SIXIÈME CLASSE DES MOLLUSQUES,
LES MOLLUSQUES CIRRHOPODES ( i) ,
( L e p a s et T r ^t o w . Linn. )
Etablissent, par plusieurs rapports, une sorte
d’intermédiaire entre cet embranchement et celui
des animaux articulés : Enveloppés d’un manteau
et de pièces lestacées qui se rapprochent souvent de
ce que l’on voit dans plusieurs acéphales, ils ont à la
bouche des mâchoires latérales,et le long du ventre
des filets nommés cirres, disposés par paires, composés
d’une multitude de petites articulations ciliées,
et représentant des espèces de pieds ou de nageoires,
comme celles qu'on voit sous la queue de plusieurs
crustacés ; leur coeur est situé dans la partie dorsale
et leurs branchies sur les côtés ; leur système nerveux
forme, sous le ventre, une série de ganglions. Cependant
on peut dire que ces cirres ne sont que les
analogues des battants articulés de certains tarets,
tandis que les ganglions ne sont à quelques égards
que des répétitions du ganglion postérieur des bivalves.
Ces animaux sont placés dans leur coquille
de manière que la bouche est dans le lond, et les
( 1 ) M. Delamark a changé ce nom en C irripÈd e s , et il en fait une
fclasse. M . de Blainville en fait aussi une classe ; mais il en change le nom
fen N émàtopodes , et il l’associe avec les oscabrions, dans ce qu’il nommé
sbn type dès M a len to za ir e s .
cirres vers l’orifice. Entre les deux derniers cirres
est un long tube charnu qu’on a pris quelquefois
mal à propos pour leur trompe, et à la base duquel,
vers le dos , est l’ouverture de l’anus. A l’intérieur
on observe un estomac boursoufflé par une
multitude de petites cavités de ses parois qui paraissent
remplir les fonctions de foie ; un intestin simple
, un double ovaire, et un double canal serpentin
que les oeufs doivent traverser, dont les parois produisent
la liqueur prolifique et qui se prolonge dans
le tube charnu pour s’ouvrir à son extrémité. Ces
animaux sont toujours fixés ; Linnæus n’en faisait
qu’un genre (les L epas); que Bruguières a divisé
en deux, eux-mêmes subdivisés plus nouvellement
(i).
L es Ajvatifes (Ajsatifa. Brug. )
Dont le manteau, comprimé, ouvert d’un côté et
suspendu à un tube charnu, varie beaucoup pour le
nombre de pièces testacées qui le garnissent. Les ana-
tifes ont douze paires de çjrres, six de chaque côté; les
plus près de la bouche sont les plus courts et les plus
gros. Leurs branchies sont des appendices en pyramides
alongées, adhérentes à la base extérieure de tout ou
partie de ces cirres.
Dans les espèces les plus nombreuses ( P e n t a l a s m i s ,
' (0 Ce nom de lepas appartenait autrefois aux Patelles. Linnæus supposant
qu il existe aussi de ces cirrhopodes sans Coquilles , leur donnait
alors le nom de T rito n ; mais l’existence de ces T ritons dans la nature’
ne s est pas confirmée, et l ’on doit croire que Linnæus n’avait vu qu’un1
animal d’anatife arraché de sa coquille.