoute que l’excessive
grandeur de ses ailes l'empêche d’entrer dans les
forêts, -qu’il attaque uii homme et enlève un
Cerf.
L e jeune Condor ri a pas de plûmes; son corps,