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' I' longues de deux pieds, divisées en trois ou quatre rameaux ; les tiges iignemes fort
menues, sarmenteuses, glabres, striées; les feuilles alternes, fermes, épaisses, assez
grandes , divisées It letir sommet en trois lobes peu profontls ; les deux latéraux
arrondis ; les pétioles aerompagnés ii leur base de larges stipules amplexicaules.
Lcs fleurs sont très-grandes , axillaires , solitaires , ventrues , d'un vert jatun'itre ,
veinées , pliées en deux , longues de quatre pouces , larges d'un pouce 'a leur oriliee ;
une languette en coeiu-, terminée par un appendice très-étroit, linéaire , fort bnig,
en forme de queue ; l'intérieur des fleurs est blanchâtre , hérissé de ]>()ils courts , rougeâtres
et crochus. Cette plante se cultive an Jardin des Plantes de Paris : elle
croît naturellement h St.-Doiningue et ii la Guadeloupe. Sa racine est employée contre
la morsure des serpens.
CULTURE. PIIOPEIÉXES. Des différentes espèces d'Aristoloches que nons avons mentionnées
ci-dessus , la plus intéressante et celle ipii exige le moins de soins est l'Aristoloche
Svphou. Elle se multiplie par semences, on en divisant ses racines. Dès qu'elle a
acquis un peu do force , elle se conserve très-bien cn pleine terre, résiste au
froid , garde ses feuilles très-long-tems , et peut décorer tri's-agréablement les jardins
d'ornemens : ses tiges grim2>antes , souples , très-élevées, se dirigent a volonté dans
tous les sens ; ses rameaux nombreux, chargés de feuilles très-amples , se sotunetteni:
il toutes sortes de fornu:s ; ils s'étendent en palissades , .se courbent cn berceaux , se
prolongent en guirlandes , retombent en festons , et proeurent beaucoup d'ombre et
de verdure.
Les autres espèces ligneuses exigent plus ou moins de soins, mais aucune ne résisterait
aux froids rigouretix de l'hiver ; elles veulent les serres chaudes ou celles d'orangerie
: elles doi'vent en conséquence être tenues daus des pots. L'orangerie suffit
il l'Aristoloche toujours verte : dans les hivers doux elle résiste en plein air, étant bien
abritée : elle ne fructifie que rarement dans nos climats, f.e meilleur moyen pour la
multiplier esl de diviser ses racines ; il en est de même de l'Aristoloche élevée.
I.es autres espèces sont encore plus délicates : on ne peut les conserver (jue dans les
serres chaudes. Lorsqu'on les multiplie par graines, qu'on tire ordinairement de leur
pays natal, il faut, aussitôt qu'on les reçoit, les semer en pots dans une terre légère,
plonger ces pots dans une couche de tan, ii l'ombre des antres plantes, garantir des
ardeurs du soleil les jeunes pousses qui ne se montrent guères qu'an bout de six mois ;
et lorsqu'elles auront acquis assez de forces , elles ipourront être exposées en plein air
dans la bonne saison. Je n'ai point parlé de l'Aristoloche de^^ Indes ( Aristolochia
Indica') qu'on cultive peu et qui se conserve difficilement. Cette plante, quoique
ligneuse , est U'ès-susceptible des impressions du froid.
E X P L I C A T I O N DE LA P L A N C H E 10.
Rameau ea lleurs, de graodeur uaturelle.
2. Capsule. 2. Semence.
PUNICA. GRENADIER.
PUNICA, LINN. Classe XTI. Icosandrie. Ordre I. Monogynie.
PUNICA, Juss. Classe XIV. Dicotylédonespolypétalées. Étaminespén'gynés.
Orctre VII. LES MYRTES.
G E N R E .
CALICE.
COROLLE.
ETAMINES.
PISTIL.
Turbiné, persistant, épais, coloré, adhérent k l'ovaire, divisé à
sou limbe en cinq ou six découpures aiguës.
Petales 5-6 insérés sur le calice, un peu arrondis, ouverts, redressés.
Nombreuses, insérées sur le calice, les filamens capillaires plus courts
que le calice, soutenant des anthères oblougues.
Un ovaire intérieur , adhérent au calice , surmonté d'un style simple ,
terminé par un stigmate en tète.
PÉRICARPE. Une baie très-grosse, arrondie, couronnée par les divisions du
calice, enveloppée par une écorce épaisse, coriace, divisée par
un diaphragme transversal en deux cellules inégales ; la supérieure
plus grande, partagée eu sept ou ueuf loges; l'intérieure plus
petite , séparée en trois ou quatre loges.
SEMENCES. Nombreuses, anguleuses, chacune d'elle enveloppée d'un arille
pulpeux ; les cotylédons roulés en spirale.
CARACTÈRE ESSENTIEL. Un calice coriace , coloré, à cinq ou six divisions ; cinq
ou six petales insérés sur le calice ; des étamines nombreuses ; un stigmate en tête ,
une baie sphérique, couronnée par les découpures du calicc, h deux loges inégales,
sousdivisées chacune en plusieurs petites logos : des semences pulpeuses.
RAPPORTS NATURELS. Ce genre a des caractères si bien établis que, <[uoique borné à
un très-petit nombre d'espèces, ii ne peut se confondre avec aucun autre genre. 11
appartient évidemment à la famille des Myrtes, et a beaucoup de rapports avec les
Myrtes proprement dits, et avec les Goyaviers ( Psidiiun ). 11 comprend des arbrisseaux
en buissons, toufl'us , épineux, peu élevés, lorsqu'ils sont abaudouués à euxmêmes,
et dont les rameaux sont axillaires, rougeâtres dans les jeunes pousses, presque
tétragones, opposés, aiusi que les feuilles ; les flcurs solitaires, presque sessiles.
ETYMOLOGIE. Le nom de ce genre , aucjuel il faut ajouter celui de malus ( pomme )
vient ou de la couleur écarlate de ses lleurs, ou du territoire de l'aucienne Carthage,
d'oii l'on soupçoune qu'il a été transporté en Europe.
OBSERVATIONS GÉNÉRALES. Rivale de la rose par la vivacité de ses couleurs et
l'élégauce de sa forme, la Grenade ue lui est peut-être inférieure que parce qu'elle
est privée de cc parfum exquis qui assure h la rose le premier rang parmi les fleurs de
nos jardins; mais si la Grenade ne flatte que la vue, si elle est privée d'odeur,
ses fruits par leur eau fraiche et acide dédommagent le goût des privations de l'odorat.
Pour eu connaître tout le prix, il faut les cueillir dans les climats brûlans de
l'Afrique , en faire couler le jus dans des organes desséchés par la chaleur. Combien
alors on est disposé à lui pardonner sou manque d'odeur , tandis au contraire
que daus les contrées où l'on ne cultive le Grenadier que pour la beauté de ses fleurs,
on regrette qu'avec tant d'éclat elles soient destituées de parfum», et nos idées ne
se portent alors sur les seules jouissances du luxe, que parce que nous n'éprouvons
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