cordon. Chez les prêtres et les debteras,. le caleçon est
large et descend jusqu’à la cheville.
La troisième pièce s’appelle deugue ; c’est une
ceinture large de 18 pouces, et qui peut avoir jusqu’à
45 pieds de long. Elle se roule autour du corps, depuis
la ceinture jusqu’au-dessus du sein, et forme une espèce
de cuirasse qui, dans le combat, pare souvent un coup
de lance mieux que le bouclier.
Les soldats portent aussi sur la toge une peau de lion,
de panthère, de renard ou de mouton.
La toile qui sert de manteau diffère suivant les
classes : les personnes de la classe moyenne portent
une toile qui est garnie d’une bordure rouge de 4 pouces
de largeur; celles de la classe élevée font mettre une
bordure en soie. Ces toiles ne s’appellent pas chemma,
comme le vêtement de la basse classe. On leur donne
les noms de kouari et mergaf.
Dans le combat, les soldats quittent leur toge qui
les embarrasserait, et mettent à la place une chemise
q u i, chez les riches, est en mousseline brodée ou en
soie. Ils revêtent aussi une espèce de manteau en velours
ou en drap ro u g e , qui est découpé comme les
peaux de lion ou de panthère. Cette portion du costume
s’appelle Içmbde.
Quelques dignitaires ont seuls le droit de porter
chez le r o i, pendant les jours de cérémonie, des chemises
en soie brochée, qu’ils mettent par-dessus leur
ceinture.
Les prêtres et les debteras portent des burnous en
drap bleu par-dessus leur draperie; > ils se coiffent en
outre d’un tu rb a n , tandis que les laïques vont nu-tete,
à moins qu’ils ne soient musulmans.
La chaussure se compose de sandales pour les laïques,
et de souliers à bouts relevés pour les pretres et les
debteras.
Costume des femmes. — Les femmes de distinction
portent une chemise de coton brodée en soie sur le
collet et sur des manches serrées au poignet; e t, pardessus
cette chemise, qui descend ju sq u ’aux pieds,
elles mettent un drap de coton fin festonné avec de la
soie, qu’elles savent jeter sur leurs épaules avec la plus
gracieuse coquetterie. Enfin elles recouvrent ce drap
d ’un burnous en soie ou en drap de couleur bleue, à
bordure de soie jaune ou rouge. Elles portent des
chaussures, mais ignorent même ce que c’est qu’un
bas. Elles se garnissent le cou, les jambes et les bras
de colliers et de bracelets. Quand elles montent à mule,
elles mettent un pantalon serré au bas de la jambe et
festonné.
Quant aux femmes de la classe moyenne, elles portent
la toile à bordure rouge, et n ’ont pas de burnous.
Mais le costume des jeunes filles du Tigré est complètement
différent de eelui des femmes; c’est un pagne
qui se roule autour des reins pour descendre un peu
au-dessous du genou; et la deuxième pièce du vêtement
se fait avec une peau de chèvre découpée et garnie
de coquillages, qui couvre une partie des épaules
et de la poitrine.
Toutes les femmes dé la basse classe vont nu-pieds.