chez les Hababdés. Ceux du nord-ouest ont une langue
à eux, qui semble s’être transmise par tradition à ceux
du nord-est, dont cependant la langue commune est la
langue taltale. Cette race assez intelligente présente
comme caractère distinctif une grande douceur ; dans
la partie occidentale, elle cultive et a des demeures
fixes.
Les Abyssins donnent le nom de Ghankallas à des
peuples qui vivent à l’état sauvage, et dont les caractères
physiques sont ceux que l’on applique généralement
en Europe à la race nègre, c’e s t- à - d i r e , nez
épaté, cheveux laineux, etc- Ces Chankallas, dont les
moeurs sont assez douces, se montrent cruels envers les
étrangers ; leur constitution est robuste ; ils supportent
sans fatigue les plus pénibles travaux ; ils attaquent
les animaux avec une rare intrépidité et beaucoup
d’adresse. Ils se nourrissent de reptiles et de
racines; leurs huttes sont construites autour des arbres.
Pris quelquefois par les Abyssins, ils supportent l’esclavage
avec courage ; leur appétit et leur constitution
n’en souffrent pas ; mais ils sont voleurs et sans fo i, et
excitent une continuelle méfiance. Les Abyssins les considèrent
comme excellents pour les travaux de la terre.
Les Adals occupent les basses terres au sud-est du
plateau abyssin. Complètement isolés de toute civilisation,
ils sont féroces et sauvages, et entretiennent
une lutte perpétuelle de tribu à tribu. Leur pays
est aride et hanté par les bêtes féroces, avec lesquelles
ils ont de fréquents combats. Ils n’ont pas moins à
craindre les peuplades gallas qui leur sont limitrophes.
Ceux qui occupent la plaine de Sel portent le nom
de Taltal, et montrent plus de constance dans
leurs affections. Ces tribus isolées ont généralement
le teint noir foncé, les cheveux lisses et les traits réguliers.
Quelques-unes mises en contact plus intime
avec les Abyssins ou avec les Arabes, ont subi de
grands mélanges, et sont plutôt de couleur brune.
Depuis Tedjoura jusqu’à Souakim , ils parlent la même
langue, qui est particulière au littoral.
Les Cbohos ne sont autre que des portions de peuple
Adal; mais le voisinage de Messoah et le passage
continuel des caravanes ont adouci leurs moeurs et les
ont rendus très-hospitaliers. Ils sont pasteurs et divisés
par tribus. L’un des traits distinctifs de cette fraction
du peuple adal est d’être sobre et infatigable.