monuments dont on a les restes; les plus beaux proviennent
de l’époque byzantine : ce sont ceux d’Adu-
lis , de Bérénice, d’Axoum, d’Achangui, de Finefinie.
Mais à une époque plus récente, des cryptes de
style grec furent construites dans presque toutes les
parties de l’Abyssinie. Nous en avons retracé des
exemples dans notre atlas (Archéol., pl. VI et VII).
La planche VI représente l’église de Debra Libanos,
située par 9° 42' latitu d e , et taillée dans le flanc du ravin
de Zigamal, non loin du Nil Bleu. Elle est en forme
de rotonde, entourée d ’une galerie pour les assistants.
Une pièce rectangulaire, dont les parois sont garnies
de peintures, est aussi destinée à recevoir les fidèles
qui ne peuvent trouver place dans la galerie. Enfin
il existe des greniers, où l’on arrive par des corridors
secrets et qui servent de réceptacle aux approvisionnements
qu’on veut dérober à la rapacité des Gal-
las.
L’église de Hakaky, dans la même planche, est
d ’une construction plus simple, quoique analogue :
on y voit encore le grenier et la rotonde.
La planche VII représente la crypte de Dongollo, située
à l’entrée d ’un col qui sépare la province d’Haramat
de celle de Tera. Cette construction est beaucoup plus
compliquée que celle de Debra Libanos ; elle a complètement
la forme des églises byzantines.
On peut voir quelque chose d ’analogue dans les
ruines du lac Achangui, figurées dans la même
p lanche , quoique celles-ci n ’appartiennent pas à une
crypte, mais à une bâtisse. Les quatre chapiteaux
sont taillés avec une grande habileté, et donnent à
supposer qu’ils faisaient partie d’un monument très-
important : il en est resté des dalles et plusieurs autres
pierres sculptées.
La dernière figure de la planche VIII représente une
espèce de sphinx, taillé dans le roc, qui domine un lac
et semble prêt à s’y jeter. 11 est parfaitement sculpté;
cependant il se trouve isolé de tout autre monument :
sa position est par 110 16' 41 '' latitude sur la chaîne
d ’Argoba, non loin du marché d ’Entcharo.
A une époque tout à fait moderne, les Portugais ont
laissé de leur passage en Abyssinie de magnifiques
traces. Nous avons représenté, dans les trois premières
figures de la planche VIII et dans la planche IX, les
ruines de palais gothiques construits par eux pendant
leur séjour dans le pays. D’autres ruines analogues
existent en assez grande quantité à Deukar et autour
de Gondar. On trouve aussi les débris de plusieurs
ponts, également édifiés par les Portugais.
Mais aucun des voyageurs qui, jusqu’ic i, ont visité
l’Abyssinie, n ’a donné une description rigoureuse et
bien détaillée des ruines et vestiges de monuments qui
attestent la splendeur disparue de l’antique ville-
d’Axoum. Comme cette cité est le seul point qui offre
quelque trace du passage des Ptolémées dans cette
partie de l’Afrique, nous avons cru devoir retracer
minutieusement jusqu’au dernier fragment de cette
ancienne métropole de l’empire d’Éthiopie.
Cependant, à cette description, nous ne mêlerons
aucune hypothèse aventureuse sur les origines, et ne