est gravée une inscription (p l. 1 , fig. 1 ) en caractères
guiz : ce bassin sert encore aujourd’hui de baptistère.
Dans une maison tout proche de cette église,
il existe une pierre semblable.
A l’ouest d’Axoum, on rencontre encore en place
les fondations d’un monument qui se composent de
six piliers semblables, disposés dans un emplacement
de soixante mètres de long sur cinquante de large;
chacun d’eux a un mètre soixante centimètres de
longueur.
Continuant la même direction, à environ un mille
de la ville actuelle, on trouve dispersés dans un champ
cinquante-deux pierres ou débris d’obélisques; trois
d ’entre elles sont dépourvues de tout o rnement, mais
elles sont cependant taillées avec soin dans la partie
supérieure demi-circulaire; elles ont de sept à huit
mètres de long sur trois de large, et un mètre d’épaisseur.
Un jour saint Michel, étant à se promener, aperçut
un lion qui se dirigeait vers des vanneurs de blé :
touché du danger de ces malheureux, il ordonna au
lion de s’a rrê te r; mais celui-ci n ’en tenant compte,
s’élança sur sa proie : alors ce saint le p rit par les
flancs, et le précipita sur une roche, où depuis lors
son empreinte est restée. Telle est l’histoire qu’on
raconte aux environs d ’Axoum. Nous allâmes visiter
les preuves authentiques de ce miracle : c’est à une
demi-heure de marche de la v ille , vers l’ouest. Nous
trouvâmes, en effet, un énorme lion tracé sur le rocher
(p l. V). Le mouvement du dessin est très-beau, comme
on peut le voir, quoique très-peu correct. Dans les
alentours, existent d’énormes blocs détachés, et comme
ayant subi un commencement d’équarrissage, ce qui
nous fit penser que cet endroit était une des carrières
d’où l’on tirait les pierres qui servaient à toutes ces
constructions.
Le lieutenant Wellsted a donné le plan des ruines
de Bérénice, et l’on connaît Adulis par les écrits du
moine Cosmas, et l’inscription qu’il en a rapportée
(laquelle est maintenant complètement effacée) :
MM. Vignaud et Petit eurent aussi l’occasion de faire
une excursion à ces dernières ruines. Laissons-les
parler.
« Nous débarquâmes dans la baie d’Ansley, en face
de l’île de Dessai, e t, à une demi-lieue environ du
rivage, nous atteignîmes le village de Zoulla, où l’on
ne trouve d ’eau qu’ën creusant la terre. C’est à un
quart d’heure de marche de ce village qu’est l’emplacement
de l’ancienne ville d’Adulis. Les habitants de
Zoulla y ont construit un cimetière avec les fragments
de l’ancienne ville. Nous y trouvâmes les restes de
quelques colonnes torses et l’emplacement de trois
temples. Sur le tombeau du scheik Ismaël , on trouve
un fragment de couronne de laurier en marbre blanc,
qui a des points de rattache avec un âutre ornement ^
et dans le même cimetière, au-dessus d ’une espèce
d’autel fait de pierres n o ire s, on voit un p ilier d ’un
mètre cinquante centimètres de haut sur quinze centimètres
de diamètre. Sur les tombes étaient des morceaux
de plaques de marbre coupés carrément, et