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PJatou mourut. On a anssi allrilnid à lusago des Figues la propriété de rendre
la transpiration extrêmement fétide. Athénée cite l'exemple <le deux philosophes
qui n'avaient pas d'autre nourriture, et chez lesquels cet elTet était si remarquahlc,
qu'il forçait de les fuir. Cc second effet de l'usage des Figues n'est guère plus
probable qne le premier. Garidel, qui exerçait la médecine en Provence, assure,
quant à la génération des poux, n'avoir jamais ou'i dire que personne eût souffert
cette inconunodité pour avoir fait un usage habituel des Figues , quoique U'n
gens du peuple en mangent une très-grande quantité. Aujourd'hui les Figuc.s
sèches sont, avec du pain d'orge, la nourriture la jihis ordinaire de la classe
indigente des habitans de la Grèce, de la Morée et de l'Archipel.
Le peuple du-royaume dc Naples en fait aussi une grande consommation, et les
personnes riebes et aisées de la capitale vont fréquemment en été à la campagne, par
partie de plaisir, pour inanger des Figues fraîches avec une espèce de jambon que les
Italiens appèlent Pifscintto.
Si les fruits délicieux du Figuier fournissent i» l'homme uu aliment agréable,
plusieurs oiseaux cn font leur pâture, et ils en sont fort avicies. LecnItivateurasonvcnt
de la peine a preserver ses Figues de l'appétit dc ces voleurs emphmiés, qni toujours
viennent lui dérober et partager avec lui une partie de sa récolte. Le Bcc-Fi-ne,
{ Motacilln Ficeditîa, L. ) oiseau qui n'est pas moins estimé que l'ortolan, doit
son nom au goût décidé qu'il a pour les Figues; en Provence, on le voit sans
cesse sur les Figuiers, becquetant les fruits les plus mûrs; cependant il n'est
pas moins friand de raisins, ce qni a fait dire à Martial :
Cùni me Ficus alat, c
Cur potiàs nomen nt
m pascar du/cibus h
! dédit uviz mihi ?
En Bourgogne, où cet oiseau fréquente les vignes et se nourrit de raisins, le nom
•qu'onlni donne j)eut servir de réponse à la question de Martial : on l'appelle FineUe.
Outre les Bec - Figues, les naturalistes ont donné le nom particulier de Figuiers
à uu nombre assez considérable d'autres oiseaux qtù vivent dans les climats chauds
de l'un el l'autre continent, parce que plusieurs des individus qui composent
ce genrë^out leur ])rincipale nourriture des fruils de l'arbre qui porte le même nom.
Lcs Figues fraîches .sont im aliment très-agréable, mais peu nourrissant; c'est
sur-tout daus le midi de l'Europe; en France, dans la Provence et le pays de
Gênes, que ces fruits sont excelleus ; et malgré une jouissance longue et continuelle
, on ne s'en dégoûte jamais ; leur privation meme afflige. D.ms le nord, où
l'on est réduit a la culture <fun petit nombre de variétés, et où ces fruils sont
beaucoup moins délicats , ou recherche encore beaucoup les Figues; elles sont
servies sur les meilleures tables, mais elles ne peuvent plus servir de nourriture
ordinaire à la classe indigente, parce qu'elles sout toujours assez chères.
Pour qu« les Figues fraîches soient bonnes et saines, il faut qu'elles soient
parfaiiement mûres; autrement elles ont un mauvais goût, sont fort indigestes
et plus malfaisantes que toute antre c.spèce de fruit, a cause de l'acreté du suc
laiteux qu'elles renferment; elles peuvent même, lorsqu'on en mange nne trop
grande quantité en cet état, occasionner des coliques, des iliarrhées, des dyssenleries.
Dans quelques pays les femmes grosses croient qu'elles accouchent plus facilement
quand elles se nourrissent de Figues quelques jours avant leur ternie ; et lorsqu'elles
sont sur le point d'accoucher, elles cn mangent fréquemment de grillées.
Les Figues sèches sont plus nourrissantes que les fraîches : elles forment un objet
de commerce assez considérable pour les contrées du midi, qui en fournissent ccllcs
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