PHOENIX.
le Chamero]%s présente des fruits rpii
DATTIER.
rat presque semWables à ceux du P a l m i e r,
mais ces fruits sont a n nombre de trois pour chaque fleur; ils sont munis sous leur
p u l p e , a u t o u r de l e u r n o j a u , d'une enveloppe de fibres assez épaisse : les fleurs
sont hermaphrodites, ou dioïques par avortement.
KTYMOLOGIE. I.e Dattier a été nommé par les anciens, par Théophraste, Dioscoride,
etc. P A o ï r t i x ( P h oe n i x ) mot grec qui a r a p p o r t a la couleur rouge, peut-être
à cause de la couleur des dattes, dont le b r u n - j a u n e foncé tire un peu sur le rouge.
Quelques étymologistes le font dériver du nom de cct oiseau c élèbrc ct fabuleux,
lo phénix qui vivait, disait-on, a Memphis ; K ( c i n p f c r .soupçonne que c'est plutôt le
Dattier ( Phoenix des ancieus ) qui a donné naissance ii riiistoire fabuleuse de cet
oiseau merveilleux.
OBSERVATIONS GÉXIÎRALES. Une foret de Palmiers est, pour le voyageur qui quitte
celles de l ' E u r o p e , u n spectacle dos plus nivissans. Il se c r o i t , a l'aspect de ces arbres
magnifiques, transporté dans un monde nouveau. L à , rien ne ressemble à ce qu'il a
v u , et cc <[u'il a \ u devieul un point de comparaison pour mieux )uger ce qu'il voit.
L o r s q u après avoir traversé l'air ombràsé <lcs .sables de la L y b i c , il pénètre sous l'ombrage
épais des Palmiers, qu'il en respire l'agréable fraîcheur, il lui semble entrer
dans un temple sombre et majostueux.
Les troncs de Palmier, sans aurnnes ramifications, forment autant de colonnes
égales on gro.sseur, élégamment divisées p.ir anneaux, et dont le fût est couronné par
un ample b o u q u e t , de longues feuilles pendantes en festons ct courbées en demicerclc.
A la base de leurs pétioles sont suspendus ces fruits d é l i c i e u x , sous la forme de
superbes grappes de trois k quatre pieds de long.
Ces forêts, toujours vertes, images d'un printems perpétuel, occupent dans certains
endroits plus de deux ou trois lieues de terrain. L e u r s cîmes magnifiques et rapprochées
forment au dessus de la tète du voyageur un dôme o b s c u r , impénétrable aux
rayons d u soleil. L e s chantres des forets vieiiuent y chercher un asyle, des alimens et
de l'ombre. Dans l'extase de leurs jouissances, ils exécutent des concerts dont la douce
harmonie, dans ces asvles solitaires, n'c.st troublé par aucun de ces dangers que chez
nous notre passion pour la chasse, leur fait si souvent éprouver.
Ces superbes plantations de Palmier protègent encore de l e u r o m b r e , en beaucoup
d'endroits, un grand nombre d'antre.s arbres non moins intéressans par leurs fruits q ue
par l e u r b e l l e p a r u r e : ce sont des orangers, des citronniers, des amandiers confondus
avec l'olive et la grenade ; ailleurs la vigne cmbra.sse de ses rameaux flexibles le tronc
robuste du P a l m i e r , et c h e r c h e , par ses fruits délectables, a rivaliser avcc la datte. Le
sol lui-même est couvert d'une immense quantité de plantes el de fleurs de toute
espèce; en u n mot, les poètes, p o u r peindre les délices des Champs-Élysécs, n'auraient
pu choisir un tableau plus séduisant.
I . e Palmier croît et se cultive particulièrement dans cette contrée de la B a r b a r i e,
connue sous le nom de Ihledulgrrid ou pays des Dattes. C'est une vaste contrée,
extrêmement sablonneuse et b r û l a n t e , dont une partie se trouve traversée par une
chaino de montagnes dépendantes de l ' A t l a s , et d'oii <le.scendent un grand nombre de
ruisseaux qui vo;it se perdre daus les plaines. L e reste du terrain qu'on rencontre au
delà, participe à la nature du désert de Saura, dans lequel il s'enfonce. L a richesse de
ce pays consiste principalement dans la récolte des dattes. L e Palmier qui les produit
n'est point ici abandonné k la seule nature, quoiqu'il soit dans son pays natal. Los
habitaiis le cultivent avec soin. C c t a r b r e , pour produirt; d'cxccllcns fruits, exige un
climat très-chaud, u n sol humide et léger. Il faut que ses racines s'étendent dans l'eau,
et que sa cime s'éleve dau.s une athmosphère cnibràsi'o.
Ou en sème les noyaux au coininencemcnt du printorns, mai.s plus ordinairement
on le multiplie par rejetions que l'on enterre, enlevés, soit aux racines, soit de l'aisselle
des feuilles. O u a soin de les arroser fréquemment el de les garantir des ardeurs
du soleil, jusqu'à ce <[u'ils aient pris racine. C e dernier moyoîi de niuhi])lication est le
plus p r o m p t ; il offre encore l'avantage de ne cultiver que des Palmiers femelles, les
seuls qui produisent ilu fruit. 11 suffit de quelques maies placé.s de distance k autre
pour fécomler une forêt de Palmiers.
Ou cmj)loic d'aillcur.s un autre moyen de fécondation. Lorsque los flours mâles
s'épanouissent, ct qu'elles sont prèles lancer leur poussière fécondante, le cultivateur
les e n l è v e , cl los attache aux Palmiers femelles ( i ) . C e u x que l'on fait venir par
boutures donnent des fruits en moiii.s de cin([ à six ans, Uuidis que ceux que l'on
obtient de graines, exigent quinze h vingt ans pour friirlifier.
Chaque Palmier lemcllc, lorsqu'il est v i g o u r e u x , peut produire par an dix k douze
grappes <le vingt a vtngL-ciiKj livres chacune. L e s meilleurs fruits, les plus estimés ,
sont ceux qui ont uno chair lérmc ot une ooulonr j a una Ire. Il v en a nn grand nombre
de variétés , parmi lesquelles on en distinguo ipii n'ont point de noyaux. Cés f r u i t s,
dans leur fraîcheur, ont une saveur, un jiarlinn délicieux. Ils sont sucrés, sains, trèsuourrissans
et n'exigent aucune préparation.
Cependant les Arabes fimt, avec los dattes dont ils ont enlevé les noyaux, ime
sorte do sirop très-agréable. Ils en rempli.s.spnl des vases percés dans le fond, foulent
ct compriment ces fruits. 11 en découle une sorte d'extrait m i e l l e u x , produit par la
partie pulpeuse qui s'échappe k travers les trous. O n le nomme miel de Dattes. Ils
en font encore la farine de Dattes, que l'on prépare e n exposant ces fruits au grand
soleil jusqu'k ce qu'ils soient parfaitement secs, et su.sceptibles de .se réduire en une
poudre farineuse. Garantie de l'humidité de l ' a i r , elle est presque incorruptible et
peut se conserver pendant un très - grand iiond)re d'années. Ils en remplissent des
sachets, et lorsqu'ils veulent s'en servir, ils la démêlent (hms nn peu d'eau. C c t aliment
les soudent dans lours plus longues courses.
Les jeunes feuilles recueillies avant lour eiitior <lével(q)ppment sont fort tendrc.s.
On les prépare en salade avec de l'huile et d u vinaigre. L a substance intérieure et médullaire
des jeunes arbres est également d ' un goût fort agréable.
Les avantages de la culture du f*aln\icr ne se bornent pas aux fruits. Presque
toutes les parties de cet arbre précieux sont employées utilement. On en retire
une liqueur connue sous le nom de l'in de Palmier. Voici de quelle manière
on l'obtient. Comme cette opération épuise l'arbre , les Arabes ont d'abord la
(l) ta fécondation nrl
»n histoire des ptrint« .
potius omnibus quoe Cen
latis sic {Hxisse hoc lucc
circaque sin^ulos filtres
tliam fxminas maritare
eliam excngilalia 4it ai
Über. i3. c.ip. 4.
X.S poèlc Ctriudien , c
ificielle du Dai
I.V. .. ch.p. ,
•a gifytit, herbis'
Pline
du tems ûe Théoptiraste, qui en parte dans
Histoiie nauiiellej arboribus, dil-il, imà
lenlissimi naliirce tt adunt, quod in plenum
. ccctero non sine maribus gignere fcBminas.
is hàpidum, ajjlatu vinufue, ipso et pulvere
r. Adeoque est veneris inleilectus, ul coiCus
ro taneiim pulvere inspeno fceminis. Plin.
uni «« dit
arboribus manlfistin nPnlmoe).
VAtor^ in eum pro>ios blandioribus comis. llUim. ere.
hiiju.^ arinre rxcisâ viduas pose sCeril^scm Jcemin
homine fx maribus J!ore ac lanugine, interim 1
psrbnt du mémo phéno
. Vi^Tinl in •.
• Felix artior
. Elplawn^ pl:
(I dit :
nisquevicissim
, nutnnl ad muiiia Falmni
I su^)jirat pn^^ulu« klu,
I, ninoqitu auibilat dnus».