formes. On leur a observé autour de la bouche des tenta-
cules branchus comme aux holothuries.
L e s H o l o t h u r i e s . ( H o l o t h u r i a . L . )
Ont le corps oblcng, coriace, ouvert aux deux bouts.
À 1 extrémité antérieure est la bouche, environnée de
tentacules branchus très compliqués, qui peuvent rentrer
entièrement ; à l ’extrémité opposée s’ouvre un
cloaque où aboutissent le rectum et l’organe de la respiration,
en forme d’ax'bre creux, très ramifié, qui
se remplit ou se vide d’eau au gré de l ’animal. La
bouche n’a point de dents, et n’est garnie que d’un
cercle de pièces osseuses; des appendices en forme de
poches y versent quelque salive. L ’intestin est fort
long, replié diversement et attaché aux côtés du
corps par un mésentère ; une sorte de circulation partielle
a lieu dans un double système fort compliqué de
Vaisseaux, uniquement relatif au canal intestinal, et
dans une partie des mailles duquel s’entrelace l ’un des
deux arbres respiratoires dont nous venons de parler.
Il parait y avoir aussi un cordon nerveux, mais très
délié autour de l’oesophage. L ’ovaire se compose
d’une multitude de vaisseaux aveugles, en partie branchus,
qui aboutissent tous à la bouche par un petit
oviducte commun ; ils prennent, au temps de la gestation
, une extension prodigieuse, et se remplissent
alors d’une matière rouge et grumelée, qui paraît
être les oeufs. Des cordons d’une extrême extensibilité
, attachés près de l ’anus, et qui se développent en
même temps, paraissent être les organes mâles : ces animaux
seraient donc hermaphrodites. Quand ils sont
inquiétés, il leur arrive souvent de se contracter avec
tant de force, qu’ils déchirent et vomissent leurs intestins
(i). (i)
(i) Voyez , sur l ’anatomie des Holothuries, l’excellent ouvrage déjà
cité de M. Tiedemann.
On peut diviser les holothuries selon la distribution de
leurs pieds.
Dans quelques-unes, ils sont tous situés dans le milieu
du dessous du corps , qui forme un disque plus mou sur
lequel l’animal rampe, relevant les deux extrémités où
sont la tête et l’anus , lesquelles se rétrécissent plus que le
milieu. L’anus surtout finit presque en pointe. Leurs tentacules
sont très grands quand ils se développent.
Nous en avons une , dans nos mers , dont l’enveloppe
est presque écailleuse (Hol.phantapus, L ..) , Mùll., Zool.
Dan., CXlIt, GXHI, Mém. de Stok., 1767. Les pieds de son
disque ventral sont sur trois séries.
D’autres ont la face inferieure tout-à-fait plate et molle,
garnie d’une infinité de pieds, et la face supérieure bombée,
soutenue même par des écailles osseuses , et percée sur
l’avant d’un orifice étoilé qui est la bouche , et d’où sortent
les tentacules; et sur l’arrière, d’un trou rond qui est l’anus.
Nous en avons une petite (Hol. squamata, Müll., Zool.
Dan., X , 1, 2. 3 ) ; mais il y en a d’assez grandes dans les
mers plus chaudes (1).
D’autres ont' le corps cartilagineux, aplati horizontalement;
tranchant aux bords ; la bouche et les pieds à la face
inférieure , et l’anus à l’extrémi té postérieure.
Tel est, dans la Méditerranée ,
Le Pudendum regale. Fab. Colum. Aquat. XXVI. 1. ( Hol.
regatis. No b. )
Espèce longue de plus d’un pied, large de trois à quatre
pouces , crénelée tout autour.
D'autres encore ont le corps cylindrique , susceptible de
se renfler en tout sens par l’absorption de l ’eau ; tout le dessous
garni de pieds , et le reste de la surface diversement
hérissé.
Nos mers , surtout la Méditerranée, en produisent
abondamment une de couleur noirâtre , qui a plus d’un
pied dans sa grande extension ; son dos est hérissé de
(1) Celles que Péron avait nommées Cuviéries.