ments. Il a quelques remèdes pour les ophthalmies et
sait parfaitement soigner les animaux à la suite de la
castration; il connaît aussi quelques moyens efficaces
pour guérir le battement d’oreilles chez les chevaux et
les mules. Il est à remarquer que la morve est une
épizootie inconnue en Abyssinie.
Devin. — C’est une profession dont les dangers
compensent amplement les profits. Chaque grand seigneur
abyssin a son ouaki, sans l’avis et la prophétie
duquel il ne s’engage dans aucune entreprise, mais
qu ’il récompense ou châtie rudement, suivant l’issue
de l’affaire.
N a g a r it matche : Timbalier. — La timbale se
porte à dos de mulet, et les chefs de province ont
seuls le droit d ’en avoir. C’est en frappant sur cet instrument
que l’on appelle l’attention du peuple sur la
place du marché, pour annoncer un supplice ou pour
publier un ordre du gouverneur; c’est aussi avec les
timbales que l’on bat le rappel pour réunir l’armée.
AGRICULTURE.
Quoique l’agriculture soit encore dans l’enfance en
Abyssinie , la fertilité du sol est cependant telle , que
le rapport y est beaucoup plus grand qu’en Europe,
malgré toute notre science aratoire. Les Abyssins se
servent peu d’engrais, quoiqu’ils en connaissentl’usage;
le seul qu’ils emploient est celui qui résulte de la combustion
sur place des mauvaises herbes et des broussailles
venues avec une extrême rapidité à la fin de la
saison sèche1. Les fumiers sont en général réservés
pour l’horticulture. Ils ne cultivent guère que les céréales
et les légumes et laissent les arbres venir en
toute liberté. Ils ne connaissent ni la taille ni la greffe.
On voit ainsi des forêts d’oliviers demeurer à l’état
sauvage, qui n ’auraient besoin que de quelques
* Comparer Palestine, p. 359 , t. II.