le lever du soleil, une petite brise de sud-ouest amène
un peu de fraîcheur ; les barques de Dokhono en profitent
pour venir apporter leurs approvisionnements à
Messoah.
Avant de procéder à la description géographique
des bassins de l’Abyssinie, il nous faut dire quelques
mots de ses divisions politiques, ne fut-ce que comme
nomenclature. Comme on a pu le voir dans 1 Introductio
n , au temps où l’empire subsistait dans toute son intégrité,
les grands fiefs étaient constitués par autant
de provinces q u i, de nos jo u rs, ont conservé leurs
n om s, mais ont passé sous des autorités bien diverses
et sans aucun lien commun. Nous nous sommes tenus
le plus près possible de la vérité en présentant 1 Abyssinie
actuelle partagée en trois grandes divisions,
qui nécessairement participent de l’instabilité de la
politique elle-même de ce pays. Ces divisions déterminent
les domaines respectifs des trois principaux
chefs actuels, Oubié, Sahelé Sallasse et Ras Ali.
Comme nous l’avons d it, le premier gouverne les
provinces du Tigré, qui comprend l’Amacène, le Sé-
raé> le Chiré, l’Agamé, l’E n d e rta , le Tembène, le
Ouodgérate, leSloa, le Bora, l’Aberguellé; du Sémiène;
du Ouoguera; du Telemte; du Tagadé, et du Ouol-
kaïte.
Le second a pour domaines : l’Amarah, qui comprend
le Kouara, l’Armatchoho, le Dembéa, le Bégué-
médeur, le Dôba, le Lasta, le Ouadela, Sahinte, Daonte,
Ouello, Yedjou, Outehalé, Téouladeré, Àrgoba, et les
tribus gallas comprises entre leBachelo et la Djemma;
le Godjam, qui comprend Agâomédeur, üamot et
Metcha.
Enfin Sahelé Sallassé a pour possessions les provinces
suivantes : Ifa te , Chafa, Mindjar, Choa, Boulga,
Gouraguié, Choa Méda, Dôba, Merabetié, Djarso-
Daga, Moguère, Gara Gorfou, Galane, Badafalata,
Moullo Falata, Finefinie, Guermama, Abitchou,
Ada, Betcho, Soddo et plusieurs autres petites tribus
gallàs.
Toutes ces provinces renferment un grand nombre
de districts dont nous parlerons en détail dans l’exa-
tnen qui va suivre, ce qui n o u s dispense également
d ’entreprendre ici la topographie générale ou particulière
de ces provinces. Toute notre description sera donc
basée sur les grandes lignes géographiques tracées par
les montagnes et par les fleuves. Et pour nous poser
d’avance une méthode qui tienne aux memes considérations,
nous descendrons, au su d , la grande chaîne
éthiopienne, depuis son extrémité la plus septentrionale
jusqu’au noeud de l’Angote, source du Taccazé, ce qui
nous permettra d’examiner tout un versant du bassin
de ce fleuve. A l’Angote, nous tournerons à l’ouest
pour aller rejoindre par les plateaux de Ouadela 1 extrémité
méridionale de la chaîne du Sémiène, que nous
remonterons et suivrons dans» toutes ses sinuosités en
décrivant l’autre versant du bassin du Taccazé. Geci
fait pour le nord de l’A byssinie, nous prendrons les
deux bassins du su d , l’u n , celui du Nil Bleu, en descendant
la chaîne de l’Agâoinédeur jusqu au Godjam;
l’autre , celui de l’Aouache, en nous transportant au