cirrhes; un bourrelet ou renflement sensible, surtout au
temps de l ’amour, leur sert à se fixer l’un à l ’autre pendant
la copulation. A l ’intérieur on leur voit un intestin
d ro it, ridé , et quelques glandes blanchâtres vers le devant
du corps qui paraissent servir à la génération, il
est certain qu’ils sont hermaphrodites; mais il se pourrait
que leur rapprochement ne servîtqu’à les exciter l ’un et
l ’autre à se féconder eux-mêmes. Selon M. Montègre,
les oeufs descendent entre l ’intestin et l ’enveloppe extérieure,
jusqu’autour du rectum, où ils éclosent. Les
petits sortent vivants par l ’anus. M. L. Dufour dit au
contraire qu’ils font des oeufs analogues à ceux des sangsues.
Le cordon nerveux n’est qu’une suite d’une infinité
de petits glanglions serrés les uns contre les
autres (i).
Mi Savigny les subdivise encore.
Ses Enterions orrt sous chaque anneau quatre paires de
petites soies, huit en tout.
Chacun connaît le Ver de terre ordinaire ( Lumbricus
terrestris, L. ), k corps rougeâtre, atteignant près d'un
pied de longueur, à 120 annéaux et plus. Le renflement
est vers le tiers antérieur. Sous le seizième anneau sont
deux pores dont on ignore l’usage.
Cet animal perce dans tous les sens l’humus , dont il
avale beaucoup. Il mange aussi des racines, des fibres
ligneuses, des parties animales, etc. Au mois de juin il
sort de terre la nuit pour chercher son semblable et
s’accoupler (3). • •
(1) Conf. Montègre, Me'm. du Mus., I , p. 242, pl. x n , et Le'on
Dufour, Ann. des Sc. nat.,V, p. 17, et XIV; p. 216 et pl. x u , B, f. 1-4.
yoyez aussi le Traité de M. Morren, de Lumbrici terrestris historid
naturali nec non anatomicd. Bruxelles 1829, 4°.
(2) Ce que je dis dans le texte , est commun à beaucoup d’espèces,
que M. Savigny a le premier distinguées. Il en a caractérisé jusqu’à
Vingt. Voyez mon analyse des travaux de l ’Académie des Sciences ;
Ses Hypogæons en ont en outre une impaire sur le dos de
chaque anneau.
On n’en connaît que d’Amérique (1).
MM. Audouin et Milne-Edwards en distinguent aussi les
T rojphonies, qui portent sur chaque anneau quatre faisceaux
de soies courtes, et k l’extrémité antérieure un grand nombre
de soies longues et brillantes qui entourent la bouche (2)*
L ë sNaïdes. (Naïs. L .)
Ont le corps allonge et les anneaux moins maïqués
que les lombrics. Elles vivent dans des trous.qu elles se
creusent dans la vase, au fond de le a u , et d où elles
font sortir la partie antérieure de leur corps qu elles remuent
sans cesse. On voit à plusieurs à la tête des points
noirs que l ’on peut prendre pour des yeux. Ce sont de
petits vers, dont la force de reproduction est aussi étonnante
que celle des hydres ou polypes à bras. Il en existe
plusieurs dans nos eaux douces.
Les unes ont des soies assez longues (3),
Et quelquefois une longue trompe en avant (4),
Ou plusieurs petits tentacules kl’extrémitépostérieure (5).
année 1821. M. Dugès en distingue six ; mais qu’il ne rapporte pas exactement
à celles deM. Savigny.
JS. B . Muller et Fabricius , parlent de lombrics à deux soies par anneau,
dont Savigny propose de faire son genre C i .i t e l l i o , ( Lumbr.
minutus , Fabr., Faun., Groenl., f. 4 ) , et de lombrics A 4 et à 6 soies 5
mais leurs descriptions déjà anciennes auraient besoin d être confirmées et
complétées avant que l ’on puisse classer leurs especes.
f i} Hypogceon hirtum, Sav., Eg., Annel., p. 104, .
(2) Trophonia barbata , Aud. et Edw., Littor. de la France, Annél.,
pl. x , f. i*3- i ’5.
(3) Nais elinguis, Müll , Würtn., II; — iV. littoralis, id., Zool.,
dan., l x x x .
(4) Naïs proboscidea , id., Würm., I , i -4 , dont M. de Lamarck fait
son genre S t t l a r ia . y
(5) Naïs digitata , Gm. cceca , Müll., ib., T , dont M. Oken fait son
genre P roto.