de p iliers, tout à fait identiques à ceux que nous trouvâmes
plus tard à Adulis.
Un autre de ces fragments est placé aujourd’hui au
fronton de 1 église moderne et se rapproche par la forme
de la figure 2. Sur cette face est également un morceau
de croix grecque ; un autre se trouve sur le mur
d enceinte qui fait face à l ’église. Enfin un troisième
fragment, cannelé , est inséré dans le mur d’une petite
maison qui contient les ornements sacrés.
Les fondements, qui restent seuls de cet ancien
temple, et sur lesquels s’élève l’église actuelle d’Axoum,
témoignent suffisamment du grandiose de cette construction.
Le grand escalier qui conduisait au péristyle,
dont les débris sont encore intacts, se composait
de dix marches de soixante centimètres sur soixante-
dix mètres de long. Cet escalier conduisait à une plateforme
de quatre mètres de côté sur cinquante-huit
mètres de lo n g , sur laquelle reposaient l’acrotère et
1 escalier qui menait au temple. L’emplacement total
de cet édifice occupait un carré de soixante-trois mètres
de côté.
Tous ces restes, composés d’énormes blocs de granit
amphibolique, taillés avec le plus grand soin, témoignent
d ’un long séjour des travailleurs, et d’une
connaissance supérieure dans la mécanique et la balistique
: la moindre de ces pierres a environ de trois à
quatre mètres de long sur soixante-dix à quatre-vingts
centimètres de larg e, et trente-cinq à quarante centimètres
d’épaisseur.
Si, en quittant cette longue ligne de pierres plantées
et d obélisques, on se dirige vers l’e s t , on trouve sur
la droite de la route, à environ un mille de la ville,
deux souterrains (p l. V), dont l’entrée fait face à
l’ouest 25° nord : cette entrée a un mètre trente-deux
centimètres sur six mètres quatre-vingt-quinze centimètres
de lo n g , et présente une inclinaison d ’environ
25° : à 1 extrémité, on arrive à une chambre qui
fait face à 1 entrée, flanquée de deux autres chambres
latérales, qui sont pareilles. Au-dessus de ce souterrain
est une plate-forme de vingt-cinq mètres sur quinze
mètres, qui constitue le centre d’une construction dont
les débris existent encore tout à l’entour. Ces fragments
énormes sont de granit amphibolique, comme
toute la construction du souterrain ; ils annoncent un
édifice remarquable, probablement consacré au culte
ou à une sépulture royale; leur style rappelle les
tombeaux des rois en Palestine.
A environ c inquante-six m ètres, sur la même
ligne, est un souterrain semblable, mais dbnt l’entrée
est tellement encombrée que nous ne pûmes y
pénétrer.
Au premier de ces souterrains se rattachent plusieurs
superstitions du pays. Au dire de l’une d ’e lle s,
le roi Caleb Negousse, guidé par saint Pantaléone, fut
conduit par ce souterrain de Gondar à Jérusalem.
Maintenant il est la demeure du diable; d ’aucuns
prétendent que cinquante jeunes gens y sont morts.
Aussi fut-ce avec beaucoup de peine que nous déterminâmes
nos domestiques à nous y suivre. Qu’on
juge donc de leur désappointement, lorsque, à peine
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