et on les teint avec un rouge végétal qui provient de
l’écorce du kerate. •
Avec les peaux de chèvre ou de mouton, on fait
des outres qui s’emploient au transport des grains et
autres denrées, même liquides. Les peaux de chèvre
ont encore un autre usage : on les tend sur des châssis
de b o is , puis on les use avec une p ie rre , de l’eau et
du sel pilé jusqu’à ce qu’elles soient réduites à la consistance
d’une espèce de parchemin grossier, nommé
beranna, qui sert pour les livres ou manuscrits, les
actes, les lettres, et les amulettes dont les grands sont
toujours couverts. Ainsi préparées, ces peaux, qui varient
de taille, de qualité, de blancheur, se vendent
de | à f de thaler.
Une peau de vache ou de boeuf, non tannée, vaut
de | à { de thaler ; tannée et teinte en rouge, de £ à
1 thaler. A Gondar, ce dernier prix n ’est que de
1 A i
r4 a*
Les peaux de mouton dont la laine a une grandeur
moindre que 7 à 8 pouces, ont peu de valeur ; on
ne les emploie que pour les pauvres et sans les doub
le r, comme on le fait de celles de prix : elles ne
valent alors que de f- de thaler. Les a u tre s , au contra
ire , doublées de soie ou de riches étoffés, avec un
collet en cuir rouge, servent de parures aux grands;
elles varient encore de prix suivant leurs nuances ;
celles d ’une seule couleur, noire ou blanche (d e
cette dernière su rto u t), sont les plus estimées. Elles
viennent toutes de î’Amarah ; il n’y en a pas dans le
Tigré.
EN ABYSSINIE. 243
Non montées, ces peaux valent :
Les noires de i à 2 thalers t montéeg t de 3 à 4 thalers.
Les blanches de 2 à 3 thalers ) 6 ( de 4 à 6 thalers.
Les peaux d ’ânes, de chevaux, de mules, ne servent
absolument à rien ; on pourrait les recueillir non
préparées à des prix modiques.
Kaiutcha-Seri : Sellier. — Les selliers d ’Abyssinie
sont fort habiles et travaillent à bas prix, même relativement
à la valeur de l ’argent en Abyssinie ; on p e u t,
en effet, acheter une selle avec bride et licou pour un
thaler1.
1 Pièces qui composent le harnais du cheval ou de la mule.
Gassa lebabe. — Licou.
Legouame. — Mors.
Kabaio. — Bride ou bande de cuir nattée.
Lezabe. — Bride ou chaîne de métal.
Kalabèle. — L’anneau qui sert de gourmette.
Embia gonassème. — La bride de poitrail qui s’attache à la sous-ventrière.
Kenate. — La sous-ventrière.
Erkeube. — Étrier très-étroit où l’on passe seulement le pouce.
Koritcha. — La selle.
fhembe. — Le squelette de la selle.
Kadamaye. — Le pommeau.
Daha/raye. — Dossier.
Marechate. — Coussin sous la selle.
Memetchà. — Coussin pour le cavalier.
Guelassé. — Cuir rouge découpé pour couvrir la selle comme un tapis.
Il est quelquefois en maroquin rouge, avec des ornements (voir
l’Album).
Habelà zenab. — Croupière.
Selleussé. — Collier de losanges de cuivre qui sont attachées à une
chaîne de même métal.