arrosées et d ’une étonnante fertilité, entre autres celle
de Béyéda et celle de Sabra : c’est dans la dernière que
les Portugais avaient acclimaté tous les fruits d’Europe
: on y trouve encore l’orange, la pêche, le
citron, la figue, la p ru n e , le raisin, la banane, la
grenade.
Sur le versant nord du Sémiène sont les districts de
MayeTalo, Soana, Aouaza, Telemte, et tout à fait au
bas de la chaîne, ceux de Bera-Ouasseya en plaines
presque entièrement désertes, d’Adderkaye formé de
riches collines, d’Addo Sené abondant en café, et
de Oualdeubba, qui s’étend entre la rivière Enzo et la
rivière Zarima et qui est célèbre par son couvent
dont les moines vivent de racines. Ce couvent est respecté
de tous les p a rtis, et la plupart des chefs y déposent
leur fortune en toute assurance.
A l’ouest de la rivière Zarima est la province de
Ouoguéra proprement d ite , qui forme un vaste plateau
s’inclinant doucement au sud en plaines verdoyantes ;
sa température est froide ; elle est riche en cultures et en
pâturages. Ses principales villes sont Debarek, Sanka-
b eu r, Karnedjâ, Douarik, Chimbera Zeguène, Isakde-
beur. Au nord le plateau du Ouoguéra tombe brusquement
comme le Sémiène par gradins escarpés , et forme
au bas le Kolla Ouoguéra, dont les villes importantes
sont Zékamba, Mesahel Gabia, Zélanguié.
Au nord-est du Kolla Ouoguéra se trouve le district
d ’Addago, formé de basses te rre s , à température fort
élevée, d’un sol riche, mais peu habité. 11 produit le coton,
le sorgo, la gomme, le safran et l’indigo sauvage,,
TAGADÉ ( p r o v i n c e b u ) .
Le Tagadé, au nord-ouest du Kolla Ouoguéra, est un
pays montueux et froid, où les vents soufflent avec
violence -et où la grêle est fréquente. Il se lie à celui
du Ouolkaïte, dont le plateau n’est qu’un prolongement
d u sien, qui s’abaisse en devenant très-chaud et
malsain. Ces caractères sont surtout prononcés vers
les plaines habitées par les pasteurs arabes, où l’on
fait les grandes chasses à l’éléphant, au rhinocéros,
au buffle, à la girafe, etc.
ARMATCHOHO ( p r o v i n c e d ’ ).
Entre le Ouolkaïte et la rivière Gouangue est la petite
province d’Armatchoho, formée de basses terres où
l’on cultive le coton et le maïs, qui sont échangés avec
les pasteurs arabes pour de la poudre d ’or. On trouve
dans ce pays un grand nombre de couvents qui possèdent
les plus anciens ouvrages éthiopiens.
kouara, guindjar (D istric ts d e ).
De l’autre côté de la Gouangue est le Kouara qui
produit le plus beau coton du monde, et plus à l’ouest
encore est le pays nommé par les Abyssins Guindjar,
et qui est très-peu connu des Européens. Il est habité par
des tribus de pasteurs; celles d’entre elles qui sont en
rapport avec le marché de Gondar se nomment Ou-
cheni, Metumma, Rougroug : elles fournissent à ce
marché de la poudre d’or et du coton.