très grands à proportion du corps, et réunis à leur base par
une membrane. L’animal s’en sert également pour-nager,
pour ramper, et pour saisir sa proie. Leur longueur et leur
fo rce en font pour lui des armes redoutables, au moyen
desquelles il enlace les animaux, et a souvent fait périr
des nageurs. Les yeux sont petits à proportion, et la peau
se resserre sur eux de manière à les couvrir entièrement
quand l’animal le veuC Le réservoir de l’encre est enchâssé
dans le foiej les glandes des oviductus sont petites.
Les uns
Les Polypes d’Aristote.
Ont leurs ventouses alternant sur deux rangées le long
de chaque pied.
L’espèce vulgaire ( S épia octopodia, Linn.) à peau légèrement
grenue, à bras six fois aussi longs que le corps,
garnis de cent vingt paires de ventouses, infeste nos côtes
en été, et y détruit une quantité immense de crustacés.
Les mers des pays chauds produisent
Le Poulpe granuleux. Lam. ( S épia rugosa. Bosc. ) Séb.
III. II. 2. 3.
A corps plus grenuj à bras de peu plus longs que le
corps, garnis de quafre-vingt-dix paires de ventouses.
Quelques-uns croient que c’est l’espèce qui fournit la bonne
encre de la Chine.
D’autres
Les E ludons d’Aristote.
N’ont qu’une rangée de ventouses le long de chaque pied.
La Méditerranée en produit un remarquable par son
odeur musquée,
Le Poulpe musqué. Lam. Mém. de la Soc. d’Hist. Nat.
in-4°. pl. i i . Rondelet. 5i6 (i).
Les Argonautes. (Argonauta. Linn.)
Sont des poulpes à deux rangs de suçoirs, dont la paire
^i) Ajoutez le poulpe cirrheux , L am ., loc. c it ., pl. I , fîg. 2', e t , en
général plusieurs espèces nouvelles detout le genre des seiches,que M. d®
Férussac se propose de publier bientôt.
CÉPHALOPODES. l 5
de pieds la plus voisine du dos, se dilate à son extrémité
en une large membrane. Ils n’ont point dans le dos les deux
petits grains cartilagineux des poulpes ordinaires j mais ou
trouve toujours ces mollusques dans unecoquille très mince,
cannelée symétriquement et roulée en spirale, dont le
dernier tour est si grand, proportionnellement, qu’elle a
l’air d’une chaloupe dont la spire serait la poupe : aussi
l’animal s’en sert-il comme d’un bateau, et quand la mer
est calme on en voit des troupes naviguer à la surface, employant
six de leurs tentacules au lieu de rames, et relevant,
dit-on, les deux qui sont élargis pour en faire des voiles. Si les
vagues s’agitent, ou qu’il paraissequelquedanger, l’argonaute
retire tous ses bras dans sa coquille, s’y concentre et redescend
au fond de l’eau. Son corps ne pénètre pas jusqu’au
fond des spires de sa coquille, et il paraît qu’il n’y adhère
point, du moins n’y a-t-il aucune attache musculaire, ce
qui a fait penser à quelques auteurs qu’il 11e l’habite qu’en
qualité de parasite (1), comme le bernard-l’hermite, par
exemple j cependant, comme on le trouve toujours dans la'
même coquille, comme on n’y trouve jamais d’autre ani=
mal (2), bien qu’elle soit très commune, et de nature à
se montrer souvent à la surface, comme enfin il paraît que
l’on aperçoit le germe de cette coquille jusque dans l’oeuf
de l’argonaute (3) 011 doit croire cette opinion encore très
problématique, pour ne rien dire de plus. A
Les anciens connaissaient déjà ce singulier céphalopode
et sa manoeuvre. C’est leur nautilus et leur pompilus,
Plin. ix, c. 29.
On en connaît quelques espèces fort semblables entre
elles par les animaux et par lescoquilles,queLinnæus réu-
(1) C’est dans cette hypothèse que M. Rafinesque et d’autres après lui
ont fait de l’animal le genre O c y th o è .
(2) Ce que l’on a dit de contraire, même tout récemment, ne repose
que sur des ouï-dire ou des conjectures.
(3) Poli, testac., neap., III,p. 10. Voyez aussi Férussac, Mém. de la
Soc. d’hisl. nat. dé Paris, I I , p. 160, et Ranzani, Mena, di Slor. nal.
dec., I , p. 85.