Le lac Tsana est entouré d’une plaine recouverte
d ’un humus noir et profond, qui devient tout crevassé
pendant la saison sè ch e, et dont la fertilité dépasse
celle des terres limoneuses de la basse Égypte. Toute
la partie septentrionale de cette p la in e , depuis Ferka-
beur à l’est ju sq u ’à Denguelbeur à l’ouest, prend le
nom de Dembéa. Elle est sillonnée par une foule de
ruisseaux et de petites rivières qui viennent se jeter
dans le lac , au sud de Ferkabeur et à l’est.
Le Dembéa comprend les villes d’Azezo, Tchenkar,
Djenda, Zengadje près la rivière Dembéa Gomaro.
Azezo, qui contient environ 5 000 âmes, est située à
deux heures de chemin de Gondar, au nord, 24° est.
Pour aller de l’une à l’autre, on passe par Chenta, Der-
maza, et l’on traverse la rivière Kaha.
De Tchenkar à Gondar, une journée de marche, par
Gabikoura, Derma; on traverse la rivière Derasse
Guié, et l’on vient à Azezo.
De Djenda à Gondar, deux jo u rs, p a rF eu d ja , Seroa,
la rivière Derasse Guié et Azezo.
De Zengadje à Gondar, la route est au nord, 40° ouest,
et coupe les rivières Mariam Ouaha et Maguetche.
BÉGUÉMÉDEUR (p ro v in c e d u ) .
A pa rtir.de Ferkabeur, en suivant les bords du lac,
on trouve une plaine qui prend le nom de F oguera, et
qui est traversée par la rivière Reb, dont la source est
à flamous Ouanze. Elle est habitée par des zellanes
ou p a steu rs, qui la couvrent d’innombrables troupeaux.
Au sud du Foguera est le district de Koua-
ra ta , riverain du Nil et traversé par la rivière Gou-
maro, affluent du lac : sa ville principale est Kiratsa.
Au sud de Kouarata, sur la rive gauche du Guebali,
est le grand district d ’Andabeit, compris dans un
coude du Nil et formant le bassin de la rivière Gota.
A l’est de ces districts, qui dépendent tous du Bégué-
médeur, s’élèvent les hautes terres de cette province,
au milieu desquelles est bâtie Debra Tabor, résidence
de Ras Ali.
VILLES PRINCIPALES Dü BÉGUÉMÉDEUR.
G o n d a r , capitale de l’empire d’Abyssinie.
Par latitude : 12° 34' 20".
— longitude : 35° 7'.
Cette ville peut contenir environ 1 \ 000 âmes. Les
maisons, quoiqu’elles soient un peu mieux construites
que dans le reste de l’Abyssinie, ne pourraient être
cependant comparées qu’à des chaumières d’Europe ;
la plupart sont cylindriques avec un toit de chaume
conique ; quelques-unes ont la forme rectangulaire, et
celles-là ont presque toutes un étage, tandis que les autres
n’ont qu’un rez-de-chaussée.
A en juger par ses ruines, cette ville dut être autrefois
beaucoup plus considérable qu’elle ne l’est
maintenant; il est même probable qu’à l’époque où les
Portugais y bâtirent leur palais, Gondar se distinguait
déjà par quelques constructions architecturales.
Cette décadence de Gondar est un bien triste résultat