chrétienne, et n’ont rien que ces hordes barbares puissent
indiquer, l/islamisme est venu, il est vrai, qui a
desséché dans leur germe les fruits semés à cet égard
par le christianisme.
Chez quelques tribus gallas, les sacrifices humains
sont encore en usage ; on m’a assuré que cette coutume
subsiste chez les Djindjéro.
Le caractère du Galla paraît bien divers, suivant
qu’on le voit livré aux inspirations de sa n a tu re , ou
bien aux suggestions de ses préjugés. F ran c, humain,
hospitalier dans un cas, il étonnera dans
d’autres par les détours de la ruse la plus subtile, et
les excès odieux d’une froide cruauté.
Habitué à combattre les bêtes féroces, et vivant
avec ses voisins dans un état permanent d’hostilité,
ce peuple estime la bravoure comme la première qualité
de l’h om m e , et entretient chez ses enfants ce
goût du sang, qui peut s’accorder ainsi avec une âme
sensible. Chez eux, non-seulement le lâche est honni
et méprisé, mais même aucune considération ne peut
s’attacher à un homme qui n ’a pas à se prévaloir d’un
de ces horribles trophées, preuve irrécusable de courage
à leurs yeux. Lorsque les servantes gallas vont
puiser de l’e au , celle qui a le pas est celle dont le
maître a la plus grande renommée de valeur.
Chez tous les peuples barbares, l’extrême surprise
que leu r cause le moindre objet inconnu tente outre
mesure leur convoitise, et les efforts qu’ils font alors
pour se l’approprier, ne doivent pas etre mis entièrement
sur le compte d’une disposition native au vol.
Les Gallas sont surtout cultivateurs et très-laborieux :
leurs terres en plaine sont extrêmement fertiles, et
donnent de magnifiques pâturages. Les femmes gallas
s’occupent beaucoup de 1 education des abeilles, ce q u i,
avec le filage du coton et les travaux du ménage,
constitue à peu près leurs seules occupations.
| Au milieu de ces tribus gallas se sont intercalées
d autres peuplades, présentant les mêmes caractères,
mais parlant des dialectes différents ; dans ce nombre
il faut citer le sidama, dont cependant on n ’a encore
aucun vocabulaire.
Une vieille toile beurrée constitue souvent l’unique
vêtement des hommes gallas : les plus aisés y ajoutent
un caleçon et une jaquette, comme celle des Écossais.
Leurs cheveux sont disposés en longues tresses flottant
sur leurs épaules, ou bien ils les laissent dans leur
état naturel, sans en prendre autrement soin que de
les enduire d’une épaisse couche de beurre.
Le costume des femmes est plus compliqué : elles
s’enveloppent d’un cuir souple, en guise de ju p e , et
se couvrent le buste d’une espèce de chemisette qui
tombe jusqu’aux hanches; e t, par-dessus le tout, elles
ont la même toile que les hommes.
Dans les endroits qui sont en contact avec les chrétiens
ou les musulmans, le costume subit quelques
modifications : chez les Azebo-Gallas, les femmes ont
une robe longue comme celles des Éthiopiennes; chez
les Ouellos et les tribus voisines du Choa, elles porten
t, par-dessus la robe longue, une chemisette, et se
couvrent la tête d ’un voile, dont l’étoffe est de