un riche pays qui approvisionne les pasteurs Chohos,
principalement de machilla (sorgo bicolor) et de dagoussa
(éleusinaindica). Les habitants chassent l’éléphant, et le
voisinage de la mer les rend aussi commerçants qu’agriculteurs.
Ils ont une coutume qui les distingue du reste
des Abyssins : chez eux, toute femme devenant veuve
est épousée par le frère de son mari défunt.
Il n ’existe pas dans cette province de villes proprement
d ite s; les maisons sont disposées par petits
g ro u p es, qui abritent chacun toute une famille.
L’Amacène constitue un de ces fiefs dont nous
avons parlé dans l’Introduction, et dont l’hérédité s est
conservée dans la même famille, à travers toutes
les vicissitudes de l’empire : cette province ne s’est
soumise à Oubié, dans ces derniers temps (c’est-à-
dire n ’a consenti à recevoir son Mesléni.é, ou représentan
t chargé de percevoir l’impôt), qu’à la condition de
garder intacte cette indépendance. Les troupes d’Oubié
ne peuvent donc pas y pénétrer, et l’impôt qui est de
30 000 ta la ri, s’y perçoit en espèces.
SÉRAÉ ( p r o v i n c e d u ) .
Le Séraé se trouve au-sud du précédent, et forme,
ainsi que nous l’avons d it, un plateau presque circula
ire , entouré par lé Mareb. La limite des deux provinces
est une petite chaîne de collines, qui court est
et ouest. Les plus hautes élévations de ce plateau dessinent
une ligne nord-ouest, sud-est, qui prend le nom
de Kouahainé, et les parties culminantes s’étendent en
une plaine accidentée par de petits soulèvements dont
le sol est un humus noir et profond, dans lequel il est
impossible de marcher pendant la saison des pluies.
Entre le fleuve et les parties déclives du plateau
règne une autre plaine sablonneuse, q u i, en quelques
endroits , n’a pas moins de 6 à 7 milles de
largeur; quand elle remonte avec le Mareb, vers le
n o rd, cette plaine devient de plus en plus boisée, et
les grandes espèces d ’animaux y sont plus nombreuses.
Jusqu’à la hauteur d’Addi-Abbo (14° 35' latitude
n o rd ), le lit du fleuve est presque toujours sans eau
pendant la saison sèche, et il faut creuser assez profondément
le sable pour en trouver; mais, à p artir
de là , le lit n ’est jamais à sec ; aussi est-ce seulement
à cette hauteur que les hippopotames commencent à
se montrer.
Les hameaux sont très-nombreux dans cette localité,
et les principales villes sont Addi-Hoala, Beit-Mariam,
Koudo Felassi, Chaha. Cette dernière est bâtie sur un
gradin inférieur, presque adjacent au Mareb. Elle est
séparée de Koudofelassi par une plaine boisée, hantée
par des bandes de Chohos redoutables. Pour y descendre,
il faut traverser le district d ’Amba Zareb, qui
prend son nom d’un village situé au pied d’une colline
du sommet de laquelle on relève :
au su d , 58° est, Zeromossi (district de Chou-
mezâna);
au sud, 60°est, Lemézara(Agamé);
au sud, 2° ouest, Sémayata (T ig ré );
III. , «