1 1 0 A M Y G D A Î . U S . AMANDIER.
qu'il doit son origine h un mot grec qui exprime les stries et les crevasses dont son
noyan est sillonner
OnsEiiVATio\s oLNLftALES. Lf» pliis pctitc pliuUp, la [loar la moins apparente, si elle
se montre vers le milieu on ii la fm de l'Iiiver, fixe nos regards avec intérêt, ])iu'ce
qu'elle nous annonce au inilieu des frimats l'agréable retour du priutcms : combien,
à plus forte raison, ue sommes-nous pas réjouis luisquc, ])anni les brandies ct les rameaux
dépouillés des arbustes de nos busipiets, nous y distinguons un arbre chargé,
dans toute la lotigiteur de ses branches, de belles fleurs nombreuses cl rosacées : tel se
présente l'Attiandicr,soit sur les collines pierreuses où il croit de préférence,soit dans
les vergers où on le cultive. 11 esl impossible qu'il n'ait pas été remarqué de tout tems
par les nalin-clsih's i)a\b où il est indigène, mais il ne fiU li>jig-lems pour eux qu'un
arbre d'orncmcitl ; ses fruhs sauvages ne leur offraient (ju'iui brou scc ct coriace, qu'une
amande anièrc, désagréable an goût, ctmèmc Lrès-dangcreusc, prise en trop grande
quaiuité. 11 est probable qu'un hasanl hcin cnx, ou qiickpics essais de culture, aur<ml
fait recounaitrc par la suite <pic ces amandes pouvaient perdre leur amertume,
ct fournir un aliment agréable. Saus oser alfiruicr ipic les Amandiers agrestes ne
puissent donucj des fruits à amandes douces <]aus certaines localités, jc ]>cux du moins
assurer que tous ceux que j'ai rcncoiUrés en Barbarie, dans leur étal sauvage, cl dont
j'ai goûté les fruits, avaient tous des amandes amcrcs.
Il paraît hors de doute que le pays natal de l'Amandier est la Barbarie, le Levant,
l'ancicone Grèce, «luchjucs coiUrécs do l'Asie, ol quo s'il est aujourd'hui naturel
a l'Italie, el môme aux (l<'p;u tomeiis méridionaux de ia l'rancc, c'est qu'il s'y ost acclimaté
depuis l'époque où los Romains l'ont ajqiorté d'A.sio en Europe. Pline parait
dotuer que l'Amandier ait été connu des Romains du tems de Caton lo Censeur, car,
dit-il, celles dont iljait mention sont les X o i x GRECOVES, mises par quelipies-uns an
nombre des dijfchx'ntcs sortes de ?ioix (i;-
II me parait bioii plus prob.ible, malgré ce passage do Pline, que la culture de l'Amandier
on Ilalio date dophisloiu, otquc le jSnx groeca de Caton devait désigner col
arbre, smHout si l'on f.vit aitoiitinn (ju'ollc a été également employée pour l'Amandier
par Vi r g d e , dans c s da pi'onuer livre des Géorgiipies :
Conlemp/ator if m cum se xrx piurima sylvis
Indue t in Jlorem , et in ramos curvabit oie nies :
Si iuparanl foetus , parilcr f rumen ta sequentur ,
I magno lenicS tritura calore.
i luxurid folio rum exuberat umbra ,
S^equisquam pingues puled te.
que M. Delillc a rendu par ces beaux ^ers :
Peut-être voudrais-tu, dès la s
Pre'voir ce que pour toi l'élé v
Regarde \'Amandier reverdir
1 festODs
, de Flore,
s les a
oiloraiis.
Et courber
Abonde-t-il en Ileurs
Le soleil mûrira des
Si des feuilles sans fruils surchargent
Le fléau ne battra cjue de \ains chalumeaux.
par des chaleuri, ardentes
abondai! les;
Il s'agit ici d'uu arbre cpii produit une sorte de noix 'nn.x' , et qui souvent se charg
au printems d'un grand nombre de fleurs. Cet arhre ne pcul-ètrc le noyer, qui n
(i) Hoee arèor an/lient in llalià Calcms anale, dubilntur, quoniam groeias nominal, q:ias quidam el in juglandim
gener. servant. PLISÏ. Hisl. Kal. LUjer XV. C-I). XXII.