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fermé au bout le plus large par un disque percé d’un
grand nombre de petits trous tubuleux; les petits tubes
de la rangée extérieure , plus longs f forment autour de
ce disque comme une corolle. Le motif pour les rapprocher
des acéphales à tuyaux, c’est que l’on voit sur un
endroit du cône une double saillie qui ressemble réellement
à deux valves d’acéphales qui y seraient enchâssées.
Plus anciennement, les rapports de ces petits tubes
avec ceux qui enveloppent les tentacules de certaines té-
rébelles avaient fait supposer que cet animal appartenait
aux annélides.'
L ’espèce la p lu s c o n n u e , VA r ro so ir d e J a v a , M a r t in i,
Conch., I, pl. i, f. 7, est longue de sept ou huit pouces, (i)
D E U X IÈ M E O RD R E D E S A C É P H A L E S .
LES ACÉPHALES SANS COQUILLES (2).
Sont en très petit nombre et s’éloignent assez
des acéphales ordinaires pour que l’on pût en faire
une classe distincte si on le jugeait convenable.
Leurs branchies prennent des formes diverses, mais
ne sont jamais divisées en quatre feuillets; la coquille
est remplacée par une substance cartilagineuse
; quelquefois si mince qu’elle est flexible
comme une membrane.
Nous en faisons deux familles ; la première COm-
^i) Aj. VArrosoir à manchettes. Sav. , É g ., coq ., pl. xiv, f. 9.
(a) C’est ce que M. de Blainville a nomme' depuis Acéphalophores
hétcrolranches. Quant à M. de Lamark, il en fait une classe a part qu’il
nomme T dniciters , et qu’il place entre ses radiaires et ses yérs ; mais
ces animaux ayant un cerveau, des nerfs, un coeur, des vaisseaux, un
foie , etc., cette collocation est inadmissible.
SANS COQUILLES. i 6 3
prend les genres dont les individus sont isolés et
sans connexion organique les uns avec les autres,
quoiqu’ils vivent souvent en société.
L e s B ij ph o r e s . Brug. ( T h a l i a . Browa. S a l p a
et D a g v s A . Gm.)
Ont le manteau et son enveloppe cartilagineuse Ovales
ou cylindriques, et ouverts aux deux bouts. Du côté de
l ’anus , l ’ouverture est transverse , large et munie d’une
valvule, qui permet seulement l ’entrée dé l’eau , et non
pas sa sortie; du côté de la bouche, elle est simplement
tubuleuse. Des bandes musculaires embrassent le manteau
et contractent le corps. L ’animal se meut en faisant
entrer de l ’eau par l’outerture postérieure, qui a une
valvule, et en la faisant sortir par celle du côté de la
bouche, ensorte qu’il est toujours poussé en arrière, ce
qili a fait prendre ; par quelques naturalistes , son ouverture
postérieure pour sa véritable bouche( 1 ).Il nage
aussi généralement le dos en bas. Ses branchies forment
un seul tube ou ruban muni de vaisseaux réguliers,
placé en écharpe dans le milieu de la cavité tubuleuse
du manteau, ensorte que l ’eau le frappe sans cesse en
traversant cette cavité (2). Le coeur, les viscères et le foie
sont pelotonnés près de la bouche et du côté du dos;
mais la position de l ’ovaire varie. Le manteau et son
enveloppe brillent au soleil des couleurs de l ’iris, et
(1) C’est ce qui est arrivé encdre à M. de Chamisso, dans sa Diss. des
Salpa. Berlin, 1819 , et à d’autres d’apres lui; mais il est évident que de
ce qu’un animal nage le dos en bas et la tête en arrière, ce n’est pas une
raison pour changer les dénominations de cès parties. C’est ainsi que l ’on
s’est mépris sur l’organisation des Ptérotrachéesf parce qu’elles nagent
toujours le dos en bas ; ce qui arrive du reste à une infinité de Gastéropodes
avec ou sans coquille.
(2) Quelques auteurs disent que ce tube est percé aux deux bouts, et
q’ e i’eau le traverse; c’ést ce dont j ’ai cherché inutilement à m’assurer;
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