« midité par l'action du feu ; on enlève l'écumc lorsqu'il s'en forme ; et lorsque la li-
» queur commence à s'épaissir, on a soin de la remuer continuellement avec vmc
» spatule de bois pour empêcher qu'elle ue-bride, et pour accélérer l'évaporation.
» Aussitôt que cette liqueur a acquis la consistance d'un sirop épais, on la verse dans
» des moules de terre ou d'écorce de bouleau : alors en se refroidissant le sirop se
« durcit, et ainsi l'on a des paius ou des tablettes d'un sucre roux et presque trauspa-
3) rent, qui est assez agréable si on a su attraper le degré de cuisson convenable ; car
» le sucre d'Érable trop cuit a un goût de luélasse et de gros sirop de sucre, qui est
)) peu gracieux.
» Deux cents pintes de cette li.pieur sucrée produisent ordinairement dix livres de
» sucre.
» Quelques-uns rafment le sirop avec des blancs d'oeuf; cela rend le sucre plus
» beau et plus agréable.
» Il y a des hahitans cpii gâtent leur sirop, cn y ajoutant <leux ou trois livres de
« farine de froment, sur dix livres de siro]) cuil. 11 est vrai que le sucre est alors plus
» blanc, et qu'il est même (pielquefois préféré par ceux (pii ne connaissent pas cette
» supercherie. Mais cela diminue beaucoup l'odeur agréable et la saveur douce que
» doit avoir le sucre d'Érable lorsqu'il n'est point sophistiqué.
n La liqueur sucrée <[u'ou relire au priutcms, dans le tems que les boutons ties lira-
)) bles commencent à s'ouvrir, a, comme nous l'avous dit, un goût d'herbe qui est
» désagréable : de plus cette liqueur se dessèche alors diflicilement, el elle tond)e en
» deliquium des que l'air devient humide. Ce défaut oblige les habitans à eu faire du
7> sirop de capillaire.
« O u estime qu'on fait tous les ans en Canada, douze 'a quinze millions pesant de ce
» sucre.
y> Le sucre d'Érable, pour être bon, doit être dur, d'uue couleur rous.se ; il doit en-
» core être un peu transparent, d'une odeur suave, el fort doux sur la langue.
« On l'emploie en Canada aux mêmes usages que le sucre de caune; on eu fait aussi
•» d'assez belles confitures.
« Le sucre d'Érable passe pour pectoral et adoucissant; on l'emploie utilement pour
)) calmer les toux violentes.
» On ne fait point de sucre d'Krable a la I.ouisiane ; on eu relire seulement une
3) liqueur sucrée, qu'on assure être im bon stomachique.
» Le principal avantage de toutes les e.spèces d'Lrables, est de s'accorder assez bien
» de toutes sortes de terres ; c'est pour cela que l'on eu forme des palissades, des
« avenues, et même des massifs de bois.
» L e bois d'Érable est assez bon pour les ouvrages de tour, et pour les arquebusiers.
» Nous avons des fusils montés avec le Plaine onde ou tacheté du Canada el de l'Isle-
» Royale : on ne peut rien voir de plus beau que ce bois ». DUHOIEL.
E X P L I C A T I O N D E S P L A N C H E S .
P L A N C H E 7.
1. Fleurs avant rcpanouissemect,
2. Les mêmes, en grappes et lout-à-fait di5veloppées.
P L A N C H E S 8 et 9.
J. Samarres eu uialurilif,
ARISTOLOCHLi. ARISTOLOCHE.
A R I S T O r , . O C I l I A , LINK. Classe X X . Gjnandrie. Ordre V. Hexandrie.
AlUSTOLOCHIA , Juss. Classe V. DicotjUdojies ajjéudées. Étamines
épigjnes. Ordre I. LES ARISTOLOCHES.
G E N R E .
CALICE. Nul, à moins que la Corolle ne soit prise pour un calicc.
COROLLE. Monopétale, tubuleuse, irrégulière, ventrue, tonileuse, presque
globuleuse ii sa base ; le tube alongé, cylindrique , presque hexagone
; le limbe prolongé d'uu côté en une sorte de l.uiguctte.
ÉTAMINES. Au nombre de six; les anthères presque sessiles, placées sous le
stigmate , à quatre loges.
PISTIL. Un ovaire adhérent avec la base de la corolle, oblong , anguleux ; le
style presque nul ; le sliguuile concave , presque globuleux > à six
divisions.
PÉRICARPE. Uue capsule assez grande , à six pans , à six loges, de forme variable.
SEMENCES. Plusieurs dans chaque loge , comprimées , di.sposées horisontalemcut
les unes sur les autres, el attachées à l'atigle central des loges.
CARACTKKE ESSENTIEL. Point de calice; une corolle tubuleuse, ventrue à sa base, prolongée
à son limbe en une languette latérale; six anthères presque sessiles, placées
sous le stigmate; point de style; un stigmate à six divisions; uue capsule àsix angles,
à six loges.
RAPPORTS NATUBELS. Lcs Aristoloches forment un genre bien tranché, et qui ne peut
être confondu avec aucun autre : il parait avoir quehpies rapports avec celui des
Asarum, mais il en différé par le port et par le caractère des parties de k fructification.
11 com])rend des plantes h tiges ligneuses ou herbacées, droites ou grimpantes;
les feuilles alternes ; les fleurs axillaires; le tube de la corolle quelquefois
arqué ou courbé en dedans.
ETVMOLOGIE. OU a donné primitivement le nom iVAristoloche a ce genre composé de
deux mots grecs (pii signifient lochies ineillenrps, parcequ'on acrureconnaître daus
les racines de quelques e.spèces, des propriétés toniques, emménagogues, et qu'elles
ont été employées sous ce rtipport par les auciens médecins.
OBSERV.VTIOSS GÉNÉRALES. C'est plutôt par la forme singulière de leurs fleurs que par
leur éclat, que les Aristoloches peuvent fixer notre attention. Ces fleurs sont éparses,
rares, solitaires, et leurs couleurs ont très-peu de vivacité : on en trouve cependant
d'assez grandes, variées dans leurs mianccs, agréablement ponctuées : les uues sont
fortement recourbées, et offrent le nio<lèlc parfait d'une pipe <le l'Orient; d'autres ont
leur tube ventru ou globtileux à .sa base, prescpie droit, stirmonlé d'une sorte de languette
plane, prolongée dans <pu'l<jues espèces en un long filet linéaire ousétacé. Plusieurs
AristolochesjouisscnLdansrAniéri(|ued'uncgran(lcréputalion, comme étant uu
remède efficace contre la morsure des serpens; mais comme ces plantes sont ou herbacées,
et tpi'elles n'eutreiUpoitU dans notre travail, ou ligneuses, mais point cultivées
en Europe, nous n'entrerons dans aucuns détails h ce sujet. Parmi les espèces ligneuses
que nons sommes parvenus à acclimater, l'Aristoloche Svphou est une des plus remarquables
par la forme shigulière de ses (leurs , par sa facullé de pouvoir parvenir, eu