tation de la grandeur industrielle des anciens fondateurs.
Les Abyssins, dont la paresse et l’inertie sont
sans exemple, ne pouvant comprendre que des mains
humaines fussent capables d ’édifier de semblables
monuments, en attribuaient l’origine au démon. Cet
obélisque (p l. 111) , haut de cinquante à cinquante-
cinq pieds, est surmonté d ’une patère, dans laquelle
on aperçoit la trace de clous, en forme d’écrous, qui
devaient servir de tenons à quelque ornement, aujourd’hui
enlevé; à sa base est une porte taillée dans la
pierre. Le devant est garni d’une grande pierre
plate ornée d’une frise en feuilles de vigne et grappes
de raisin. Sur ce devant, au centre, et sur les côtés,
sont quatre plats taillés dans la p ie rre , et peut-être
destinés à recevoir des offrandes.
Trois autres obélisques, ornés et parfaitement sculptés,
sont renversés : l’un, qui est encore tout entier, est
en partie enterré ; les deux au tre s , plus grands quç
celui-ci, sont brisés; mais l’un d’eux a sa partie supérieure
parfaitement conservée (pl. II).
Tous les autres monolithes sont ou debout, ou inclinés,
ou renversés, et sont en pierres unies, plus ou
moins bien travaillés. Chacun possède à sa base, sur
le devant, une pierre plate dont le dessin est retracé
(p l. I I , fig. 3 et 5).
En se dirigeant suivant la ligne des obélisques, on
rencontre, au sud de ceux-ci, l’enceinte sacrée : c’est
là qu’il faut se rendre pour contempler les ruines qui
témoignent, avec le plus de certitude, de la majesté de
l’époque à laquelle elles se rattachent.
En entrant dans l’église, on trouve, sur une rangée
faisant face au grand perron du temple, une série de
sièges semblables à ceux déjà décrits, mais dont l’emplacement
est encore intact; ils sont, sur les coins,
encastrés dans quatre p ie rre s, qui portent encore les
traces de quatre p ilie rs , qui auraient été élevés de
chaque côté du siège. Trois de ces sièges existent
dans toute leur intégrité; sur le devant de l’un d’eux
est une inscription. On arrivait à ces sièges par deux
marches supportées sur une élévation générale.
A quelques pas plus lo in , et au dessous, on trouve
encore deux sièges, dont l’un a quatre piliers au coin,
et qu’on prétend avoir été le siège des rois d’Abyssinie,
lors de leur sacre ( pl. IV). Celui de gauche, où il ne
reste qu’un pilier, était destiné à l’ancien aboune ou
patriarche d’Éthiopie.
C’est au pied d’un de ces sièges, que Bruce prétend
avoir trouvé l’inscription :
FITOAEMAIOY EVERPFTOY BA2IAE02.
Malgré les recherches les plus minutieuses, nous
n’avons pu découvrir rien de semblable.
Après avoir dépassé la première enceinte, on trouve,
encastré dans le pavé qui conduit à l’église, un fragment
de la partie supérieure d’un obélisque sur lequel
sont sculptées deux lances (pl. II, fig. 4 ).
Sur les côtés sont plusieurs fragments épars, entre
autres , un ornement (p l. I , fig. 5) qui devait faire
partie d’une frise de l’ancien tem p le , et deux tronçons