cette limite, le plateau éthiopien dont la pente générale
semble dirigée du sud-est au nord-ouest, en prend
une opposée, e t, s’il faut en croire les rapports les plus
compétents, dirige vers la côte de l’Océan le vaste
bassin du Godjob. On ne saurait toutefois affirmer rien
de positif à cet égard. On reconnaît, il est vrai, parmi
les tribus gallas méridionales, l’existence de plusieurs
grandes rivières telles que le Guibe et le Godjob, 1 Ab—
baya et la Sountou ; mais les rapports des Européens
qui ont approché de ce pays ne sont pas assez précis
pour permettre d ’établir le tracé de ces cours
d’eau.
Voici néanmoins ce qu’il nous est permis d induire
des informations que nous avons prises sur les lieux
mêmes. Le Godjob prendrait sa source approchant à la
même latitude que la Didessa et dans le même système
de montagnes ; puis il décrirait une courbe à
peu près pareille à celle du Nil Bleu, en comprenant
entre cette courbe et la rivière Baro, au su d ,
les pays de Kâfa, Kollo et Gobo. Au point où il
recevrait la rivière Baro, il commencerait une courbe
opposée à la première, et qui irait porter ses eaux a
l’est jusqu’à ce qu’il reçû t, p a r environ 37° de longitude
, la rivière Guibé dont le cours est tracé du nord-
ouest au sud-est; de la irait a 1 Océan en inclinant
au sud. L’incertitude commence au point où il s’agit
de savoir si cette rivière se dirige vers le Nil Blane, en
tournant à l’o u e st, ou bien si elle va à 1 est après avoir
reçu le Baro. Les renseignements sur lesquels nous
nous fondons pour nous ranger à cette dernière opinion,
nous ont été fournis par des Gallas du pays de
Doko, situés entre le Godjob et le Guibé. Quoi qu’il en
soit, la portion de cette rivière, qui va depuis sa source,
par 7° 20' latitu d e, jusqu’au 6° latitude, est bien
connue : elle laisse sur sa rive gauche les pays de Gat-
chera, Guera, Garo, Koutcha, Ouachekanta, qui lui
fournissent leurs eaux. Ce sont des pays à plateaux où
l’on ne rencontre aucune chaîne bien élevée.
Le pays interne à la courbe est tout à fait de même
nature que le plateau de Godjam. Le centre en est le
point le plus élevé, et il se déverse circulairement vers
la rive droite du Godjob et la rive gauche du Baro.
L’Abbaya prend aussi sa source dans le plateau des
Goumaro : suivant les uns elle se joint à la Didessa;
d’autres en font la source du Nil Blanc.
La riviere Sountou sort d’une montagne située à
deux mois de marche de Kâfa, et c’est encore une des
nombreuses sources que l’on donne au Nil Blanc. Les
peuples riverains se donnent eux-mêmes le nom de
Gallas, que n ’aeceptent pas les habitants de Naréâ et
ceux de plusieurs autres pays que nous avons cités,
quoiqu’ils parlent la même langue. 11 est remarquable
que ces Gallas qui habitent aussi loin, à l’ouest de Kâfa,
ne traversent pas le Godjob pour venir dans ce royaume.
C’est une des raisons les plus fortes parmi celles qui
nous ont empêché de regarder le Godjob comme un
affluent du Nil Blanc. Les Gallas, riverains de la
Sountou, disent q u e , du haut de leurs montagnes , ils
voient un grand nombre de rivières considérables qui
se réunissent dans une plaine immense. Pour revenir