K a l em e - S e r i : Teinturier. — Les teinturiers abyssins
n ’emploient presque aucun ingrédient qui ne soit tiré
du pays ; ils font rarement usage de nos mordants parmi
lesquels ils ne connaissent que l’a lu n , mais aussi les
résultats qu’ils obtiennent sont-ils fort bornés. Ils donnent
au coton une couleur jaune paille avec l’écorce
du ouêba, qui leur sert aussi pour les cuirs; ils teignent
les laines et les cordes de chanvre en b leu, brun et
jaune avec des ocres fabriquées dans la province duSé-
m iè n e , les cuirs en rouge avec l’écorce du kerate.
A n ta tc h e : Ouvrier en corne. — 11 fait, avec des cornes
de boeuf, des gobelets transparents et tournés avec
beaucoup d’habileté; il taille aussi les cornes de rhinocéros
en poignées de sabre.
C h em a n ié : Tisserand. — 1 Le métier dont se servent
les tisserands de Gondar et du Tigré ést importé d A-
rabie. Les ouvriers abyssins travaillent avec adresse
et netteté; les bordures de soie qu’ils font aux toges des
gens riches sont d’une grande variété de ’dessins et
très-élégantes. La soie qu’ils emploient vient de
Lemonte. — Collier de six ou huit rangs de chaîne pour le cheval seulement.
Bübilla. — Sonnette que l’on attache au cou du cheval lorsqu’il est à
l’écurie.
Kaletcha. — Plaques rondes en cuivre, placées sur la bande du gassa
lebabe qui descend sur le front et le nez du cheval.
Leko. — Bride pour conduire en laisse.
Alanga. — Cravache en peau d’hippopotame.
Mesgaf koritcha. — Selle de mule des grands ; elle' est recouverte d’un
maroquin rouge sur lequel sont cousus des festons de cuir vert entremêlés
de paillettes d’or, le tout formant un dessin byzantin.
Syrie ou de l’Inde ; mais la première est de beaucoup
préférée.
Comme ces tisserands ont pour but d’obtenir des
étoffes faciles à d raper, c’est-à-dire à plis tombants,
ils ne prennent pas des fils d’égale grosseur pour la
chaîne et pour la trame; les premiers sont au moins
de moitié plus fins que les seconds.
Ils n ’emploient que la laine et le coton : le lin et le
chanvre, quoique très-communs, ne servent pas à cet
usage. Une chose digne de remarque, c’est q u ’ils sont
obligés, pour faire les bordures, d’effiler les guinées de
l’Inde, et qu’ils aiment mieux ce double travail que
d’acheter simplement du fil de coton rouge.
T abib : Forgeron. ■—î Les forgerons d’Abyssinie déploient
une très-grande habileté à travailler le fer de
leur pays; mais ils ne savent tirer aucun parti des fers
d’Europe. L’enclume leur faisant souvent défaut, ils
la remplacent par une pierre : quelques marteaux,
une pince, un ciseau, une lime, des cisailles, un
soufflet formé de deux outres avec un embout de
corne garni de fer, constituent tout le reste de leur
outillage.
On donne aussi le nom de tabib aux ouvriers qui
extraient le fer de la mine; mais la plupart du temps
ils sont désignés par celui de bouda ou sorciers : ils
sont exclus de la société, et l’on redoute ju sq u ’à leurs
regards.
Le grillage du minerai se fait avec du charbon de
bois dans des fourneaux à la catalane ; les fondants
employés sont des calcaires ;. la soufflerie consiste,