trois mâchoires armées cliacune sur leur tranchant, de deux
rangées de dents très fines, ce qui leur donne la faculté
d’entamer la peau sans y faire de blessure dangereuse; on
leur voit dix petits points que l’on a regardés comme des
yeux.
Tout le monde connaît la Sangsue médicinale ( Hirudo
médicinales, L. ), si utile instrument pour les saignées locales.
Elle est d’ordinaire noirâtre, rayée de jaunâtre en
dessus, jaunâtre tachetée denoiren dessous. On la trouve
dans toutes les eaux dormantes.
Les H æ m o p i s , Sav. ( i) , en différent parce que.leurs mâchoires
n’ont que des dents peu nombreuses et obtuses.
La Sangsue des chevaux. ( Hirudo sanguisuga. L. Hoemop.
sanguisorba. Sav.Moq.Tahd. pl. îv.f. i. Car. pl.xi. f. rj.)
Beaucoup plus grande, et toute d’un noir-verdâtre; onl’af
dite quelquefois dangereuse par les plaies qu’elle cause (2).
Les B d e l l e s , Sav. (3), n’ont que huit yeux, et leurs mâchoires
manquent absolument de dents.
11 y en a une dans le Nil (Bd. Nïlotica, Eg,, Annél.,
pl. v ., f. 4).
Les N e p h e e i s , Sav. (4), n’ont aussi que huit yeux, leur
bouche n’a intérieurement que trois plis de la peau.
(1) M. de Blainville change ce nom en Hypobdelle.
(2) C’ est une chose singulière que la diversité des opinions sur la faculté
que cctte sangsue des chevaux aurait de tirer du sang. Linnæus d it
que neuf peuvent tuer un cheval. MM. Huzard et Pelletier au contraire,
dans un Mémoire ad hoc présenté à l’Institut.et inséré dans le Journal
de Pharmacie , mars 1825 , assurent qu’elle n'attaque aucun animal vertébré.
M. deBlainville pense que c’ est qu’on l’a confondueavec une espèce
très voisine , la Sangsue noire, dont il fait un type d un genre qu’il
nomme P se tjdobdella , et dont les mâchoires ne seraient que des plis de
la peau sans aucunes dents. Je crois que ce fait mériterait 'un nouvel
examen. L’ une et l’autre espèce dévore avec avidité les lombrics.
(3') M. Moquin-Tandon change ce nom en L imnAtis, B.
'(4) M- de Blainv. les nomme E rpobdelles. M. Oken les avait appelées
auparavant Helloo. Telles sont : Hir, vulgaris , L . , ou H. octoculata,
Bergm , Mém. de Stokh., l ’jS'j, pl. v i , f. 5- 8;— 1Y. atomaria, Caren., L .,
C., pl. x i i . Voyez aussi îa pl. v i deM. Moquin-Tandon.
Il y en a dans nos eaux plusieurs petites espèces; on
croit devoir en distinguer
L es T rochéties. Dutrochet. (1)
Qui n’en diffèrent que par un renflement à l’endroit des
organes génitaux.'
Nous en avons une espèce qui va souvent à terre poursuivre
les lombrics , Geobdella trochetii, Blainv., Dict.
des Sc. nat.; Hirud., pl. iv , f. 6.
M. Moquin-Tandon , sous le nom d’AuLASTOME, en décrit
même un sous-genre, dont la bouche aurait seulement des
plis longitudinaux et assez nombreux, Aulast. nigrescens,
Moq.-Tand., pl. vi, f. 4-
A la suite des néphélis viennent se placer les BRAKCHto-
bdelles de M. Odier, remarquables par les mâchoires au
nombre de deux, et l’absence des yeux.
On en connaît une espèce qui vit sur les branchies de
l’écrevisse (2).
Toutes ces subdivisions ont le suçoir antérieur peu séparé
du corps; dans les deux suivantes, il s’en distingue nettement
par un étranglement, ne se compose que d’un segment
unique, et a l’ouverture transversale.
Les Hæmocharis (3 ) , Sav., ont , avec cette conformation,
huit yeux, le corps grêle et les anneaux peu distincts. Leurs
mâchoires sont des points saillants, à peine visibles; elles
ne nagent point, marchent à la manière des chenilles dites
géomètres, et s’attachent surtout aux poissons.
Nous en avons une assez fréquente sur les cyprins,
Hirudo piscium, L., Rcesel, III, xxxn (4).
( 1 ) M. d e Blainv. change ce nom en G eobdelle.
(2) Branchiohdella Aslac i, Od.-, Mém. de la Soc. d’Hist. nat. de
Paris, tom. I , pl. iv.
( 3 ) M deBlainville , qui leur avait donné le nom de P i s c i c o l e s , adopté
par M. de Lamarck, l’a changé encore en I c h t y o b d e l l e .
(4) Aj. Piscicola cephalota, Caren., pl. x i i , f. 19, et Moq.-Tand.,
pl. v i l , f. 2 ; — Piscic. tesselala , Moq., f. 3.