la rive s’appelle Bareukoua ; elle est sillonnée par plusieurs
ruisseaux du district d’Edda Mariam, provenant
des hauteurs d’Axoum et de Bérazio, et par plusieurs
torrents qui jaillissent des montagnes de Médebaye
Taber. Celles-ci s’élèvent à une hauteur qui permet d’y
cultiver l’o rg e , tandis qu’à leur pied croissent le sorgo
et le cotonnier ; elles sont situées en face de celles de
Kouahaïné. C’est à p artir de ce point que le Mareb
commence à remonter au nord. En cet endroit, la
vallée du fleuve s’élargit et se couvre de forêts de
bambous, où l’éléphant seul peut se frayer un passage.
Les habitants de ce pays ne payent qu’un impôt volontaire
, et ne reçoivent pas les troupes en cantonnement.
Une partie d’entre eux s’adonnent à l’agriculture
et les autres à la chasse de l’éléphant.
En continuant de suivre le Mareb, on arrive dans
les
tsalim- beit e t kayé- beit (Districts d e ) .
Le premier forme un bassin de basses terres ,
compris entre la chaîne du Chiré et les plateaux de
Médebaye Tabér, le second est situé sur un rameau de
la chaîne de Koyéta, dont l’extrémité arrive jusqu’au
bord du fleuve.
Le sol de Tsalim-Beit est composé d’un terreau noir
et profond, très-favorable à la culture du cotonnier et
du maïs ; celui de Kayé-Beit appartient au terrain rouge :
une partie de ses habitants se livrent à l’exploitation
du fer. Ce pays, pour ainsi d ire , barbare; il y
règne des coutumes qui ont quelque analogie avec
celles des Gallas, et cette analogie se retrouve également
dans le langage. L’impôt s’élève à 1 600 toiles,
700 tchânes de grain.
ADDI-ABO (District d ’).
Ce d istric t, qui fait suite au précédent, se partage
en haut et bas pays : le p rem ier, situé sur les plateaux
qui bordent le Mareb, est sain et tempéré, riche en céréales
et en troupeaux ; l’a u tre , malsain et ne produisant
que des plantes tropicales, est un des endroits les
plus favorables aux grandes chasses ; on y trouve une
prodigieuse quantité de gibier de toute sorte : le lion,
la p anthère, l’éléphant, le rhinocéros, le buffle, etc!
Aussi le marché d ’Addi-Abo est-il très-fréquenté par
les négociants en ivoire et en pelleteries. ^
On peut distinguer dans ce district huit montagnes,'
dont trois ont la forme pyramidale ; l’une d’elles, plus
élevée que les autres, prend le nom d ’Addi-Abo : de
son sommet on relève
au su d , 2° ouest, l’Aver Amba ( u n des plus
hauts pics du Sémiène);
au su d , 60° est, Médebaye Taber;
au sud, 40° ouest, le Sémayata.
D’Addi-Abo, on peut aussi voir se dérouler au nord
le pays boisé des Chankallas, qui fait suite à celui
de Zagueur.
L’impôt de ce district est de \ 800 toiles, 3000 tchânes
de grain.
ZAGUEDR (District d e ) .
Le dernier, en Abyssinie, sur la rive gauche du Mareb.
L est encore un pays de grandes’ chasses, mais
III.