Ge fut vers cette époque qu’Oubié nous confia
le projet qu’il avait d’envoyer une ambassade en
France, et qu’il fut décidé que je l’y conduirais.
Pendant que les préparatifs de départ se faisaient
, nous continuâmes nos travaux, et , le
mois de décembre venu, je partis pour la France,
laissant à mes amis le soin de pousser activement
l’exploration. J’emportai toutes les collections
faites jusqu’alors, et les remis, en arrivant, au
Muséum d’histoire naturelle, où elles donnèrent
lieu au rapport suivant.
RAPPORT
SUR LES COLLECTIONS EXPÉDIÉES D’ABYSSINIE
PAR MM. QUARTIN-DILLON ET PETIT,
E n d é c em b r e 1 8 3 9 ,
far M . Ad . Bromghiart.
Ces collections, arrivées au Muséum en mai 1840, se
composaient, pour la zoologie, de peaux de mammifères,
d’oiseaux et de reptiles, recueillies spécialement par M. Petit,
dont un catalogue détaillé a été adressé au Muséum
par ce naturaliste, et d’insectes recueillis par M. Dillon;
pour la botanique, d’un herbier et d’une collection de graines
formés par les soins de ce dernier voyageur.
Les catalogues des collections zoologiques qui ont été déposés
par MM. les professeurs établissent que cet envoi
comprend :
1° Treize espèces de mammifères et vingt-six individus ;
2° Quatre-vingt-dix espèces d’oiseaux et cent cinquante-
;six individus.
Parmi ceux-ci, le catalogue constate qu’il y a trois espèces
nouvelles, trois très-rares, dix espèces rares, et enfin
six espèces ou variétés manquant aux galeries.
3° Cinq espèces et douze individus de la classe des reptiles,
parmi lesquelles on signale une espèce de rainette
déjà reçue du cap de Bonne-Espérance et de Madagascar.
Les collections botaniques se composent essentiellement
d’un herbier d’environ six cents espèces de plantes et comprenant
plus de trois mille échantillons.
Ces plantes sont très-bien conservées, leurs localités sont
indiquées avec précision , et un catalogue adressé par M. Dillon
donne des renseignements sur plusieurs espèces, et surtout
sur les espèces usuelles.
Plusieurs de ces plantes paraissent remarquables et mériteront
une étude spéciale ; mais la plupart sont intéressantes
pour la géographie botanique, par les rapports qu’elles
ont non-seulement avec,celles de l’Arabie et de l’Egypte,
comme on pouvait s’y. attendre, mais avec celles du Sénégal,
de l’Afrique australe et de l’Inde.
M. Dillon a formé une collection spéciale des plantes
économiques et des céréales cultivées dans les parties de
l’Abyssinie qu’il a visitées. Enfin, il a envoyé un grand
nombre de graines qui ont été en partie semées et en partie
conservées aux galeries de botanique; il a joint à cet envoi
un individu vivant d’une espèce d’euphorbe charnue qui
paraît nouvelle, quoique voisine de celles auxquelles on
attribue le suc d’euphorbe du commerce. Le suc qui en découle
est employé au tannage des peaux.
En terminant ce rapport sur les collections envoyées par
MM. Dillon et Petit, nous devons rappeler que ces collec