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•igijie coininuiic do tons les Figuiers,
•anrc des premiers dans nn pays où
scqucuL o
F I C D S .
Ce qni prouve d'une manière indubiuLIc Te
soit sauvages, soit domesti(pu\s, c'est la uai
d'ailleurs on ne les fait pas servir 'n la caprificaiion, ct oii par
clierclie nullement a les multiplier. En Provence, oii le Figuier est naturalise et
indigène, il y a tout lieu <le croire que dans l'origine on n'y apporta que des
arbres douuant des Figues bonnes à manger, et pas du tout des Figuiers sauvages
ou dc ceux appelles Caprifîguiers, puisque la caprificaiion n'y est pas en usage.
Cependant on trouve assez communément dans celte province des Figuiers sauvages
et des Caprifiguiers • mais ils doivent alors leur naissance aux graines du Figuier
commun, et sont revenus ainsi ii leur source primitive; a moins qu'on ne veuille
croire (pic les Phocéens, qui vinrent fonder Hlarseille, en apportant des Figniei-s
dc la Grèce, transplantèrent anssi des Caprifigiders qui ont reproduit d'âge en
âge cens (ju'on voit encore aujourd'hui, tandis que la caprificaiion aura élé entièrement
abandonnée ct même tonl-ii-fait oiddiée, car auc.un cultivateur Provençal
n'a maintenant l'idée de cette opération. O l t e opinion snr la Iransplanlation
des Caprifiguiers en France n'est pas vraisemblable, et elle est entièrement
rejclléc ])ar M. Bernard, qui croit an contraire, comme nous, qu'en Provence le
Figuier sauvage doit son origine au Figuier domestique ; voici cc qu'il nous écrit à
ce sujet : « J'ai<lans mon jardin unCapriflguicr venu de graines dn Figuier «ommun,
» qui a produit la cinquième année des Figues non mangeables , le.squelles ne
» contenaient qne des fleurs mâles occupant la moitié dc l'intérieur <lu récep-
» tacle à sa partie supérieure. Dans un antre jardin, près des bords de la rivière,
« il y a dans des terreins tophacés une cinquantaine dc Figuiers venus dc graines
» semées par les animaux, parmi lesquels phusieuns donnent des fruits bons à
» manger, mais dont le plus grand nond)rc ne produit aucun fruit, ou en produit
» qui ue sont pas mangeables. Ces arbres poussent avec vigueur dans les endroits
» qui sont arrosés ; ils sont touffus et ont un très-bel aspect. Ceux qui sout petits et
» tortueux ne sont dans cet état que parce qu'ils sonl j)lacés dans des terreins trop
» arides cl lrop maigres ».
Avant de lermincr cc qui a rapport .aux variélés du T''"iguier commun, nous dirons
quelque chose à ce sujet sur ce que l'antiquité nons fournit. La culture du Figuier
domestique est si ancicnue, (pi'on ne sait pas posilivcnieut chez cjucl peuple elle
a pris naissance. Lcs Grecs l'ont cidtivé dans tous les lems, ct cet arbre est
peut-être indigène chez e u x , comme il l'est dans les aulres contrées du Levant,
i l existait en Italie avant la fondation de R<une. Pline rapporte que, dc son tems,
on voyait à Home, dans la place oii se lenaient les assemblées du peuple, un Figuier
qui y était venu naturellement, et que l'on cultivait en mémoire de celui qni avait été
appellé le nourricier de Romulus ct dc Ré mus, et sons lequel on disait que la
Jouve qui les allaitait avait été trouvée. Pline ajoute qne, lorsque cet arbre était
sur le point de périr de vieillo.'^se, on ne le coupait pas, mais qu'on le laissait
sécher, ot que les prêtres en jilantaient un antre do sa race. Il v avait encore
dans le Forum un autre Figuier venu par hasard ii la place oii était le gouffre
dans lequel Cnrlins se précipita ; on lo conservait dc même, comme un monument
dc cet événement.
Tant (]uc les Romains no furent pas ies maîtres du monde, et que la sobriété fut
une do leurs vertus, ils no comuirent pas nn grand nomi)ro de variétés de Figues.
Catoniuî fait njonlion (pie do six espèces. Deux siècles après, du totns dc Phoe,
ou on comiaissait près de Ironie. Cet aulciir ])arlo do jihisicurs sortes de Figues
étrangères apportées on Italie, ct il dit que depuis Calon leurs uom.s ont iieauconp
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