§ ni.
PROFESSIONS INDUSTRIELLES.
Faki : Corroyeur ou Tanneur. — Les peaux auxquelles
on conserve le poil, celles de léopard, de lion,
de renard , de mouton, etc., se préparent par un procédé
fort simple, qui consiste, une fois la peau tendue
à terre au moyen de piquets, le poil placé en dessous,
à la laisser sécher pendant le premier jour , et à l’enduire
, dès le seco n d , de beurre, de lait ou même
d ’une pâte de graine de lin; et, le troisième jo u r , à la
fouler aux pieds pour l’assouplir.
Les peaux tannées sont de deux espèces : celles appelées
masse et celles appelées djendié.
Préparation des masse. — On met les peaux tremper
dans un vase pendant sept jo u rs, avec un mélange
d'omboye et d ’urine de vache pour faire tomber le
poil ; on les lave ensuite dans l’eau fraîche,' et on les
tend avec des piquets pour qu’elles sèchent; la dernière
opération consiste, à les enduire de lait aigri.
Pour les rendre souples, on les foule longtemps aux
pieds.
Préparation des djendié. — C’est un cuir rouge, teint
avec l’écorce de l’arbre appelé kerate, q u ’on mêle à la
fleur séchée bebetcha. Le jus de citron est le seul mordant
employé. Les djendié sont encore raides quand
elles sont vendues; c’est l’acheteur qui les assouplit en
les enduisant de beurre.
On teint en jaune de la même manière avec l’écorce
nommée ouéba.
On prépare encore, avec du lait aigri, des cuirs non
tannés et qui conservent toute leur épaisseur : on en
fait des lanières et divers travaux de sellerie.
Les peaux d’antilope sont tannées avec Fécorce de
l'omboye, et assouplies avec l’huile qu’on tire du fruit
du gourlyy ainsi préparées elles servent de vêtements
aux pèlerins qui vont à Jérusalem.
Enfin les boucliers sont faits en peaux de buffle ou
de vache préparées de la manière suivante :
Lorsque la peau est fraîch e, on la découpe suivant
la forme voulue; on pose le milieu sur un pieu planté
en terre, et on tend les bords tout autour au moyen de
piquets : cette première opération a pour but d’imprimer
la forme conique. On fait ensuite tomber le poil et on
laisse sécher au soleil ; puis on enduit pendant plusieurs
jours avec une huile qui fait gonfler le cu ir, après quoi
on le martèle pour lui donner de la consistance. On
fait aussi de faux maroqûins avec de la peau de chèvre,
I l 16