188 ANNÉLIDES.
D’autres enfin n’ont point de branchies apparentes
et respirent, ou par la surface de la peau , ou ,
comme on le croit de quelques-uns, par des cavités
intérieures. La plupart vivent librement dans
l ’eau ou dans la vase ; quelques-uns seulement dans
la terre humide. Nous les appelons A b r a n c h e s .
Les genres des deux premiers ordres ont tous
des soies roides et de couleur métallique sortant de
leurs côtés , tantôt simples , tantôt en faisceaux, et
leur tenant lieu de pieds ; mais dans le troisième
ordre il se trouve quelques genres dépourvus dé
ces soutiens (i).
L’étude spéciale que M. Savigny a faite de ces
pieds ou organes de locomotion jj y a fait distinguer,
i° le pied même ou le tubercule qui porte les soies;
tantôt il n’y en a qu’un a chaque anneau; tantôt il
y en a deux au-dessus l ’un de l’autre, et c’est ce
que l ’on nomme rame simple ou double; 2 ° les
soies qui composent un faisceau pour chaque raine
et varient beaucoup pour la forme, et pour la consistance;
tantôt formant de vraies épines, tantôt
des soies fines et flexibles, souvent dentelées, bar-
(i) M. Savigny a proposé -une division des annélides, selon qu’elles
ont des soies pour la locomotion , ou qu’elles en manquent : ces dernières
se réduisent aux sangsues. M. de Blainville, qui a adopté cette idée , fait
<les Annélides qui ont des soies, sa classe des E n to m o zo a ir e s o h é t o p o d e s ,
et de celles qui n’en ont pas, celle des E n t o m o z o a ir e s a p o d e s , mais ce
-que M. Savigny n’avait point fait, il entremêle dans les apodes beaucoup
de vers intestinaux.
AN M ELIDES. 1 8 9
belées, en flèches , etc. (i) ; 3° les cirrhes ou filaments
charnus adhérents soit au-dessus soit au-dessous
des pieds.
Quant à leurs organes des sens, les annélides des
deux premiers ordres portent généralement à la tête
des tentacules ou filaments auxquels, malgré leur
consistance charnue, quelques Modernes donnent le
nom d’antennes^, et plusieurs genres du second et du
troisième ont des points noirs et luisants que l’on a
sujet de regarder comme des yeux. L’organisation
de leur bouche varie beaucoup.
P R E M IE R O RD R E D E S A N N É L ID E S ,
LES TUBICOLES. (Yulg. P i n c e a u x d e m e r . (2)
Les uns se forment un tube calcaire, homogène/
résultant probablement de leur transsudation
comme la coquille des mollusques, auquel cependant
ils n’adhèrent point par des muscles ; d’autres
se le construisent en agglutinant des grains de sable.
(1) Voyez à ce sujet les mémoires de M. Savigny; sur les animaux
sans vertèbres , et ceux de MM. Audouin , et Milne Edwards sur les A n nélides.
(2) M. Savigny joignant à cet ordreles Arénicoles, en change le nom en
S e r p ü l é e s ; M. de Lamarck, adoptant la même réunion, change le nom
de S e r p u l é e s en S é d e n t a ir e s . Mes genres de Tubicoles sont pour
M. Savigny sa famille des A m p h i t r i t e s . Pour M. deLamarck, ils composent
celles des A m p h it r i t é e s , et des. S e r p u l é e s . M. de Blainville en
forme son ordre des E n tom o zo a ir e s c h é t o p o d e s h é t é r o c r i s ie n s ; mais il
y introduit contre sa propre’ définition les S p io et les P o ly d o k e s .