courroie, d ’un anneau , de deux soutiens en bois
de chaque côté du soc pour élargir le sillon, d’un joug
qui se pose sur le col du boeuf, en avant de la bosse
qu’ont les boeufs d’Abyssinie, auquel joug deux bâtons
sont fixés et enchâssent le col.
Les autres instruments du laboureur sont une pioche,
uneh erminette, une faucille et un long fouet pour
stimuler les boeufs.
Dans le Tigré, le terrain qui peut être labouré par
une paire de boeufs, produit environ dix tchanes de
grains ou trois mille kilogrammes; la paire de boeufs
vaut de 30 à 40 francs; la charrue peut être estimée à
5 francs, la pioche à 1 franc 25 centimes, la faucille à
50 centimes. On ne peut se faire une idée de la valeur
du sol qu en tirant les déductions des renseignements
suivants :
En fournissant les boeufs et la moitié de la semence
au propriétaire du s o l, on a la moitié de la récolte.
Or, dans le Tigré,
le blé donne 16 pour 1 de semence,
le theff de 15 à 20 pour 1 id.
l’orge de 15 à 25 pour 1 id.
1 adja de 15 à 25 pour 1 id.
le dagoussa 4 5 , année commune pour 1 id.
le machilla 100 pour 1 id.
Dans le Dembea et les vallees fertiles, le rapport du
blé et du theff est de 60 pour 1 .
Dans ces localités le sol acquiert une valeur plus
grande, et le propriétaire ne donne âu laboureur qu’un
tiers de la récolte.
Quelquefois les propriétaires adoptent un autre
système; s’ils sont incapables eux-mêmes de conduire
acharrue, ils prennent à gages des gensqui, moyennant
le vêtement, la nourriture et 1 thaler par an, se chargent
de tous les travaux. Les gens qui sarclent et qui
moissonnent sont toujours payés en grain.
Les Abyssins donnent fort peu de soin à l’éducation
de leurs bestiaux. La vache à lait n ’est pas même à
a de In tem p é rie des saisons; elle couche dans
un parc où l’hiver elle a de la fange ju sq u ’aux genoux;
le jeune veau seul est enfermé plutôt pour l’empêcher
de teter la mère que pour le mettre à l’abri. Le boeuf
est uniquement employé au labour, aussi ne l ’engraisse-
t-on: pas comme chez nous pour le tuer. La viande de
vache est préférée pour la boucherie. Les chèvres et
les moutons sont abrités pendant la nuit. On ne tond
ces derniers que dans certaines provinces, en général
sur les hautes terres. Les belles toisons se conservent
pour être.vendues avec la peau; les Abyssins en font
un vetement militaire.
On fait en Abyssinie une espèce de maroquin teint
avec une matière végétale; le grain en est très-beau,
mais la couleur manque d ’éclat. Il coûte 1 fr. 25. Les
cuirs de vache pour lits, tannés rouge ou blanc, co û tent
1 fr. 65 à Gondar.
DÉNOMINATIONS DES FONCTIONS AGRICOLES.
G ueb er ié : Fermier. _ Souvent ils sont en état de
vasselage comme les anciens serfs.