M. de Blainville les répartit selon que le cône intérieur
ou la partie chambrée pénètre plus ou moins profondément :
que les bords du cône extérieur ont ou n’ont pas une petite
fente, et enfin selon qu’il y a à la surface extérieure une
gouttière longitudinale d’un côté, ou bien deux ou plusieurs
gouttières vers le sommet, ou bien enfin que cette
surface est lisse et sans gouttières.
Des corps fort semblables aux bélemnites, mais sans cavité,
et même à base plutôt proéminente , forment le genre
A c tin ocam ax de Miller.
C’est sur des conjectures de même sorte que repose
le classement des
A m m o n i t e s . Brug. Yulg. Cor'nes d’Ammon (i).
Car on ne les trouve non plus que parmi les fossiles.
Elles se distinguent en général des nautiles, par leurs
cloisons qui , au lieu d’être planes ou simplement concaves,
sont ang ul euses, quelquefois ondulées, mais le
plus souvent déchiquetées sur leurs bords, comme des
feuilles d’acanthes. La petitesse de leur dernière loge
peut faire croire que, comme la spirule, elles étaient
des coquilles intérieures. Les couches des montagnes
secondaires en fourmillent, et l ’on ën voit depuis
la grandeur d’une lentille jusqu’à celle d’une roue de
carrosse. Les variations de leurs enroulements et de
leurs syphons donnent les motifs de leurs subdivisions.
On réserve particulièrement le nom d’Ammonites, Lam. *I,
brurn. an îx ; mais surtout fructidor an i x , et Raspnil, Journ. des Sc.
dobsery., deuxième cahier. A ce genre se rapportent le Paclite, Montf.,
I , 3 18 ; — le Thalamule, 32a ; — Y Achéloïle, 358 ; — le Cëtocine,
3^0 ; — Y A came, 37I ; — la Bélemnite, 382;- — YHibolite, 386;—
le Porodrague, 390 ; — le Pirgopole, 394 , qui sont des étuis des différentes
espèces; quant à l’Amiinone, id ., 326 ; — le CaUirhod., 36a ; —
le Chrisaore, 378, ils paraissent des noyaux ç>u piles d’alvéoles détachés
de leurs étuis.
(.1) Ce nom vient de la ressemblance de leurs vqlutes avec celles de la
corne d’un.bélier.
(SimHjEg a d e s , Montf., 82), aux espèces qui montrent tous
leurs tours. Leur syphon est placé près du bord (1).
On les a distinguées dernièrement en celles qui ont le bord
des cloisons foliacé ( les A mmonites , les P l a n it e s , de ïlaan ),
et en celles qui l’ont simplement anguleux et onduleux (les
C ératites , de Haan ).
Celles où le dernier tour euveloppe tous les autres, sont
les O r bu lites , Lam. , ou G lobiTes et G o n ia t it e s , de Haan ,
ou P e l a g u s e s , Montf., (h. Le syphon y est comme dans les
précédentes.
On a donné le nom de S c a ph it e s , Sowerb., à celles dont
les tours sont contigus et dans le même plan , excepté le
dern ier, qui est détaché et se reploye sûr lui-même (2).
On en voit de toutes droites, sans aucune partie en spirale
( les B a c u e it e s , Lam. ).
Les unes sont rondes (3) $ d’autres sont comprimées (4).
Quelquefois on voit a ces dernieres un syphon latéral.
11 y en a d arquées a leurs premières loges ( les Ham it e s ,
Sowerb. ).
Enfin, celles de toutes qui sortent le plus des formes ordinaires
à cette famille, ce sont les T urrilites , Montf., 118,
ou les tours, loin de rester dans le même plan, descendent
avec rapidité, et donnent à la coquille cette forme d’obélisque
qu’on nomme turrieulée (5).
(1) Les espèces cI’Ammonites ont été long-temps recueillies et décrites
avec moins de soin que celles des coquillesordinaires. On peut commencer
leur étude par l ’article Ammonite àe l ’Enc. mét., vers, I, 28, et par celui
de M. de Roissy, dans; le Buffon de Sonnini, mollusques, V , 16. Il faut
aussi consulter la Monographie qu’en a donnée M. de Haan , sous le titre
de Monographioe ammoniteorum et goniateorum specimen, Leid., 1325.
(2) Sc. obliquus , Sowerb.; Cuv., Os. foss.,11, 2« part., pl. 1 1 , f. i 3.
(3) Bciculites vertebralis, Montf., 342; Fauj., mont, de Saint-Pierre,
pl. xxr.
(4) Le Tiranite, Montf., 346; W a lch ., Pétrif., Suppl., pl. xn.
M. de Haan en fait son genre Rhabdites , et il y rapporte les Ichthyo-
sarcolites de M. Desmarest.
(5) Montf., Journal de phys., therm. an v i i , pl. 1, f. i. Il y a des
doutes sur la position du syphon. Peut-être, selon M. A,udouin, ce qu’oij
a pris pour tel, est l’enroulement columellaire.