L A S T A ( pro v in c e d ü ).
C’est un pays de hauts plateaux à bords abrupts,
souvent isolés les uns des autres. Le Bouguena lui fait
suite au n o rd , et il en est séparé par le ruisseau
d’Inalka. Le plus grand district est celui de Cobate, où
se trouve la ville de Djemado, célèbre par son église
taillée dans le roc ; cette ville est bâtie à mi-pente
d’un ravin au fond duquel prend sa source la petite
rivière Ouadja, qui se dirige vers le pays Raya, et
va se jeter dans le Koualima. Les autres districts importants
du Lasta sont Abouèye Méda, Zouramba,
Abouna Youssef, Tlascalaré. Le premier de ceux-ci
occupe des prairies sur la pente sud d’un haut plateau
, assez élevé pour que toute végétation cesse sur
les crêtes, et que la gibaroua soit la seule plante qui
croisse sur le plateau lui-même j nous y avons trouvé
des glaçons de deux pouces. Abouèye Méda est le
point culminant. De là on voit se développer, à
l’ouest, des montagnes dont le sommet est plane, dont
les flancs à pic sont découpés en dents de scie, entre lesquelles
sont de riches vallées qui jouissent d’un climat
doux, d’une puissante végétation, et qui sont peuplées
de nombreux villages. C’est de l’un de ces ravins
que sort le Taccazé , et des autres jaillissent les torrents
qui vont grossir ce fleuve,. Parmi les petits districts
du Lasta, nous connaissons ceux de Beratche,
Mesgaramba, Teukkous Amba, Berahha, Koatche
Amba (où se tient un marché tous les lu n d is), Kabchète,
Arafa et Beoua. Ce dernier tire son nom d ’un
pic élevé au pied duquel le Koualima prend sa source.
On peut encore considérer comme dépendant du
Lasta la petite province d’Angote q u i, à l’est de
l’Abouèye Méda, s’étend sur la bordure du plateau
éthiopien jusqu’à la plaine Galla ; elle comprend tous
les gradins de cette bordure, depuis celui d’Énade qui
a 3 200 mètres d’élévation jusqu’à celui qui est contigu
à la plaine Raya, et dont la hauteur n’excède pas
1 400 mètres. Rien n’est plus fertile que ce pays q u i ,
d’ailleurs, ne semble être habitable que pour les chamois.
Au-dessus du district d’Énade, à 200 mètres plus
h aut, on trouve encore celui de Tséraguedel : nous y
vîmes les prairies toutes couvertes de glaçons.
Tel est le Lasta proprement dit. Cependant on comprend
encore sous le nom de Lasta les provinces de
Aïna, Bouguena et Ouague; dans ces deux dernières,
la langue en usage est l’Agâo. Le Lasta e s t, comme
nous l’avons d it, borné au nord par la rivière Inalka;
à l’est, c’est la plaine Raya qui sert de limite; à
l’ouest le Tellaré; au sud une chaîne qui part
d’Abouèye Méda, et finit à Maskalo.
AINA (PROVINGE d ’ ) .
Cette province est limitée par la rivière Méri au
n o rd , par la chaîne du Lasta à l’est, et par le Taccazé
au sud. Dans les plateaux inférieurs de ce pays
entièrement volcanique, on trouve beaucoup de ces
tufs trachytiques très-tendres, qu’il a été facile de
percer pour y construire des églises; il en existe de