l’espèce qu’on appelle guinée; elle est rouge ou bleue,
suivant les endroits.
Les hommes portent au bras des anneaux d ivoire
en nombre égal à celui des ennemis qu’ils ont vaincus;
dans quelques trib u s , il est d’usage de se pendre un
anneau d’argent à l’oreille. Les femmes ont des bracelets
en cuivre ou en étain (voir dans 1 Album, planche
des ornements), et des colliers de verroterie à profusion,
dont elles ne s’ornent pas seulement le cou, mais
aussi les jambes et la ceinture. Leurs jupes de cuir
sont garnies d’une espèce de coquillages appeléscauries.
Les armes ordinaires des Gallas sont : la lance, le
couteau à deux tranchants et le bouclier; les tribus
voisines des chrétiens ont adopté le fusil, et quelques-
unes ont acquis dans le maniement de cette arme une
adresse consommée.
Le couteau ressemble, pour la forme, à celui des
Hébreux; les Azebos l’ont extrêmement lo u rd , et prétendent
que toute blessure qu’il fait est mortelle. Chez
les peuplades au sud du Choa on emploie, peu il
est v rai, l’arc et les flèches empoisonnées.
Comme dernier caractère différentiel (e t c’est l’un
des plus importants), la langue des Gallas s éloigne essentiellement
de l’éthiopien, qui est une langue sém
itique , tandis que, pour la forme, le galla se rapproche
des langues d’Europe.
ORGANISATION MORALE.
LeTigréen est v if, emporté; il e n v ie n t facilement
aux mains et se bat avec impétuosité, mais il lâche
pied à la première résistance. Son imagination est féconde
et portée au merveilleux; il aime la musique et
la danse ; son langage contientbeaucoup de mots arabes,
et appartient à la grande famille des langues sémitiques.
L’Amaréen est plus intelligent que le Tigréen; son
visage est aussi plus agréable, quoique d’une forme
moins allongée. 11 est gai, spirituel et observateur,
grand parleur surtout : mais peu ou point d’action :
solidement brave, fidèle, mais intéressé, même avide.
Si on observe attentivement des crânes amaréens, on
remarquera un grand développement de la base, caractère
correspondant à la supériorité des facultés perceptives.
Ils témoignent en effet beaucoup plus d’éduca-
bilité que les autres peuples d’Abyssinie ; mais ils ont
moins d’imagination et sont moins créateurs. Ils s’acclimatent
facilement, apprennent et parlent vite toutes
les langues.
Les Agâos que nous avons vus toujours se tenir dans
le voisinage des sources sont, quoique intelligents,
les plus féroces des Abyssins. Ce sont des gens sans
fo i, ni loi, pleins de ruse, d’adresse et de bravoure.
Ils parlent à la fois un langage qui leur est particulier,
le tigréen et l’amaréen. Ils ont le même système
de numération que les Amaréens, avec des noms complètement
différents.
Les noirs à cheveux lisses, dont il a été question,
sont répandus au nord-ouest et au nord-est de l’Abys-
sinie, dans les vallées inférieures du plateau. On les
rencontre mêlés aux tribus Taltal et Choho, et même